PieIX (1846-1878). Ce pape eut à supporter la croix de la persécution lors de la révolution italienne (le Risorgimento) et cette révolution était dirigée par la maison de Savoie qui porte une croix dans ses armoiries. · 102. Lumen in cÊlo (La lumiÚre dans le ciel). Léon XIII (1878-1903). Ce pape appartenait à la famille des Pecci
The Project Gutenberg EBook of Histoire de la RĂ©volution française, VII. by Adolphe Thiers This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at Title Histoire de la RĂ©volution française, VII. Author Adolphe Thiers Release Date April 8, 2004 [EBook 11964] Language French *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA RVOLUTION FRANAISE, VII. *** Produced by Carlo Traverso, Tonya Allen, Wilelmina MalliĂšre and PG Distributed Proofreaders. This file was produced from images generously made available by the BibliothĂšque nationale de France BnF/Gallica at HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE PAR M. A. THIERS TOME SEPTIÈME MDCCCXXXIX CONVENTION NATIONALE. CHAPITRE XXVI. CHAPITRE XXVII. CHAPITRE XXVIII. CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX. CHAPITRE XXXI. TABLE DES CHAPITRES CONTENUS DANS LE TOME SEPTIÈME. CHAPITRE XXVI. CONTINUATION DE LA GUERRE SUR LE RHIN. PRISE DE NIMÈGUE PAR LES FRANÇAIS.—POLITIQUE EXTÉRIEURE DE LA FRANCE. PLUSIEURS PUISSANCES DEMANDENT A TRAITER.—DÉCRET D'AMNISTIE POUR LA VENDÉE.—CONQUÊTE DE LA HOLLANDE PAR PICHEGRU. PRISE D'UTRECHT, D'AMSTERDAM ET DES PRINCIPALES VILLES; OCCUPATION DES SEPT PROVINCES-UNIES. NOUVELLE ORGANISATION POLITIQUE DE LA HOLLANDE.—VICTOIRES AUX PYRÉNÉES.—FIN DE LA CAMPAGNE DE 1794.—LA PRUSSE ET PLUSIEURS AUTRES PUISSANCES COALISÉES DEMANDENT LA PAIX. PREMIÈRES NÉGOCIATIONS.—ÉTAT DE LA VENDÉE ET DE LA BRETAGNE. PUISAYE EN ANGLETERRE. MESURES DE HOCHE POUR LA PACIFICATION DE LA VENDÉE. NÉGOCIATIONS AVEC LES CHEFS VENDÉENS. Les armĂ©es françaises, maĂźtresses de toute la rive gauche du Rhin, et prĂȘtes Ă  dĂ©boucher sur la rive droite, menaçaient la Hollande et l'Allemagne fallait-il les porter en avant ou les faire entrer dans leurs cantonnemens? telle Ă©tait la question qui s'offrait. MalgrĂ© leurs triomphes, malgrĂ© leur sĂ©jour dans la riche Belgique, elles Ă©taient dans le plus grand dĂ©nuement. Le pays qu'elles occupaient, foulĂ© pendant trois ans par d'innombrables lĂ©gions, Ă©tait entiĂšrement Ă©puisĂ©. Aux maux de la guerre s'Ă©taient joints ceux de l'administration française, qui avait introduit Ă  sa suite les assignats, le maximum et les rĂ©quisitions. Des municipalitĂ©s provisoires, huit administrations intermĂ©diaires, et une administration centrale Ă©tablie Ă  Bruxelles, gouvernaient la contrĂ©e en attendant son sort dĂ©finitif. Quatre-vingts millions avaient Ă©tĂ© frappĂ©s sur le clergĂ©, les abbayes, les nobles, les corporations. Les assignats avaient Ă©tĂ© mis en circulation forcĂ©e; les prix de Lille avaient servi Ă  dĂ©terminer le maximum dans toute la Belgique. Les denrĂ©es, les marchandises utiles aux armĂ©es Ă©taient soumises Ă  la rĂ©quisition. Ces rĂšglemens n'avaient pas fait cesser la disette. Les marchands, les fermiers cachaient tout ce qu'ils possĂ©daient; et tout manquait Ă  l'officier comme au soldat. LevĂ©e en masse l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă©quipĂ©e sur-le-champ, transportĂ©e en hĂąte Ă  Hondschoote, Watignies, Landau, l'armĂ©e entiĂšre n'avait plus rien reçu de l'administration que de la poudre et des projectiles. Depuis long-temps elle ne campait plus sous toile; elle bivouaquait sous des branches d'arbre, malgrĂ© le commencement d'un hiver dĂ©jĂ  trĂšs rigoureux. Beaucoup de soldats, manquant de souliers, s'enveloppaient les pieds avec des tresses de paille, ou se couvraient avec des nattes en place de capotes. Les officiers, payĂ©s en assignats, voyaient leurs appointemens se rĂ©duire quelquefois Ă  huit ou dix francs effectifs par mois; ceux qui recevaient quelques secours de leurs familles n'en pouvaient guĂšre faire usage, car tout Ă©tait requis d'avance par l'administration française. Ils Ă©taient soumis au rĂ©gime du soldat, marchant Ă  pied, portant le sac sur le dos, mangeant le pain de munition, et vivant des hasards de la guerre. L'administration semblait Ă©puisĂ©e par l'effort extraordinaire qu'elle avait fait pour lever et armer douze cent mille hommes. La nouvelle organisation du pouvoir, faible et divisĂ©e, n'Ă©tait pas propre Ă  lui rendre le nerf et l'activitĂ© nĂ©cessaires. Ainsi tout aurait commandĂ© de faire entrer l'armĂ©e en quartiers d'hiver, et de la rĂ©compenser de ses victoires et de ses vertus militaires par du repos et d'abondantes fournitures. Cependant nous Ă©tions devant la place de NimĂšgue, qui, placĂ©e sur le Wahal c'est le nom du Rhin prĂšs de son embouchure, en commandait les deux rives, et pouvait servir de tĂȘte de pont Ă  l'ennemi pour dĂ©boucher Ă  la campagne suivante sur la rive gauche. Il Ă©tait donc important de s'emparer de cette place avant d'hiverner; mais l'attaque en Ă©tait trĂšs difficile. L'armĂ©e anglaise, rangĂ©e sur la rive droite, y campait au nombre de trente-huit mille hommes; un pont de bateaux lui fournissait le moyen de communiquer avec la place et de la ravitailler. Outre ses fortifications, NimĂšgue Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e par un camp retranchĂ© garni de troupes. Il aurait donc fallu, pour rendre l'investissement complet, jeter sur la rive droite une armĂ©e qui aurait eu Ă  courir les chances du passage et d'une bataille, et qui, en cas de dĂ©faite, n'aurait eu aucun moyen de retraite. On ne pouvait donc agir que par la rive gauche, et on Ă©tait rĂ©duit Ă  attaquer le camp retranchĂ© sans un grand espoir de succĂšs. Cependant les gĂ©nĂ©raux français Ă©taient dĂ©cidĂ©s Ă  essayer une de ces attaques brusques et hardies qui venaient de leur ouvrir en si peu de temps les places de MaĂ«stricht et Venloo. Les coalisĂ©s, sentant l'importance de NimĂšgue, s'Ă©taient rĂ©unis Ă  Arnheim pour concerter les moyens de la dĂ©fendre. Il avait Ă©tĂ© convenu qu'un corps autrichien, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Wernek, passerait Ă  la solde anglaise, et formerait la gauche du duc d'York pour la dĂ©fense de la Hollande. Tandis que le duc d'York, avec ses Anglais et ses Hanovriens, resterait sur la rive droite devant le pont de NimĂšgue, et renouvellerait les forces de la place, le gĂ©nĂ©ral Wernek devait tenter du cĂŽtĂ© de Wesel, fort au-dessus de NimĂšgue, un mouvement singulier, que les militaires expĂ©rimentĂ©s ont jugĂ© l'un des plus absurdes que la coalition ait imaginĂ©s pendant toutes ces campagnes. Ce corps, profitant d'une Ăźle que forme le Rhin vers Buderich, devait passer sur la rive gauche, et essayer une pointe entre l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse et celle du Nord. Ainsi vingt mille hommes allaient ĂȘtre jetĂ©s au-delĂ  d'un grand fleuve entre deux armĂ©es victorieuses, de quatre-vingt Ă  cent mille hommes chacune, pour voir quel effet ils produiraient sur elles on devait les renforcer suivant l'Ă©vĂ©nement. On conçoit que ce mouvement, exĂ©cutĂ© avec les armĂ©es coalisĂ©es rĂ©unies, pĂ»t devenir grand et dĂ©cisif; mais essayĂ© avec vingt mille hommes, il n'Ă©tait qu'une tentative puĂ©rile et peut-ĂȘtre dĂ©sastreuse pour le corps qui en serait chargĂ©. NĂ©anmoins, croyant sauver NimĂšgue par ces moyens, les coalisĂ©s firent d'une part avancer le corps de Wernek vers Buderich, et de l'autre exĂ©cuter des sorties par la garnison de NimĂšgue. Les Français repoussĂšrent les sorties, et, comme Ă  MaĂ«stricht et Venloo, ouvrirent la tranchĂ©e Ă  une proximitĂ© de la place encore inusitĂ©e Ă  la guerre. Un hasard heureux accĂ©lĂ©ra leurs travaux. Les deux extrĂ©mitĂ©s de l'arc qu'ils dĂ©crivaient autour de NimĂšgue aboutissaient au Wahal; ils essayaient de tirer de ces extrĂ©mitĂ©s sur le pont. Quelques-uns de leurs projectiles atteignirent plusieurs pontons, et mirent en pĂ©ril les communications de la garnison avec l'armĂ©e anglaise. Les Anglais, qui Ă©taient dans la place, surpris de cet Ă©vĂ©nement imprĂ©vu, rĂ©tablirent les pontons, et se hĂątĂšrent de rejoindre le gros de leur armĂ©e sur l'autre rive, abandonnant Ă  elle-mĂȘme la garnison, composĂ©e de trois mille Hollandais. A peine les rĂ©publicains se furent-ils aperçus de l'Ă©vacuation, qu'ils redoublĂšrent le feu. Le gouverneur, Ă©pouvantĂ©, fit part au prince d'Orange de sa position, et obtint la permission de se retirer dĂšs qu'il jugerait le pĂ©ril assez grand. A peine eut-il reçu cette autorisation, qu'il repassa le Wahal de sa personne. Le dĂ©sordre se mit dans la garnison; une partie rendit les armes; une autre, ayant voulu se sauver sur un pont volant, fut arrĂȘtĂ©e par les Français, qui coupĂšrent les cĂąbles, et vint Ă©chouer dans une Ăźle oĂč elle fut faite prisonniĂšre. Le 18 brumaire 8 novembre, les Français entrĂšrent dans NimĂšgue, et se trouvĂšrent maĂźtres de cette place importante, grĂące Ă  leur tĂ©mĂ©ritĂ© et Ă  la terreur qu'inspiraient leurs armes. Pendant ce temps, les Autrichiens, commandĂ©s par Wernek, avaient essayĂ© de dĂ©boucher de Wesel; mais l'impĂ©tueux Vandamme, fondant sur eux au moment oĂč ils mettaient le pied au-delĂ  du Rhin, les avait rejetĂ©s sur la rive droite, et ils Ă©taient fort heureux de n'avoir pas obtenu plus de succĂšs, car ils auraient couru la chance d'ĂȘtre dĂ©truits, s'ils se fussent avancĂ©s davantage. Le moment Ă©tait enfin arrivĂ© d'entrer dans les cantonnemens, puisqu'on Ă©tait maĂźtre de tous les points importans sur le Rhin. Sans doute, conquĂ©rir la Hollande, s'assurer ainsi la navigation de trois grands fleuves, l'Escaut, la Meuse et le Rhin; priver l'Angleterre de sa plus puissante alliance maritime, menacer l'Allemagne sur ses flancs, interrompre les communications de nos ennemis du continent avec ceux de l'OcĂ©an, ou du moins les obliger Ă  faire le long circuit de Hambourg; nous ouvrir enfin la plus riche contrĂ©e du monde, et la plus dĂ©sirable pour nous dans l'Ă©tat oĂč se trouvait notre commerce, Ă©tait un but digne d'exciter l'ambition de notre gouvernement et de nos armĂ©es; mais comment oser tenter cette conquĂȘte de la Hollande, presque impossible en tout temps, mais surtout inexĂ©cutable dans la saison des pluies? SituĂ©e Ă  l'embouchure de plusieurs fleuves, la Hollande ne consiste qu'en quelques lambeaux de terre jetĂ©s entre les eaux de ces fleuves et celles de l'OcĂ©an. Son sol, partout infĂ©rieur au lit de eaux, est sans cesse menacĂ© par la mer, le Rhin, la Meuse, l'Escaut, et coupĂ© en outre par de petits bras dĂ©tachĂ©s des fleuves, et par une multitude de canaux artificiels. Ces bas-fonds si menacĂ©s sont couverts de jardins, de villes manufacturiĂšres et d'arsenaux. A chaque pas que veut y faire une armĂ©e, elle trouve ou de grands fleuves, dont les rives sont des digues Ă©levĂ©es et chargĂ©es de canons, ou des bras de riviĂšres et des canaux, tous dĂ©fendus par l'art des fortifications, ou enfin des places qui sont les plus fortes de l'Europe. Ces grandes manoeuvres, qui souvent dĂ©concertent la dĂ©fense mĂ©thodique en rendant les siĂ©ges inutiles, sont donc impossibles au milieu d'un pays coupĂ© et dĂ©fendu par des lignes innombrables. Si une armĂ©e parvient cependant Ă  vaincre tant d'obstacles et Ă  s'avancer en Hollande, ses habitans, par un acte d'hĂ©roĂŻsme dont ils donnĂšrent l'exemple sous Louis XIV, n'ont qu'Ă  percer leurs digues, et peuvent engloutir avec leur pays l'armĂ©e assez tĂ©mĂ©raire pour y pĂ©nĂ©trer. Il leur reste leurs vaisseaux, avec lesquels ils peuvent, comme les AthĂ©niens, s'enfuir avec leurs principales dĂ©pouilles, et attendre des temps meilleurs, ou aller dans les Indes habiter un vaste empire qui leur appartient. Toutes ces difficultĂ©s deviennent bien plus grandes encore dans la saison des inondations, et une alliance maritime telle que celle de l'Angleterre les rend insurmontables. Il est vrai que l'esprit d'indĂ©pendance qui travaillait les Hollandais Ă  cette Ă©poque, leur haine du stathoudĂ©rat, leur aversion contre l'Angleterre et la Prusse, la connaissance qu'ils avaient de leurs intĂ©rĂȘts vĂ©ritables, leurs ressentimens de la rĂ©volution si malheureusement Ă©touffĂ©e en 1787, donnaient la certitude aux armĂ©es françaises d'ĂȘtre vivement dĂ©sirĂ©es. On devait croire que les Hollandais s'opposeraient Ă  ce qu'on perçùt les digues, et qu'on ruinĂąt le pays pour une cause qu'ils dĂ©testaient. Mais l'armĂ©e du prince d'Orange, celle du duc d'York les comprimaient encore, et rĂ©unies, elles suffisaient pour empĂȘcher le passage des innombrables lignes qu'il fallait emporter en leur prĂ©sence. Si donc une surprise Ă©tait tĂ©mĂ©raire du temps de Dumouriez, elle Ă©tait presque folle Ă  la fin de 1794. NĂ©anmoins le comitĂ© de salut public, excitĂ© par les rĂ©fugiĂ©s hollandais, songeait sĂ©rieusement Ă  pousser une pointe au-delĂ  du Wahal. Pichegru, presque aussi maltraitĂ© que ses soldats, qui Ă©taient couverts de gale et de vermine, Ă©tait allĂ© Ă  Bruxelles se faire guĂ©rir d'une maladie cutanĂ©e. Moreau et RĂ©gnier l'avaient remplacĂ© tous deux conseillaient le repos et les quartiers d'hiver. Le gĂ©nĂ©ral hollandais Daendels, rĂ©fugiĂ© hollandais, militaire intrĂ©pide, proposait avec instance une premiĂšre tentative sur l'Ăźle de Bommel, sauf Ă  ne pas poursuivre si cette attaque ne rĂ©ussissait pas. La Meuse et le Wahal, coulant parallĂšlement vers la mer, se joignent un moment fort au-dessous de NimĂšgue, se sĂ©parent de nouveau, et se rĂ©unissent encore Ă  Wondrichem, un peu au-dessus de Gorcum. Le terrain compris entre leurs deux bras forme ce qu'on appelle l'Ăźle de Bommel. MalgrĂ© l'avis de Moreau et RĂ©gnier, une attaque fut tentĂ©e sur cette Ăźle par trois points diffĂ©rens elle ne rĂ©ussit pas, et fut abandonnĂ©e sur-le-champ avec une grande bonne foi, surtout de la part de Daendels, qui s'empressa d'en avouer l'impossibilitĂ© dĂšs qu'il l'eut reconnue. Alors, c'est-Ă -dire vers le milieu de frimaire commencement de dĂ©cembre, on donna Ă  l'armĂ©e les quartiers d'hiver dont elle avait tant besoin, et on Ă©tablit une partie des cantonnemens autour de Breda pour en former le blocus. Cette place et celle de Grave ne s'Ă©taient pas rendues, mais le dĂ©faut de communications pendant la durĂ©e de l'hiver devait certainement les obliger Ă  se rendre. C'est dans cette position que l'armĂ©e croyait voir s'achever la saison; et certes, elle avait assez fait pour ĂȘtre fiĂšre de sa gloire et de ses services. Mais un hasard presque miraculeux lui rĂ©servait de nouvelles destinĂ©es le froid, dĂ©jĂ  trĂšs vif, augmenta bientĂŽt au point de faire espĂ©rer que peut-ĂȘtre les grands fleuves seraient gelĂ©s. Pichegru quitta Bruxelles, et n'acheva pas de se faire guĂ©rir, afin d'ĂȘtre prĂȘt Ă  saisir l'occasion de nouvelles conquĂȘtes, si la saison la lui offrait. En effet, l'hiver devint bientĂŽt plus rude, et s'annonça comme le plus rigoureux du siĂšcle. DĂ©jĂ  la Meuse et le Wahal charriaient et leurs bords Ă©taient pris. Le 3 nivĂŽse 23 dĂ©cembre, la Meuse fut entiĂšrement gelĂ©e, et de maniĂšre Ă  pouvoir porter du canon. Le gĂ©nĂ©ral Walmoden, Ă  qui le duc d'York avait laissĂ© le commandement en partant pour l'Angleterre, et qu'il avait condamnĂ© ainsi Ă  n'essuyer que des dĂ©sastres, se vit dans la position la plus difficile. La Meuse Ă©tant glacĂ©e, son front se trouvait dĂ©couvert; et le Wahal charriant, menaçant mĂȘme d'emporter tous les ponts, sa retraite Ă©tait compromise. BientĂŽt mĂȘme il apprit que le pont d'Arnheim venait d'ĂȘtre emportĂ©; il se hĂąta de faire filer sur ses derriĂšres ses bagages et sa grosse cavalerie, et lui-mĂȘme dirigea sa retraite sur Deventer, vers les bords de l'Yssel. Pichegru, profitant de l'occasion que lui offrait la fortune de surmonter des obstacles ordinairement invincibles, se prĂ©para Ă  franchir la Meuse sur la glace. Il se disposa Ă  la passer sur trois points, et Ă  s'emparer de l'Ăźle de Bommel, tandis que la division qui bloquait Breda attaquerait les lignes qui entouraient cette place. Ces braves Français, exposĂ©s presque sans vĂȘtemens au plus rude hiver du siĂšcle, marchant avec des souliers auxquels il ne restait que l'empeigne, sortirent aussitĂŽt de leurs quartiers, et renoncĂšrent gaiement au repos dont ils commençaient Ă  peine Ă  jouir. Le 8 nivĂŽse 28 dĂ©cembre, par un froid de dix-sept degrĂ©s, ils se prĂ©sentĂšrent sur trois points, Ă  CrĂšvecoeur, Empel et le fort Saint-AndrĂ©; ils franchirent la glace avec leur artillerie, surprirent les Hollandais, presque engourdis par le froid, et les dĂ©firent complĂštement. Tandis qu'ils s'emparaient de l'Ăźle de Bommel, celle de leurs divisions qui assiĂ©geait Breda en attaqua les lignes, et les emporta. Les Hollandais, assaillis sur tous les points, se retirĂšrent en dĂ©sordre, les uns vers le quartier-gĂ©nĂ©ral du prince d'Orange, qui s'Ă©tait toujours tenu Ă  Gorcum, les autres Ă  Thiel. Dans le dĂ©sordre de leur retraite, ils ne songĂšrent pas mĂȘme Ă  dĂ©fendre les passages du Wahal, qui n'Ă©tait pas entiĂšrement gelĂ©. Pichegru, maĂźtre de l'Ăźle de Bommel, dans laquelle il avait pĂ©nĂ©trĂ© en passant sur les glaces de la Meuse, franchit le Wahal sur diffĂ©rens points, mais n'osa pas s'aventurer au-delĂ  du fleuve, la glace n'Ă©tant pas assez forte pour porter du canon. Dans cette situation, le sort de la Hollande Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ© si la gelĂ©e continuait, et tout annonçait que le froid durerait. Le prince d'Orange avec ses Hollandais dĂ©couragĂ©s Ă  Gorcum, Walmoden avec ses Anglais en pleine retraite sur Deventer, ne pouvaient tenir contre un vainqueur formidable, qui leur Ă©tait de beaucoup supĂ©rieur en forces, et qui venait d'enfoncer le centre de leur ligne. La situation politique n'Ă©tait pas moins alarmante que la situation militaire. Les Hollandais, pleins d'espĂ©rance et de joie en voyant s'approcher les Français, commençaient Ă  s'agiter. Le parti orangiste Ă©tait de beaucoup trop faible pour imposer au parti rĂ©publicain. Partout les ennemis de la puissance stathoudĂ©rienne lui reprochaient d'avoir aboli les libertĂ©s du pays, d'avoir enfermĂ© ou banni les meilleurs et les plus gĂ©nĂ©reux patriotes, d'avoir surtout sacrifiĂ© la Hollande Ă  l'Angleterre, en l'entraĂźnant dans une alliance contraire Ă  tous ses intĂ©rĂȘts commerciaux et maritimes. Ils se rĂ©unissaient secrĂštement en comitĂ©s rĂ©volutionnaires, prĂȘts Ă  se soulever au premier signal, Ă  destituer les autoritĂ©s, et Ă  en nommer d'autres. La province de Frise, dont les Ă©tats Ă©taient assemblĂ©s, osa dĂ©clarer qu'elle voulait se sĂ©parer du stathouder; les citoyens d'Amsterdam firent une pĂ©tition aux autoritĂ©s de la province, dans laquelle ils dĂ©claraient qu'ils Ă©taient prĂȘts Ă  s'opposer Ă  tout prĂ©paratif de dĂ©fense, et qu'ils ne souffriraient jamais surtout qu'on voulĂ»t percer les digues. Dans cette situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, le stathouder songea Ă  nĂ©gocier, et adressa des envoyĂ©s au quartier-gĂ©nĂ©ral de Pichegru, pour demander une trĂšve, et offrir pour conditions de paix la neutralitĂ© et une indemnitĂ© des frais de la guerre. Le gĂ©nĂ©ral français et les reprĂ©sentans refusĂšrent la trĂšve; et, quant aux offres de paix, en rĂ©fĂ©rĂšrent aussitĂŽt au comitĂ© de salut public. DĂ©jĂ  l'Espagne, menacĂ©e par Dugommier, que nous avons laissĂ© descendant des PyrĂ©nĂ©es, et par Moncey, qui, maĂźtre du Guipuscoa, s'avançait sur Pampelune, avait fait des propositions d'accommodement. Les reprĂ©sentans envoyĂ©s en VendĂ©e, pour examiner si une pacification Ă©tait possible, avaient rĂ©pondu affirmativement et demandĂ© un dĂ©cret d'amnistie. Quelque secret que soit un gouvernement, toujours les nĂ©gociations de ce genre transpirent elles transpirent mĂȘme avec des ministres absolus, inamovibles; comment seraient-elles restĂ©es secrĂštes avec des comitĂ©s renouvelĂ©s par quart tous les mois? On savait dans le public que la Hollande, l'Espagne, faisaient des propositions; on ajoutait que la Prusse, revenue de ses illusions, et reconnaissant la faute qu'elle avait faite de s'allier Ă  la maison d'Autriche, demandait Ă  traiter; on savait par tous les journaux de l'Europe qu'Ă  la diĂšte de Ratisbonne plusieurs Ă©tats de l'Empire, fatiguĂ©s d'une guerre qui les touchait peu, avaient demandĂ© l'ouverture d'une nĂ©gociation tout disposait donc les esprits Ă  la paix; et de mĂȘme qu'ils Ă©taient revenus des idĂ©es de terreur rĂ©volutionnaire Ă  des sentimens de clĂ©mence, ils passaient maintenant des idĂ©es de guerre Ă  celles d'une rĂ©conciliation gĂ©nĂ©rale avec l'Europe. On recueillait les moindres circonstances pour en tirer des conjectures. Les malheureux enfans de Louis XVI, privĂ©s de tous leurs parens, et sĂ©parĂ©s l'un de l'autre dans la prison du Temple, avaient vu leur sort un peu amĂ©liorĂ© depuis le 9 thermidor. Le cordonnier Simon, gardien du jeune prince, avait pĂ©ri comme complice de Robespierre. On lui avait substituĂ© trois gardiens, dont un seul changeait chaque jour, et qui montraient au jeune prince plus d'humanitĂ©. On tirait de ces changemens opĂ©rĂ©s au Temple de vastes consĂ©quences. Le travail projetĂ© sur les moyens de retirer les assignats donnait lieu aussi Ă  de grandes conjectures. Les royalistes, qui se montraient dĂ©jĂ , et dont le nombre s'augmentait de ces incertains qui abandonnent toujours un parti qui commence Ă  faiblir, disaient avec malice qu'on allait faire la paix. Ne pouvant plus dire aux rĂ©publicains Vos armĂ©es seront battues, ce qui avait Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ© trop souvent sans succĂšs, et ce qui devenait trop niais, ils leur disaient On va les arrĂȘter dans la victoire; la paix est signĂ©e; on n'aura pas le Rhin; la condition de la paix sera le rĂ©tablissement de Louis XVII sur le trĂŽne, la rentrĂ©e des Ă©migrĂ©s, l'abolition des assignats, la restitution des biens nationaux. On conçoit combien de tels bruits devaient irriter les patriotes. Ceux-ci, dĂ©jĂ  effrayĂ©s des poursuites dirigĂ©es contre eux, voyaient avec dĂ©sespoir le but qu'ils avaient poursuivi avec tant d'effort, compromis par le gouvernement. A quoi destinez-vous le jeune Capet? disaient-ils; qu'allez-vous faire des assignats? Nos armĂ©es n'auront-elles versĂ© tant de sang que pour ĂȘtre arrĂȘtĂ©es au milieu de leurs victoires? n'auront-elles pas la satisfaction de donner Ă  leur patrie la ligne du Rhin et des Alpes? L'Europe a voulu dĂ©membrer la France; la juste reprĂ©saille de la France victorieuse sur l'Europe doit ĂȘtre de conquĂ©rir les provinces qui complĂštent son sol. Que va-t-on faire pour la VendĂ©e? Va-t-on pardonner aux rebelles quand on immole les patriotes? Il vaudrait mieux, s'Ă©cria un membre de la Montagne dans un transport d'indignation, ĂȘtre Charette que dĂ©putĂ© Ă  la convention.» On conçoit combien tous ces sujets de division, joints Ă  ceux que la politique intĂ©rieure fournissait dĂ©jĂ , devaient agiter les esprits. Le comitĂ© de salut public, se voyant pressĂ© entre les deux partis, se crut obligĂ© de s'expliquer il vint dĂ©clarer Ă  deux reprises diffĂ©rentes, une premiĂšre fois par l'organe de Carnot, une autre fois par celui de Merlin de Douai, que les armĂ©es avaient reçu ordre de poursuivre leurs triomphes, et de n'entendre les propositions de paix qu'au milieu des capitales ennemies. Les propositions de la Hollande lui parurent en effet trop tardives pour ĂȘtre acceptĂ©es, et il ne crut pas devoir consentir Ă  nĂ©gocier Ă  l'instant oĂč on allait ĂȘtre maĂźtre du pays. Abattre la puissance stathoudĂ©rienne, relever la rĂ©publique hollandaise, lui sembla digne de la rĂ©publique française. On s'exposa, Ă  la vĂ©ritĂ©, Ă  voir toutes les colonies de la Hollande et mĂȘme une partie de sa marine, devenir la proie des Anglais, qui dĂ©clareraient s'en emparer au nom du stathouder; mais les considĂ©rations politiques devaient l'emporter. La France ne pouvait pas ne pas abattre le stathoudĂ©rat; cette conquĂȘte de la Hollande ajoutait au merveilleux de ses victoires, intimidait davantage l'Europe, compromettait surtout les flancs de la Prusse, obligeait cette puissance Ă  traiter sur-le-champ, et par-dessus tout rassurait les patriotes français. En consĂ©quence Pichegru eut ordre de ne plus s'arrĂȘter. La Prusse, l'Empire, n'avaient encore fait aucune ouverture, et on n'eut rien Ă  leur rĂ©pondre. Quant Ă  l'Espagne, qui promettait de reconnaĂźtre la rĂ©publique et de lui payer des indemnitĂ©s, Ă  condition qu'on ferait vers les PyrĂ©nĂ©es un petit Ă©tat Ă  Louis XVII, elle fut Ă©coutĂ©e avec mĂ©pris et indignation, et ordre fut donnĂ© aux deux gĂ©nĂ©raux français de s'avancer sans relĂąche. Quant Ă  la VendĂ©e, un dĂ©cret d'amnistie fut rendu il portait que tous les rebelles, sans distinction de grade, qui poseraient les armes dans l'intervalle d'un mois, ne seraient pas poursuivis pour le fait de leur insurrection. Le gĂ©nĂ©ral Canclaux, destituĂ© Ă  cause de sa modĂ©ration, fut replacĂ© Ă  la tĂȘte de l'armĂ©e dite de l'Ouest, qui comprenait la VendĂ©e. Le jeune Hoche, qui avait dĂ©jĂ  le commandement de l'armĂ©e des cĂŽtes de Brest, reçut en outre celui de l'armĂ©e des cĂŽtes de Cherbourg personne n'Ă©tait plus capable que ces deux gĂ©nĂ©raux de pacifier le pays, par le mĂ©lange de la prudence et de l'Ă©nergie. Pichegru, qui avait reçu ordre de poursuivre sa marche victorieuse, attendait que la surface du Wahal fĂ»t entiĂšrement prise. Notre armĂ©e longeait le fleuve; elle Ă©tait rĂ©pandue sur ses bords vers Millingen, NimĂšgue, et tout le long de l'Ăźle de Bommel, dont nous Ă©tions maĂźtres. Walmoden, voyant que Pichegru, vers Bommel, n'avait laissĂ© que quelques avant-postes sur la rive droite, les replia, et commença un mouvement offensif. Il proposait au prince d'Orange de se joindre Ă  lui, pour former de leurs deux armĂ©es rĂ©unies une masse imposante, qui pĂ»t arrĂȘter par une bataille l'ennemi qu'on ne pouvait plus contenir maintenant par la ligne des fleuves. Le prince d'Orange, tenant Ă  ne pas dĂ©couvrir la route d'Amsterdam, ne voulut jamais quitter Gorcum. Walmoden songea Ă  se placer sur la ligne de retraite, qu'il avait tracĂ©e d'avance du Wahal Ă  lĂ  Linge, de la Linge au Leck, du Leck Ă  l'Yssel, par Thiel, Arnheim et Deventer. Tandis que les rĂ©publicains attendaient la gelĂ©e avec la plus vive impatience, la place de Grave, dĂ©fendue avec un courage hĂ©roĂŻque par le commandant Debons, se rendit presque rĂ©duite en cendres. C'Ă©tait la principale des places que les Hollandais possĂ©daient au-delĂ  de la Meuse, et la seule qui n'eĂ»t pas cĂ©dĂ© Ă  l'ascendant de nos armes. Les Français y entrĂšrent le 9 nivĂŽse 29 dĂ©cembre. Enfin, le 19 nivĂŽse 8 janvier 1795, le Wahal se trouva solidement gelĂ©. La division Souham le franchit vers Bommel; la brigade Dewinther, dĂ©tachĂ©e du corps de Macdonald, le traversa vers Thiel. A NimĂšgue et au-dessus, le passage n'Ă©tait pas aussi facile, parce que le Wahal n'Ă©tait pas entiĂšrement pris. NĂ©anmoins le 21 10, la droite des Français le passa au-dessus de NimĂšgue, et Macdonald, appuyĂ© par elle, passa Ă  NimĂšgue mĂȘme dans des bateaux. En voyant ce mouvement gĂ©nĂ©ral, l'armĂ©e de Walmoden se retira. Une bataille seule aurait pu la sauver; mais dans l'Ă©tat de division et de dĂ©couragement oĂč se trouvaient les coalisĂ©s, une bataille n'aurait peut-ĂȘtre amenĂ© qu'un dĂ©sastre. Walmoden exĂ©cuta un changement de front en arriĂšre, en se portant sur la ligne de l'Yssel, afin de gagner le Hanovre par les provinces de la terre ferme. ConformĂ©ment au plan de retraite qu'il s'Ă©tait tracĂ©, il abandonna ainsi les provinces d'Utrecht et de la Gueldre aux Français. Le prince d'Orange resta vers la mer, c'est-Ă -dire Ă  Gorcum. N'espĂ©rant plus rien, il abandonna son armĂ©e, se prĂ©senta aux Ă©tats rĂ©unis Ă  La Haye, leur dĂ©clara qu'il avait essayĂ© tout ce qui Ă©tait en son pouvoir pour la dĂ©fense du pays, et qu'il ne lui restait plus rien Ă  faire. Il engagea les reprĂ©sentans Ă  ne pas rĂ©sister davantage au vainqueur, pour ne pas amener de plus grands malheurs. Il s'embarqua aussitĂŽt aprĂšs pour l'Angleterre. DĂšs cet instant, les vainqueurs n'avaient plus qu'Ă  se rĂ©pandre comme un torrent dans toute la Hollande. Le 28 nivĂŽse 17 janvier, la brigade Salm entra Ă  Utrecht, et le gĂ©nĂ©ral Vandamme Ă  Arnheim. Les Ă©tats de Hollande dĂ©cidĂšrent qu'on ne rĂ©sisterait plus aux Français, et que des commissaires iraient leur ouvrir les places dont ils croiraient avoir besoin pour leur sĂ»retĂ©. De toutes parts, les comitĂ©s secrets qui s'Ă©taient formĂ©s manifestaient leur existence, chassaient les autoritĂ©s Ă©tablies, et en nommaient spontanĂ©ment de nouvelles. Les Français Ă©taient reçus

23juillet 2019. ConsidĂ©rations sur le homard, recueil d’articles de David Foster Wallace, paraĂźt en traduction française. Une occasion de faire le bilan de l’auteur culte, suicidĂ© Ă  quarante-six ans en 2008. Par sa sensibilitĂ© puĂ©rile et boulimique, ainsi que son obsession pour la sociĂ©tĂ© du divertissement, il incarne la culture

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ï»żParmiles critiques les plus lucides de la RĂ©volution française les auteurs protestants ne manquent pas. Cf. Aa. Vv., RĂ©volution et Christianisme. Une apprĂ©ciation chrĂ©tienne de la RĂ©volution française, L’Age d’Homme, Lausanne 1992 et en particulier Jean Marc Berthoud, La RĂ©volution française et les rĂ©volutions, p. 114-163.
par Laurence De Cock, professeure en lycĂ©e Ă  Paris et UniversitĂ© Paris-Diderot L’enquĂȘte objectifs et mĂ©thode La RĂ©volution française est le moment patrimonial idĂ©al-typique de l’histoire scolaire. Conçue comme la matrice d’une Ă©ducation politique, l’étude de la RĂ©volution française constitue, Ă  chaque palier de la scolaritĂ© française, un moment phare de l’annĂ©e scolaire. ÉvĂ©nement dramatique par essence, constitutif du modĂšle rĂ©publicain actuel, Ă©vĂ©nement jouissant d’une permanente visibilitĂ© dans l’espace public, cette rĂ©volution, entiĂšrement tendue vers sa finalitĂ© civique s’enseigne du primaire au lycĂ©e comme un passage obligĂ© de l’intelligence du passĂ© national [1]. Dans l’enquĂȘte rĂ©cente portant sur prĂšs de 6000 rĂ©cits d’histoire de France par des Ă©lĂšves, la RĂ©volution française occupe une place majeure dans le dĂ©roulĂ© gĂ©nĂ©ral des Ă©vĂšnements [2]. Elle scande le rĂ©cit national et dĂ©termine le modĂšle dĂ©mocratique et rĂ©publicain de la France contemporaine. Rares sont donc les Ă©vĂšnements Ă  assumer aussi pleinement leur potentiel tĂ©lĂ©ologique. La fabrique scolaire de l’histoire [3] n’est pas l’histoire acadĂ©mique. Elle relĂšve d’une logique de montage et d’agencement d’élĂ©ments du passĂ© ayant fait l’objet d’arbitrages en amont. Ces derniers statuent tant sur la place de ces Ă©vĂ©nements dans le montage selon les cycles, et selon les programmes que sur leur traitement au regard de l’historiographie, mais aussi de la pĂ©dagogie. De ce point de vue, on a donc bien un rĂ©cit scolaire de l’histoire qui se dessine implicitement par la scolarisation d’un contenu, c’est Ă  dire sa pĂ©nĂ©tration dans le champ du scolaire. Le tĂ©lĂ©ologique y est une donnĂ©e consubstantielle tant que les programmes » sont Ă©crits de bout en bout, et dans l’acception d’une trame chronologique qui Ă©pouse la pĂ©riodisation classique d’une histoire de l’AntiquitĂ© Ă  nos jours. Mais les rĂ©cits d’élĂšves ont encore une autre dimension. De nombreux travaux de didactique ont en effet montrĂ© que les modalitĂ©s d’appropriation de l’histoire en classe ne sont pas uniquement le fruit d’une transfusion de savoirs prescrits [4]. Un autre rĂ©cit se configure qui entremĂȘle savoirs sociaux et savoirs scolaires. Les deux types de savoirs ne sont pas distincts non plus. Les savoirs sociaux sont fabriquĂ©s Ă  l’extĂ©rieur de l’École famille, dĂ©bats publics, films, etc., mais aussi, dĂšs l’école obligatoire, par une forme de sĂ©dimentation avec des savoirs produits dans et par l’École. Il n’y a donc pas cloisonnement de ces deux formes de savoirs, mais circulations et reconfigurations permanentes. Ainsi, les rĂ©cits d’élĂšves, hybrides, peu sourcilleux parfois des codes disciplinaires et de la rĂ©alitĂ© historique, ouvrent une brĂšche vers un premier sondage du rapport entretenu par les Ă©lĂšves Ă  tel ou tel Ă©vĂ©nement, du sens qu’il tente de lui attribuer, et des usages qu’il en fait possiblement au prĂ©sent pour son intelligibilitĂ© du monde. Le travail sur les rĂ©cits d’élĂšves suppose donc plusieurs conditions et prĂ©cautions mĂ©thodologiques. La premiĂšre est de tenter d’approcher le mĂ©canisme de construction cognitive par la mise en rĂ©sonance du prescrit, du traduit et des discours sociaux. La seconde est d’accepter que les rĂ©cits produits vĂ©hiculent une forme de conscience historique et une intelligence de l’évĂ©nement sans tomber dans la tentation Ă©valuatrice pour en dĂ©busquer les dĂ©faillances. C’est ce que nous avons tentĂ© de faire ici, Ă  partir d’un Ă©chantillon de 176 copies de lycĂ©ens interrogĂ©s, sans aucune prĂ©paration prĂ©alable sur la consigne suivante Raconte la RĂ©volution française » en un temps limitĂ© de 25 minutes. Nous avons insistĂ© sur l’absence d’autres consignes formelles ou factuelles. Les Ă©lĂšves pouvaient rendre copies blanches, dessiner, parler de tout autre chose s’ils le souhaitaient. Le corpus comporte une soixantaine d’élĂšves de PremiĂšres gĂ©nĂ©rales et technologiques, et le reste ventilĂ© est entre la Seconde et les terminales. La collecte des donnĂ©es s’est dĂ©roulĂ©e en mars 2012, pĂ©riode au cours de laquelle la classe de seconde n’a pas encore abordĂ© la rĂ©volution française. Il y a donc volontairement une dĂ©connexion entre la progression usuelle de lycĂ©e et l’étude de la rĂ©volution, ceci afin de se protĂ©ger de tout effet de bachotage prĂ©alable de cours ou de mĂ©moire immĂ©diate. En prĂ©servant Ă©galement l’anonymat des Ă©lĂšves, l’exercice se dĂ©charge de sa dimension Ă©valuative. Dans ce genre d’enquĂȘte se pose systĂ©matiquement la question de la reprĂ©sentativitĂ© du corpus. Il va de soi qu’il n y a ici aucune quĂȘte d’exhaustivitĂ©. L’enquĂȘte ne porte que sur un seul Ă©tablissement, un lycĂ©e de Nanterre, ville restĂ©e trĂšs populaire, essuyant de nombreuses stratĂ©gies de contournement de la part des meilleurs Ă©lĂšves ; un lycĂ©e assez relĂ©guĂ© donc, et composĂ© majoritairement d’élĂšves ayant de sĂ©rieuses difficultĂ©s scolaires. Cependant, si l’échantillon n’est pas reprĂ©sentatif de tous les lycĂ©ens français, il en va autrement si l’on raisonne en termes de classe d’ñge. Statistiquement, seul prĂšs de 40% d’une classe d’ñge de jeunes arrive au BaccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral ou technologique [5]. Les autres sont orientĂ©s en voie professionnelle ou ont arrĂȘtĂ© l’École. On peut donc supposer que, pondĂ©rĂ© de la sorte, l’échantillon est plus reprĂ©sentatif des savoirs de jeunes adolescents entre 15 et 17 ans sur la RĂ©volution française. Notre mĂ©thode de dĂ©pouillement et d’analyse a combinĂ© l’intuitif, le quantitatif, la forme et le fond. Nous avons comptabilisĂ© quelques occurrences reprĂ©sentatives de nos objectifs de recherche, Ă  savoir, dates, causes, acteurs, Ă©vĂ©nements, et registre discursif de qualification de l’évĂ©nement. L’objectif de ce travail est en effet d’entamer une rĂ©flexion sur les modalitĂ©s de restitution d’un Ă©vĂ©nement historique fondateur susceptible de fournir quelques indices non pas tant du niveau de connaissances factuelles des Ă©lĂšves interrogĂ©s, que des empreintes laissĂ©es par cet Ă©vĂ©nement dans le processus de conscientisation historique. On supposera, Ă  la suite de Gadamer, que la conscience historique consiste Ă  comprendre historiquement sa possibilitĂ© d’avoir un comportement historique » [6], et qu’en tant qu’évĂ©nement politiquement instituant, une rĂ©volution vĂ©hicule une forme d’éducation politique par la radicalitĂ© des idĂ©es, des actes et des bouleversements qu’elle engendre [7]. Pour le philosophe Gadamer, la premiĂšre condition d’une conscience historique rĂ©side dans le caractĂšre Ă©tranger de ce qui est Ă  comprendre, c’est Ă  dire du passĂ©. Il y aurait nĂ©cessitĂ© d’un travail de dĂ©saffiliation par rapport au passĂ© pour en mesurer l’extĂ©rioritĂ© par rapport Ă  soi » et pouvoir commencer un vĂ©ritable travail d’interprĂ©tation. La conscience historique peut aussi agir comme Ă©lĂ©ment de la conscience politique. Cela suppose une logique de projection dans le prĂ©sent et dans l’avenir l’outillage conceptuel et mĂ©thodologique transmis par un enseignement historique doit ainsi pouvoir ĂȘtre rĂ©investi sur des objets contemporains enjeux sociaux, prises de positions, controverses, etc. C’est sous cet angle que nous souhaitons interroger le degrĂ© de politisation de l’évĂ©nement RĂ©volution Française dans les rĂ©cits de lycĂ©ens. Quelles traces a laissĂ© cet Ă©vĂ©nement si patrimonialisĂ© ? Pour ce faire, nous verrons en quoi la RĂ©volution française constitue un maillon paradoxal du rĂ©cit scolaire depuis la naissance de l’enseignement public de l’histoire jusqu’à nos jours, puis nous interrogerons les rĂ©cits lycĂ©ens Ă  l’aune de des prescriptions, mais aussi des savoirs sociaux en circulation et des modalitĂ©s d’appropriation de l’histoire par les Ă©lĂšves. Un maillon paradoxal de la fabrique scolaire de l’histoire DĂšs la fin du Second Empire, et plus encore avec l’école de Jules Ferry, la RĂ©volution française s’inscrit de maniĂšre naturelle dans le rĂ©cit national français. Acte fondateur de la rĂ©publique, modĂšle civique par excellence de l’initiative populaire et citoyenne, la RĂ©volution française aurait pu apparaĂźtre comme le mythe promĂ©thĂ©en du modĂšle nationalo-rĂ©publicain. Les choses furent plus complexes. Car cette rĂ©volution est aussi l’irruption du dĂ©sordre dans un destin national mĂ©thodiquement rythmĂ© par la quĂȘte du progrĂšs. Le roman nationalo-rĂ©publicain prĂ©fĂ©ra en effet projeter l’épaisseur historique d’une nation ancrĂ©e dans son hĂ©ritage gaulois au cheminement jalonnĂ© par les hauts faits et gestes de ses souverains. Cette Ă©criture continuiste, et linĂ©aire aux enchaĂźnements dramatisĂ©s n’accepte pas facilement l’irruption brutale du retournement rĂ©volutionnaire, lequel risque en outre d’introduire chez les enfants l’idĂ©e des possibles vertus de la dĂ©sobĂ©issance. Ernest Lavisse avait parfaitement compris cette difficultĂ© lorsque, lors d’une confĂ©rence Ă  la Sorbonne en 1881, il mettait ses Ă©tudiants en garde [
] Belle mĂ©thode pour former des esprits solides et calmes, que de les emprisonner dans un siĂšcle de luttes ardentes, oĂč tout besoin veut ĂȘtre assouvi et toute haine satisfaite sur l’heure ! MĂ©thode prudente que de donner la rĂ©volution pour point de dĂ©part et non pour une conclusion, que d’exposer Ă  l’admiration des enfants, l’unique spectacle des rĂ©voltes mĂȘme lĂ©gitimes et de les induire Ă  croire qu’un bon français doit prendre les Tuileries une fois au moins dans sa vie, deux si possible, si bien que les Tuileries dĂ©truites, il ait envie de quelque jour de prendre d’assaut pour ne pas dĂ©mĂ©riter, l’ÉlysĂ©e ou le Palais Bourbon [
]. [8] La prĂ©sentation scolaire de la RĂ©volution française de la TroisiĂšme RĂ©publique reste donc trĂšs irĂ©nique. Elle apparaĂźt comme la juste consĂ©quence de l’incapacitĂ© des deux derniers rois qui n’avaient pas su perpĂ©tuer l’hĂ©ritage ancestral de la gloire nationale. Mais elle ne doit pas insister trop sur le dĂ©sordre politique et la lĂ©gitimitĂ© de la contestation populaire. Elle est un moment qui advient de façon tout Ă  fait logique, qui a fait certes agir la population mais il y avait quelque chose de trĂšs naturel dans ces actions. L’évĂ©nement est quasiment providentiel, il devait advenir pour rĂ©tablir la justice. Pour autant, elle est, dĂšs le dĂ©part, point d’orgue du rĂ©cit national. Franco-française, porte d’entrĂ©e vers la pĂ©riode contemporaine, elle doit apparaĂźtre comme un palier vers la modernitĂ© politique. Car la RĂ©volution française est aussi la matrice de toute Ă©ducation civique, matiĂšre accolĂ©e Ă  l’enseignement de l’histoire. N’est-elle pas l’acte de fondation des Droits de l’Homme ? Des valeurs et principes rĂ©publicains ? De la responsabilisation politique des citoyens ? Les prescriptions actuelles s’inscrivent dans la continuitĂ© de ce questionnement. Structurellement, le rĂ©cit scolaire de la RĂ©volution française n’a pas Ă©tĂ© bouleversĂ© tant que cela depuis un siĂšcle et demi. Bien sĂ»r, l’écriture scolaire ne rĂ©pond plus aux critĂšres du roman national ; elle est plus saccadĂ©e, moins lisse, volontiers thĂ©matique et, autant que faire se peut, indexĂ©e aux renouvellements historiographiques. NĂ©anmoins, la RĂ©volution française y garde sa fonction matricielle, propĂ©deutique Ă  l’éducation citoyenne. PrĂ©sente en primaire, au collĂšge et au lycĂ©e, elle est le lieu de la sensibilisation au modĂšle rĂ©publicain. Entre-temps cependant, l’historiographie furĂ©tienne a pĂ©nĂ©trĂ© les programmes, notamment dans les annĂ©es 1990, et transformĂ© l’évĂ©nement rĂ©volutionnaire en une histoire dĂ©sincarnĂ©e des idĂ©es politiques petite-fille des rĂ©volutions anglaises, fille des LumiĂšres et de la constitution amĂ©ricaine, la RĂ©volution française Ă©tait devenue un brĂ©viaire des expĂ©riences politiques alternatives Ă  l’absolutisme que les Ă©lĂšves schĂ©matisaient laborieusement dans quelques organigrammes. Aux causes, au dĂ©roulĂ© Ă©vĂ©nementiel et aux acteurs, on prĂ©fĂ©rait l’exĂ©gĂšse de la DĂ©claration des droits de l’homme, document patrimonialisĂ© en histoire et fĂ©tichisĂ© en Ă©ducation civique. Aujourd’hui, mĂȘme si l’historiographie scolaire connaĂźt un retour des acteurs et l’entrĂ©e des femmes, la RĂ©volution garde un caractĂšre hexagonal patrimonial et matriciel. Les programmes se prĂ©sentent comme une hybridation des diffĂ©rentes influences historiographiques. On lui trouve des causes multiples, notamment Ă©conomiques et sociales ; mais elle conserve sa surcharge civique qui permet de focaliser sur sa dimension testimoniale pour des enseignants souvent pris dans une course contre la montre pour finir les programmes. Surtout, elle continue d’ĂȘtre enseignĂ©e du primaire au lycĂ©e, selon une logique spiralaire qui change de point de vue Ă  chaque nouveau cycle. Un rapide inventaire s’impose. En CM1, le moment-clĂ© de la RĂ©volution tourne autour de l’annĂ©e 1789, annĂ©e exceptionnelle » jalonnĂ©e par des Ă©vĂšnements. C’est en CM2 que sont Ă©tudiĂ©es la monarchie constitutionnelle, la RĂ©publique et la Terreur. On note donc le caractĂšre d’emblĂ©e fĂ©tichisant confĂ©rĂ© Ă  l’annĂ©e 1789. Au collĂšge, on observe une rupture de la linĂ©aritĂ© puisque la RĂ©volution est dĂ©sormais envisagĂ©e sous la forme de moments [9] sur lesquels il est demandĂ© de faire des zoom. C’est une narration discontinue et interrompue oĂč il est expressĂ©ment demandĂ© de renoncer Ă  un rĂ©cit continu des Ă©vĂ©nements » et de se focaliser sur un petit nombre d’évĂšnements et de grandes figures ». En seconde enfin, le programme insiste davantage sur l’histoire des idĂ©es politiques. La RĂ©volution s’inscrit dans un cadre intellectuel prĂ©cis ; les idĂ©es des Ă©lites, issues des LumiĂšres, imprĂšgnent les gestes du peuple. L’approche se dĂ©centre Ă©galement puisqu’on demande aux Ă©lĂšves de faire le lien avec la rĂ©volution amĂ©ricaine. Il y a donc une accentuation de la dimension intellectuelle et appelle Ă  rĂ©flĂ©chir davantage sur la nature du rĂ©gime politique non pas dans sa praxis mais dans sa thĂ©orisation. Mais il est demandĂ© Ă©galement d’insister sur des journĂ©es rĂ©volutionnaires dites significatives » ainsi que sur le rĂŽle d’acteurs individuels et collectifs. On observe bien ici une synthĂšse des diffĂ©rentes approches historiographiques de la rĂ©volution. A l’échelle de toute la scolaritĂ©, on a donc des prescriptions qui jonglent avec plusieurs types de traitement de la rĂ©volution susceptibles de provoquer quelques brouillages. On observe en effet une tension entre une restitution tout Ă  fait linĂ©aire bĂątie sur une mise en intrigue focalisant sur l’annĂ©e 1789 et, plus tard, une histoire plus accidentĂ©e et conceptuelle . Cette fonction premiĂšre de la narration dramatique de l’annĂ©e 1789 profile cependant la rencontre avec l’évĂ©nement rĂ©volutionnaire. On peut par ailleurs supposer que le poids du rĂ©cit de la rĂ©volution reste marquĂ© par une narration scĂ©narisĂ©e de l’évĂ©nement ; d’abord parce que, faute de temps, le cours magistral se prĂȘte particuliĂšrement bien au rĂ©cit ; ensuite parce que les capacitĂ©s » spĂ©cifiques travaillĂ©es au collĂšge sont de raconter » et expliquer » [10]. Qu’en est-il alors dans les restitutions de la RĂ©volution française par les Ă©lĂšves ? La rĂ©volution dans les rĂ©cits d’élĂšves Le premier constat est celui d’une quasi absence de copies blanches, Ă  peine une dizaine. Le sujet ne laisse personne indiffĂ©rent ou sec. Nous avons choisi d’organiser l’analyse selon une logique thĂ©matique. La pĂ©riodisation de l’évĂ©nement Dans quasiment l’intĂ©gralitĂ© des copies, la RĂ©volution commence en 1789 et s’achĂšve en 1789. Il arrive mĂȘme qu’elle dĂ©bute puis s’achĂšve le 14 juillet 1789. C’est la seule date qui apparaĂźt systĂ©matiquement. L’annĂ©e 1790 est inexistante. 1791 est citĂ©e une fois, 1792 9 fois ; 1793 3 fois, 1805 une fois, et 1815 une fois. La fĂ©tichisation de l’annĂ©e 1789 est Ă©vidente. Raconter la RĂ©volution française, c’est raconter 1789. Pour autant, la rĂ©volution n’est pas sans dĂ©nouement. Sans systĂ©matiquement situer l’intrigue dans le temps, la fuite de Varennes constitue un autre marqueur narratif important. Il arrive d’ailleurs que cette fuite devienne ce qui a provoquĂ© 1789. Le roi ayant trahi, il est normal que le peuple se rĂ©volte. Varennes est l’élĂ©ment dramatique par excellence. Il faut une cause immĂ©diate au soulĂšvement. La trahison du roi renvoie Ă  une scĂ©narisation quasi fonctionnelle comme dans le rĂ©cit ci-dessous d’un Ă©lĂšve de 1Ăšre Le peuple est contre le Roi et dĂ©cide de se soulever. Il y a eu la grande peur car des paysans avaient mis le feu Ă  des chĂąteaux de Bourgeois. Ils ont peur des reprĂ©sailles. Au travers du serment du jeu de paume, ils promettent de ne pas abandonner. De plus, le Roi emprisonne des rĂ©sistants Ă  la prison de la Bastille. Le Roi veut quitter le chĂąteau avec Marie-Antoinette vers l’Autriche mais est reconnu et ramenĂ© Ă  Versailles. Il ne doit plus sortir du chĂąteau. Le peuple se sent trahi. Ils partent Ă  la Bastille le 14 juillet 1789 et libĂšrent les prisonniers. Puis le roi et la reine sont dĂ©capitĂ©s. [11] Les causes TrĂšs peu de copies ne traitent pas des causes. La question du pourquoi » est inhĂ©rente au raisonnement historique. Pour la plupart, les causes ne sont pas intellectuelles » mais bien liĂ©es Ă  des facteurs Ă©conomiques et sociaux. Les philosophes des LumiĂšres ne sont Ă©voquĂ©s que 4 fois comme causes. Les Ă©lĂšves notent les impĂŽts, les inĂ©galitĂ©s, et les injustices. Les causes sont aussi politiques, notamment le poids de la monarchie absolue de droit divin ». Le terme de privilĂšge est assez rare 10 fois ; les Ă©lĂšves parlent d’ avantages ». Cette propension Ă  minorer le rĂŽle des idĂ©es est significative d’un raisonnement qui cherche Ă  capter les raisons immĂ©diatement perceptibles parce qu’en rĂ©sonance avec un environnement familier de la sociĂ©tĂ©, de la famille. L’élĂšve va chercher dans son stock de savoirs sociaux des facteurs explicatifs avec lesquels il a une proximitĂ© intuitive comme en tĂ©moigne cet Ă©lĂšve de Seconde qui mobilise un vocabulaire contemporain chĂŽmage ou approximatif et dramatique famine, pendaison. Suite Ă  plusieurs rĂ©gimes dĂ©sastreux et le mĂ©contentement du peuple face au chĂŽmage et la famine, le peuple dĂ©cide de s’emparer de la Bastille le 14 juillet 1789 et de libĂ©rer les prisonniers. Le roi Louis XIV Ă  cette Ă©poque s’enfuit avec la famille royale mais il est vite dĂ©noncer et arrĂȘtĂ© par les paysans. Peu de temps aprĂšs ils furent tous pendus. Cette tragĂ©die est Ă  l’origine de la souffrance du peuple. En effet les nobles et les bourgeois ne sont pas concernĂ©s. Avant les dĂ©buts violents de cette rĂ©volution, ils se sont exilĂ©s dans les pays oĂč rĂšgne la monarchie afin d’aider le roi a retrouver son trĂŽne car ils y voient en mĂȘme temps leur propre intĂ©rĂȘt. Les protagonistes Leur nombre est Ă©galement trĂšs rĂ©duit. On distingue deux types d’acteurs individuels et collectifs. Le nom le plus frĂ©quent est celui de Louis XVI 113 fois mais on trouve aussi parmi les individus rĂ©volutionnaires NapolĂ©on 12 fois, Robespierre 10 fois, Danton 2, Desmoulin 1 et une seule femme Marie-Antoinette 20 fois. La rĂ©volution est donc une affaire d’hommes. Mais la rĂ©volution est un geste surtout collectif. Elle est le fait du peuple, de la population, des Français, des Parisiens, du Tiers-État, et ses sans-culottes 27 seulement. Les rĂ©volutionnaires ne sont pas divisĂ©s. Le terme de Girondins n’apparaĂźt qu’une fois pour qualifier l’ensemble des rĂ©volutionnaires. Pas une seule mention de la scission entre Montagnards et Girondins, encore moins de la guerre civile et des contre-rĂ©volutionnaires. L’écriture reste irĂ©nique et consensuelle. Les Ă©vĂ©nements Outre la prise de la Bastille quasiment systĂ©matique, la mort de Louis XVI non datĂ©e arrive en seconde position 45 fois. Le serment du jeu de Paume suit 30 fois. Les Ă©lĂšves le dĂ©crivent en dĂ©tail avec la dramaturgie d’un acte théùtral. S’en suit la fuite de Varennes 29 dĂ©taillĂ©e de maniĂšre anecdotique », c’est-Ă -dire dĂ©politisĂ©e, comme le moment oĂč tout bascule. La DDHC – parfois uniquement sous forme d’acronyme – 25 fois ; l’abolition des privilĂšges 5 fois ; La Terreur qui n’est mentionnĂ©e que 10 fois ; la marche des femmes 1 fois. Il arrive lĂ  encore que le montage ne corresponde pas exactement Ă  la rĂ©alitĂ© historique comme chez cet Ă©lĂšve de Terminale Suite Ă  une volontĂ© de changement de rĂ©gime politique, le roi, Louis XVI et ses partisans feront rĂ©gner ce que l’on appellera la “Terreur”, c’est Ă  dire la peur d’ĂȘtre guillotinĂ© sous peine de tel ou tel dĂ©lit, La dĂ©lation est alors d’actualitĂ© et les morts s’accumulent accentuant, les tensions au sein de la France. Sous la direction des philosophes aux idĂ©es nouvelles et rĂ©volutionnaires, les “sans- culottes” reprĂ©sentant le Tiers- État, visent Ă  changer de rĂ©gime et oublier la monarchie. Des symboles forts tels que la Marseillaise, le chant rĂ©volutionnaire des Français, devenu hymne national, sont créés afin de donner confiance et force aux rĂ©volutionnaires. Le 14 juillet 1789, la Bastille sera prise par les rĂ©volutionnaires et le roi Louis XVI sera guillotinĂ© [
]. L’échelle de l’évĂ©nement est la France, et plus encore Paris. Il y a trĂšs peu d’autres États impliquĂ©s dans les rĂ©cits d’élĂšves. L’Autriche et la Prusse apparaissent respectivement trois et deux fois. Qualifications et consĂ©quences de l’évĂ©nement La violence apparaĂźt de maniĂšre assez frĂ©quente. On la devine dans l’usage du vocabulaire guillotinĂ© », dĂ©capitĂ© », sanglant », confrontation », etc., comme chez l’élĂšve de PremiĂšre ci-dessous Pour finir, la rĂ©volution fut sanglante, il y eut Ă©normĂ©ment de blessĂ©s et de morts. Mais le rĂ©sultat Ă©tait bien lĂ  le roi Louis XVI fut destituĂ© de tout pouvoir et la France ne vivait plus sous la gouverne d’un tyran. Pour autant, la RĂ©volution n’est pas toujours une rupture, elle est parfois un simple changement », un mouvement », un tournant », marquant un mĂ©contentement », avec des incidents » et de la rĂ©bellion ». Ce sont des qualificatifs minorĂ©s. C’est surtout l’évĂ©nement qui sert Ă  valider le modĂšle rĂ©publicain et le modĂšle dĂ©mocratique. Si nous sommes dans la rĂ©publique des droits de l’homme, c’est grĂące Ă  la RĂ©volution française comme l’indique cet Ă©lĂšve de PremiĂšre [
] Cette rĂ©volution est donc l’élĂ©ment majeur du changement du 18e siĂšcle car c’est le peuple qui a combattu pour un monde plus juste. La rĂ©volution française a donc abolie les privilĂšges, il y a eu la dĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen et le suffrage universel masculin. Bilan de l’enquĂȘte Le rĂ©cit scolaire de la RĂ©volution française relĂšve du rĂ©cit de fondation Ă  partir d’un Ă©vĂ©nement inaugurant et clĂŽturant l’annĂ©e1789. La quasi absence d’évĂ©nements rĂ©volutionnaires contrairement aux prescriptions montre le caractĂšre fossilisĂ© et patrimonialisĂ© de l’annĂ©e 1789 qui condense l’ensemble de la rĂ©volution. La RĂ©volution française n’a donc pas d’épaisseur historique, elle est dĂ©shistoricisĂ©e. Certains moments-clĂ©s de l’historiographie sont passĂ©s sous silence. C’est le cas notamment de la Terreur qui avait pourtant le potentiel tragique typique de la narration scolaire. La mise en intrigue de la rĂ©volution est naĂŻve et diffĂšre peu du rĂ©cit lavissien [12]. La tentative d’élargir les Ă©chelles, de faire des causalitĂ©s intellectuelles ou de conceptualiser est plutĂŽt un Ă©chec. La capacitĂ© raconter » empĂȘche la mise en forme narrative de la complexitĂ©. Le rĂ©cit continue de fonctionner sur le modĂšle traditionnel impulsion, hĂ©ros, antihĂ©ros, dĂ©nouement, chute. La RĂ©volution française est dĂ©conflictualisĂ©e, on saisit mal les enjeux du soulĂšvement, les demandes politiques des rĂ©volutionnaires et les divisions entre acteurs. Le rapport au politique est ici consensuel. Le rĂ©volutionnaire est une catĂ©gorie typique de l’histoire scolaire qui classe les acteurs selon des typologies considĂ©rĂ©es comme facilitant l’appropriation. Ces catĂ©gorisations empĂȘchent d’aborder la complexitĂ© des acteurs et des actes et ainsi, les Ă©lĂšves, cherchant Ă  remobiliser des connaissances dans le cadre scolaire, opĂšrent une catĂ©gorisation par proximitĂ© intuitive, c’est-Ă -dire que l’intelligibilitĂ© de l’évĂ©nement opĂšre un dĂ©tour par le sens commun. Il se produit une socialisation du savoir historique, forme d’apprivoisement des connaissances historiques qui transitent par l’immĂ©diatetĂ© de l’expĂ©rience personnelle des Ă©lĂšves, Ă  savoir leurs reprĂ©sentations sociales. Cette maniĂšre d’imbriquer des savoirs dĂ©jĂ  lĂ  » savoirs sociaux et des savoirs reçus dans et par l’école » savoirs scolaires, contenus d’enseignement produit du raisonnement historique, d’oĂč des analogies et des anachronismes [13], comme celui-ci Lors de la rĂ©volution française, le signe dominant est la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 qui est maintenant la fĂȘte nationale. C’est un grand massacre et en s’attaquant Ă  la Bastille, ils s’attaquent Ă  l’armĂ©e française. 1Ăšre Ou encore De plus, le Roi emprisonne des rĂ©sistants Ă  la prison de la Bastille. 1Ăšre Ce phĂ©nomĂšne de mise en conformitĂ© entre le sens commun et les savoirs historiques est sans doute accentuĂ©, dans notre cas, par la forte prĂ©sence sociale de la RĂ©volution française commĂ©morations, symboles rĂ©publicains, fictions, etc.. On peut pour terminer s’interroger sur cette conscience historique bricolĂ©e du moment rĂ©volutionnaire. La focalisation sur le politique, dans son sens le plus restrictif, centrĂ© autour de la conquĂȘte de nouveaux droits de l’homme, introduit peut-ĂȘtre une vision excessivement moralisante du fait politique et complique la rĂ©flexion sur la nature rĂ©volutionnaire de l’évĂ©nement, notamment dans ses usages assumĂ©s de la violence. Quelques Ă©lĂšves tentent pourtant de mobiliser leurs connaissances historiques pour comprendre le contemporain. C’est le cas du premier exemple ci-dessous Terminale oĂč l’usage de la premiĂšre personne et le caractĂšre pamphlĂ©taire de l’écrit tĂ©moignent d’une confusion passĂ©/prĂ©sent Nous sommes en juillet 1789, tout exactement le 14. Nous sommes Ă  la Bastille. Nous prenons celle-ci. Nous nous battons. Nous souhaitons libĂ©rer notre pays de l’emprise du mal la monarchie absolue de droit divin. On en a marre que la monarchie nous contrĂŽle. Ce symbole ne sera plus le symbole de l’État mais le nĂŽtre. MĂȘme s’il n’y avait que trois ou quatre prisonniers, on voulait les libĂ©rer pour arrĂȘter cette calomnie ; tout le monde criait, se battait. C’était le dĂ©but de la RĂ©volution Française. La bataille fut rude, on a combattu toutes ces inĂ©galitĂ©s. Stop Ă  la sociĂ©tĂ© d’ordres et au clergĂ© qui ont tous les droits. Mais aussi de ce dernier texte qui tente une projection analogique vers les rĂ©volutions arabes [
] Le 14 juillet 1789, le peuple a pris la Bastille. C’était la fin de la monarchie absolue. Louis XVI et sa famille ont Ă©tĂ© emprisonnĂ©s jusqu’à leur dĂ©capitation. Le 26 aoĂ»t 1789, la dĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen ont Ă©tĂ© Ă©crit pour donner l’égalitĂ© pour tout le monde. Les Français sont Ă©gaux. AprĂšs cet Ă©pisode, la France a connu plusieurs rĂ©gimes jusqu’à l’installation rĂ©elle d’une dĂ©mocratie. On peut comparer relier la rĂ©volution française Ă  ce qui se passe dans le monde arabe. [14] Terminale L’École aurait sans doute un rĂŽle Ă  jouer pour interroger autrement ce moment rĂ©volutionnaire que comme la matrice d’un toujours dĂ©jĂ  lĂ  ». Il s’agirait d’en faire un laboratoire d’observation des inventions politiques, sociales, Ă©conomiques et humaines ; d’en accepter les tĂątonnements, les heurts, les violences, les dĂ©tours et les surprises. Cela suppose une dĂ©marche scolaire totalement novatrice. On commencerait par varier constamment les focales monde urbain/rural ; Paris/province ; mĂ©tropoles/colonies ; par jouer avec les temporalitĂ©s l’élasticitĂ©, les pesanteurs, les accĂ©lĂ©rations, les usages mĂ©moriels, puis par accepter une vĂ©ritable perspective genrĂ©e de la RĂ©volution qui ne se rĂ©duise pas Ă  une simple double page dĂ©sormais obligatoire dans les manuels sur les femmes dans la RĂ©volution », comme si les actes de ces derniĂšres pouvaient se penser sans ceux des hommes. L’enjeu consiste donc Ă  tenter de vivifier le sujet. Les Ă©lĂšves s’animent lorsque sont bousculĂ©es leurs reprĂ©sentations et qu’est restituĂ©e une historicitĂ© Ă  l’évĂ©nement qu’empĂȘche toute tĂ©lĂ©ologie ; Quels sont les possibles du moment ? Qu’est-ce qui a eu lieu ? Qu’est-ce qui aurait pu avoir lieu ? La RĂ©volution française permet d’interroger autrement les concepts – liste non exhaustive – de violence, justice/injustice, universel, rapports de domination, redistribution des richesses, dĂ©mocratie, ou mĂȘme de guerre. Elle aide Ă  sortir des catĂ©gories usuelles d’entendement de valeurs » surdĂ©terminĂ©es par un prĂ©sent au nom duquel on instrumentalise le passĂ©. C’est pourquoi il ne serait sans doute pas inutile de revisiter la matrice originelle de son inscription scolaire. Version pdf [1] Laurence De Cock, Guillaume Mazeau, Que reste-t-il de notre rĂ©volution ? » in Philippe Bourdin et Cyril Triolaire dir, Enseigner la rĂ©volution française et l’Empire, Paris, Belin, Ă  paraĂźtre en 2015. [2] Nous renvoyons ici au billet de Françoise Lantheaume dans ce dossier. [3] Laurence De Cock, Emmanuelle Picard dir, La fabrique scolaire de l’histoire, Marseille, Agone, 2009. [4] On renverra notamment aux travaux pionniers de Nicole Lautier, Charles Heimberg ou Didier Cariou. [5] consultĂ© le 15 aoĂ»t 2015. [6] Hans Georg Gadamer, Le problĂšme de la conscience historique, Pierre Fruchon ed., Paris, Seuil, 1996 traduction des confĂ©rences prononcĂ©es en 1958 Ă  l’universitĂ© de Louvain, p. 88. Voir Ă©galement Nicole Tutiaux-Guillon et Didier Nourrisson dir, IdentitĂ©s, mĂ©moires et conscience historique, Saint-Étienne, publication de l’universitĂ© de Saint-Etienne, 2003. [7] Jean-Luc Chappey et alii, Pour quoi faire la rĂ©volution, Marseille, Agone, 2012. [8] Ernest Lavisse, L’enseignement historique en Sorbonne et l’éducation nationale, leçon d’ouverture au cours d’histoire du Moyen-Age, Ă  la facultĂ© des lettres de Paris, dĂ©cembre 1881, disponible dans la Revue des deux mondes du 15 fĂ©vrier 1882, pp. 870-897, consultĂ© le 15 aoĂ»t 2015. [9] Il y a trois moments qui correspondent Ă  trois pĂ©riodes envisagĂ©es dans leur propre cohĂ©rence 1789-1791 ; 1792-1794 ; 1799-1804. [10] Raconter quelques-uns des Ă©vĂ©nements retenus et expliquer leur importance », programmes de 4e, BOEN, aoĂ»t 2008. [11] Il va de soi que les rĂ©cits choisis dans le cadre de cet article sont sĂ©lectionnĂ©s en fonction de leur propension Ă  illustrer le propos. Ils ne sont pas forcĂ©ment reprĂ©sentatifs de l’ensemble des rĂ©cits collectĂ©s. [12] Ce qu’avait aussi remarquĂ© Marc Deleplace comparant les rĂ©cits des manuels et des Ă©lĂšves depuis les Malet et Isaac jusqu’à aujourd’hui. Marc Deleplace, Comment on enseigne la RĂ©volution française ? Quelques questions Ă  l’écriture scolaire de l’histoire », in, Laurence De Cock et Emmanuelle Picard dir, La fabrique
, [13] Didier Cariou, Didier Cariou, Écrire l’histoire scolaire. Quand les Ă©lĂšves Ă©crivent en classe pour apprendre l’histoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012. [14] La rature a Ă©tĂ© sciemment prĂ©servĂ©e. Elle peut Ă©galement tĂ©moigner d’une maturation du raisonnement historique, lequel Ă©tablit plus facilement des liens que des comparaisons.
1La publication rĂ©cente des ConsidĂ©rations sur les principaux Ă©vĂ©nements de la RĂ©volution française1m’a donnĂ© l’idĂ©e et l’envie d’en Ă©tudier de prĂšs la composition avec ses changements de sujets, ses divers registres de langue, ses conclusions illusoires, ses interruptions et ses recommencements et, dans cette versatilitĂ© de la narration, d’essayer de dĂ©celer les raisons
Fiche technique Format Broché Nb de pages 126 pages Poids 300 g Dimensions 16cm X 24cm Date de parution 01/01/1974 EAN 3600121143111
Considérations sur la Révolution française » de Mme de Staël. Michel Winock dans mensuel 338 daté janvier 2009 . La fille de Necker se bat contre la monarchie sans bornes, le jacobinisme sans frein et le bonapartisme sans contre-pouvoir. Nos rubriques. Expositions / Cinéma / Compte rendus de livres / Bande dessinées / Portraits / Les Classiques / Carte Blanche Les

Considérations sur les principaux événemen ... Madame de StaĂ«l Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise ouvrage posthume de Mad. la baronne de Staël by Madame de StaĂ«l 0 Ratings 0 Want to read 0 Currently reading 0 Have read Loading... Facebook Twitter Pinterest Embed Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise ouvrage posthume de Mad. la baronne de Staël by Madame de StaĂ«l 0 Ratings 0 Want to read 0 Currently reading 0 Have read Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise Overview View 6 Editions Details Reviews Lists Related Books This edition doesn't have a description yet. Can you add one? Showing 6 featured editions. View all 6 editions? Edition Availability 1 Considérations sur la Révolution française 1983, Tallandier in French - 1ère réédition depuis 1881. 2235014828 9782235014823 zzzz Not in Library Libraries near you WorldCat 2 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1979, Arno Press in French 0405117426 9780405117428 zzzz Not in Library Libraries near you WorldCat 3 Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise ouvrage posthume de Mad. la baronne de Staël 1818, Chez Baldwin, Cradock, et Joy in French aaaa Not in Library 4 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1818, Baldwin, Cradock et Joy in French zzzz Not in Library 5 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1818, Baldwin, Cradock et Joy in French zzzz Not in Library 6 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1818, Baldwin, Cradock et Joy in French zzzz Not in Library Add another edition? Book Details Edition Notes Thacher, II, p. 88 French Revolution Publisher's advertisements v. 3, [2] p. at end. Classifications Library of Congress DC138 .S7 1818, Thacher FR574 The Physical Object Pagination 3 v. ; ID Numbers Open Library OL3386860M LCCN 2004573865 No community reviews have been submitted for this work.

Cettenouvelle édition des Considérations peut, d'un certain point de vue, revendiquer le statut d'ouvrage inédit. Les contemporains de Madame de Staël n'ont connu en effet qu'une édition posthume, parue en 1818, par les soins de son fils. Celle que nous publions est tirée du seul manuscrit qui nous soit parvenu, débarrassé de toutes les interférences allographes : rajouts
Book digitized by Google from the library of the New York Public Library and uploaded to the Internet Archive by user ; 19 cm"Ouvrage posthume, publié en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De Staël." "Ouvrage posthume, publiĂ© en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De StaĂ«l."

Considérationssur les principaux événements de la Révolution française 2 volumes Germaine de Staël-Holstein (Auteur) Aucun avis client Donner votre avis Cette nouvelle édition des Considérations peut, d'un certain point de vue, revendiquer le statut d'ouvrage inédit.

Document1 le serment du jeu de paume le serment du jeu de paume, dessin prĂ©paratoire de David, 1791, musĂ©e du chateau de Versailles QUESTIONS PrĂ©sentez ce document nature, auteur, date 1,5 pt Ce document est un dessin du peintre David. Il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1791. DĂ©crivez ce tableau lieu, dĂ©cor, personnages 1 pts La scĂšne se passe dans une salle du chateau de Versailles rĂ©servĂ©e au jeu de paume, ancĂȘtre du tennis. On y voit les dĂ©putĂ©s du Tiers-Ă©tat qui prĂȘtent serment en levant la main. Il n’y a aucune dĂ©coration au mur, mais des fenĂštres hautes par oĂč des gens du peuple regardent ce qui se passe. Expliquez les causes de ce serment. 1 pt Les dĂ©putĂ©s du Tiers-Ă©tat Ă©lus aux Etats-GĂ©nĂ©raux voulaient voter par tĂȘte une voix par dĂ©putĂ©, mais le roi s’y opposait. Ne trouvant d’autres salles, ils s’y rĂ©unissent. Quel est le contenu du serment ? 1 pt Ils jurent de ne pas se quitter avant d’avoir Ă©crit une constitution pour la France. DOCUMENT 2 1789, l’avis des Ă©trangers Tous les ambassadeurs Ă©trangers qui rendent compte aussitĂŽt Ă  leurs gouvernements des faits du 14 juillet, insistent tous sur l’exceptionnelle gravitĂ© de ce qui vient de se passer. Le duc de Dorset, ambassadeur du roi d’Angleterre et familier du comte d’Artois 1, Ă©crit le 16 juillet au Foreign Office 2 Ainsi, Mylord, s’est accomplie la plus grande rĂ©volution dont l’histoire ait conservĂ©e le souvenir et, relativement parlant, si l’on considĂšre l’importance des rĂ©sultats, elle n’a coutĂ© que bien peu de sang. De ce moment, nous pouvons regarder la France comme un pays libre, le roi comme un monarque dont les pouvoirs sont limitĂ©s et la noblesse comme rĂ©duite au niveau du reste de la nation. » Le comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur de l’empereur et confident de Marie-Antoinette, Ă©crit de son cotĂ©, le 23 juillet Quelque invraisemblable que paraisse la rĂ©volution qui vient de s’accomplir, il n’en est pas moins absolument certain que dĂ©sormais la ville de Paris joue rĂ©ellement en France le rĂŽle d’un roi et qu’il dĂ©pend de son bon plaisir d’envoyer une armĂ©e de 40 Ă  50 000 bourgeois en armes entourer l’assemblĂ©e et lui dicter des lois ». Cl. QuĂ©tel, La bastille, histoire vraie d’une prison lĂ©gendaire, Robert Laffont, 1989. 1 le frĂšre du roi 2 ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres QUESTIONS 5. D’aprĂšs vos connaissances, quels sont les faits du 14 juillet » ? 1 pt Les Parisiens se sont rĂ©voltĂ©s et ont pris la prison de la Bastille. 6. Quels sont les points communs entre les deux tĂ©moins citĂ©s par le texte ? 1 pt Ils sont nobles tous les deux et sont ambassadeurs, c’est Ă  dire qu’ils reprĂ©sentent leur pays en France. 7. Montrez que les deux tĂ©moins n’ont pas la mĂȘme opinion sur la rĂ©volution. 1 pt Le premier, ambassadeur d’Angleterre, dit que la France est un pays libre et qu’il n’ya pas eu beaucoup de morts. Il parle d’une grande rĂ©volution ». Tandis que l’ambassadeur d’Autriche pense que la France et l’assemblĂ©e sont soumis Ă  la ville de Paris. Pour lui la rĂ©volution est invraisemblable ». 8. le roi
 un monarque dont les pouvoirs sont limitĂ©s » Quel autre pays a limitĂ© les pouvoirs du roi ? 1 pt L’Angleterre De quel type de rĂ©gime politique s’agit-il ? 1 pt Une monarchie constitutionnelle ou monarchie parlementaire 9. la noblesse
 rĂ©duite au niveau du reste de la nation ». A quelle dĂ©cision fait allusion cette phrase ? PrĂ©cisez la date. 1 pt La phrase fait allusion Ă  l’abolition des privilĂšges dans la nuit du 4 aoĂ»t 1789. DOCUMENT 3 Carte de la France en 1790 10. Comment l’assemblĂ©e nationale organise le territoire français pt La France est divisĂ©e en 83 dĂ©partements. 11. RĂ©digez un paragraphe de 15 Ă  20 lignes dans lequel vous devez rĂ©sumer la rĂ©volution française de 1789 Ă  1791. 8 pts Vous devez d’abord aborder les Ă©venements qui se dĂ©roulent aux Etats GĂ©nĂ©raux, puis la rĂ©action des Français en juillet-aoĂ»t 1789, enfin vous devez prĂ©senter quelques transformations de la France consĂ©cutives Ă  ces Ă©vĂšnements. Attention ! Vous devez absolument utiliser les documents dans votre rĂ©sumĂ©. Ce qu’on doit absolument retrouver dans votre paragraphe Les trois documents Vous devez parler du serment du jeu de paume doc 1, et des dĂ©partements doc 3. Pour le doc 2, c’est plus difficile de le rĂ©sumer. Il parle surtout du nouveau pouvoir les pouvoirs du roi sont limitĂ©s et les privilĂšges sont abolis. Le plan proposĂ© Ce qui se passe aux Etats GĂ©nĂ©raux donc le serment du jeu de paume. La rĂ©action des Français en juillet-aoĂ»t 1789 prise de la Bastille Ă  Paris et rĂ©volution dans les campagnes. Les transformations de la France bien sĂ»r les dĂ©partements, mais aussi les municipalitĂ©s, la constitution de 1791, le systĂšme mĂ©trique
 Tags rĂ©volution Vous devez ĂȘtre identifiĂ© pour laisser un commentaire. LeurĂ©tude rĂ©vĂšle une ambition de mise en ordre de la RĂ©volution française, en un sens intellectuel – structurante est la distinction qu’il opĂšre entre l’inventivitĂ© libĂ©rale de 1789 et les violences de 1793 – comme en un sens matĂ©riel – l’ordre acquĂ©rant une place centrale dans sa thĂ©orie constitutionnelle. P ierre-Louis RƓderer was an important actor during the French Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLa pĂ©riode appelĂ©e RĂ©volution française, qui se situe entre 1789 et 1799, constitue une rupture considĂ©rable, abolissant la monarchie, inventant de nouveaux rapports sociaux et crĂ©ant une langue politique inĂ©dite. Ce bouleversement ne reprĂ©sente pas seulement la pointe des mouvements rĂ©volutionnaires qui se produisent en Europe et en AmĂ©rique du Nord Ă  la mĂȘme Ă©poque, attirant Ă  lui des rĂ©formateurs de ces contrĂ©es ; il en radicalise aussi les termes et jette les bases d'une nouvelle culture politique. La violence dont il est porteur et qui s'exprime de façon particuliĂšrement forte accentue la novation. La RĂ©volution française incarne ainsi Ă  elle seule une Ă©poque de l'histoire de l'Europe et du monde, rompant la chaĂźne des temps, comme les contemporains n'ont pas manquĂ© de l'observer, qu'ils s'appellent Saint-Just, Goethe ou Joseph de ses causes, ses modalitĂ©s et ses consĂ©quences ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement l'objet d'analyses passionnĂ©es. La brutalitĂ© des affrontements et l'ampleur des guerres civiles et extĂ©rieures, les retournements de situations accompagnĂ©s souvent de l'Ă©limination des acteurs politiques dĂ©chus, les remaniements institutionnels et linguistiques ont tellement marquĂ© les consciences et les mĂ©moires qu'il est aisĂ© de comprendre l'ĂąpretĂ© des dĂ©bats que suscite l'Ă©vocation de ces Ă©vĂ©nements. Leurs Ă©chos et leurs rĂ©sonances ont en outre Ă©tĂ© Ă  la base d'engagements collectifs ou individuels, aussi bien dans la France agitĂ©e par la sĂ©rie des rĂ©volutions du xixe siĂšcle jusqu'Ă  l'Ă©tablissement dĂ©finitif de la RĂ©publique qu'en Europe puisque les rĂ©volutionnaires français servent de modĂšles aux rĂ©volutionnaires italiens, allemands, russes ou en AmĂ©rique latine, marquĂ©e par plus d'un siĂšcle de de la RĂ©volution française peut d'autant moins se faire seulement pour elle-mĂȘme que, par un revirement de l'histoire mondiale, la lutte contre les États totalitaires et l'effondrement des systĂšmes politiques se rĂ©clamant du communisme ont entraĂźnĂ© une relecture dĂ©chirante de celle-ci ; elle a mĂȘme Ă©tĂ© accusĂ©e d'avoir contenu les germes de la culture totalitaire qui a ravagĂ© le xxe siĂšcle. La RĂ©volution française possĂšde ainsi une densitĂ© de significations et d'implications dont tout rĂ©cit doit tenir du cadre chronologique prĂ©cis de la RĂ©volution française illustre les difficultĂ©s propres Ă  la comprĂ©hension de la pĂ©riode, aussi bien pour en marquer le dĂ©but que la fin. La RĂ©volution, en effet, n'a pas commencĂ© Ă  la suite d'actions violentes dĂ©libĂ©rĂ©es, comme la rĂ©volution bolchevique d'octobre 1917. Le rĂšgne de Louis XVI ne prend fin officiellement que le 10 aoĂ»t 1792, lorsque le roi, qui avait acceptĂ© la Constitution Ă©tablissant une monarchie constitutionnelle le 13 septembre 1791 et prĂȘtĂ© serment le 14, est dĂ©posĂ© par l'AssemblĂ©e lĂ©gislative. Reste que les contemporains ont eu conscience d'entrer en rĂ©volution dĂšs 1789 peut-ĂȘtre lorsque les États gĂ©nĂ©raux, rĂ©unis Ă  la demande du roi en mai, se sont constituĂ©s en organe autonome sous le nom d'AssemblĂ©e nationale le 17 juin 1789, davantage lorsque la violence de la prise de la Bastille du 14 juillet est acceptĂ©e par le roi, assurĂ©ment lorsqu'en octobre 1789, sous la pression de manifestants, lui-mĂȘme, sa famille et l'AssemblĂ©e s'installent Ă  Paris, reconnaissant de fait que le peuple parisien reprĂ©sente une force politique. À cette date, les Français et les observateurs Ă©trangers, qu'ils y soient favorables ou opposĂ©s, savent qu'ils vivent en rĂ©volution. Les changements institutionnels ont suivi les mutations de la vie politique et des quel moment peut-on situer la fin de la RĂ©volution ? La question a Ă©tĂ© politique avant d'ĂȘtre historiographique. DĂšs 1791, certains assurent que la rĂ©volution est terminĂ©e », estimant – et espĂ©rant – qu'il n'y a plus de rĂ©formes Ă  rĂ©clamer et que, les principaux opposants Ă©tant exclus de la nation, la communautĂ© française peut ĂȘtre soudĂ©e autour des nouveaux principes. Cependant les radicaux, promoteurs d'une rĂ©volution sociale et d'un autre contrat social, repoussent l'arrĂȘt du proces [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 44 pagesAfficher les 3 mĂ©dias de l'articleÉcrit par professeur Ă  l'universitĂ© de Paris-I-PanthĂ©on-SorbonneMarc THIVOLET Ă©crivainClassificationArtsArts graphiquesCaricatureHistoireScience historiqueHistoriographieHistoireHistoire chronologieHistoire, de 1789 Ă  la fin du xixe française 1789-1799HistoireHistoire par rĂ©gions et paysHistoire de l'Europe occidentaleFrance, histoireAutres rĂ©fĂ©rences RÉVOLUTION FRANÇAISE » est Ă©galement traitĂ© dans RÉVOLUTION FRANÇAISE, en brefÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 221 mots ‱ 1 mĂ©diaLa dĂ©cision des États gĂ©nĂ©raux, convoquĂ©s par Louis XVI pour rĂ©soudre la crise financiĂšre du royaume, de se constituer en AssemblĂ©e nationale est une rĂ©volution politique. DĂ©sormais, la souverainetĂ© n'appartient plus au roi mais au peuple, qui devient le fondement du pouvoir politique, alors mĂȘme que l'individu, en faveur de qui est promulguĂ©e la DĂ©cl [
] Lire la suiteRÉVOLUTION FRANÇAISE - repĂšres chronologiquesÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 171 mots17 juin 1789 Les États gĂ©nĂ©raux, ouverts depuis le 5 mai, se constituent en AssemblĂ©e juillet 1789 Prise de la aoĂ»t 1789 Abolition des aoĂ»t 1789 DĂ©claration des droits de [
] Lire la suiteRÉVOLUTION FRANÇAISE GUERRES DE LAÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 1 446 mots ‱ 1 mĂ©diaÀ la fin de 1791, la France marche Ă  la guerre, chaque parti croyant y trouver son intĂ©rĂȘt. La Cour espĂšre que la guerre ruinera la RĂ©volution et rĂ©tablira le pouvoir monarchique la guerre est le seul moyen de provoquer l'intervention des princes Ă©trangers, et la France en pleine convulsion ne paraĂźt pas capable de soutenir une demi-campagne ».Le ministĂšr [
] Lire la suiteABENSOUR MIGUEL 1939-2017Écrit par Anne KUPIEC ‱ 908 mots ‱ 1 mĂ©dia Utopie, Ă©mancipation, critique, politique – tels sont les termes qui peuvent qualifier le travail conduit par Miguel Abensour, professeur de philosophie politique, Ă©diteur et penseur . Miguel Abensour est nĂ© Ă  Paris le 13 fĂ©vrier 1939. AgrĂ©gĂ© de sciences politiques, auteur d’une thĂšse d’État Les Formes de l'utopie socialiste-communiste essai sur le communisme critique et l ' utopie, il ensei [
] Lire la suiteACCAPAREURSÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 627 mots La question des subsistances a jouĂ© un rĂŽle essentiel dans la mobilisation des masses populaires qui, par l'insurrection, ont donnĂ© Ă  la RĂ©volution un nouvel Ă©lan Ă  chaque fois qu'elle semblait dans l'impasse, le 14 juillet et le 5 octobre 1789, le 20 juin et le 10 aoĂ»t 1792. À chaque fois, le peuple des faubourgs s'est soulevĂ© pour briser les tentatives des contre-rĂ©volutionnaires qui voulaient [
] Lire la suiteADOPTIONÉcrit par Pierre MURAT ‱ 8 874 mots Dans le chapitre Historique » [
] L'institution est connue et pratiquĂ©e depuis la plus haute antiquitĂ© les droits mĂ©sopotamien, Ă©gyptien, hĂ©braĂŻque ou grec la connaissent. Surtout elle a Ă©tĂ© trĂšs pratiquĂ©e par les romains, selon des formes et pour des raisons qui ont variĂ© selon les Ă©poques. Mais Ă  Rome, la notion de famille ne repose pas sur l'engendrement et l'affection, mais sur la soumission Ă  la puissance d'un chef de fa [
] Lire la suiteALLEMAGNE Histoire - Allemagne moderne et contemporaineÉcrit par Michel EUDE, Alfred GROSSER ‱ 26 856 mots ‱ 39 mĂ©dias Dans le chapitre L'Allemagne et la RĂ©volution française » [
] Les Ă©vĂ©nements qui bouleversent la France Ă  partir de 1789 rencontrent cependant en Allemagne un accueil trĂšs divers. À la sympathie initiale qu'ils suscitent dans les milieux Ă©clairĂ©s, succĂšde bientĂŽt une inquiĂ©tude qui se change, aprĂšs 1792, en rĂ©serve ou en hostilitĂ© dĂ©clarĂ©e. Comme en Angleterre, les esprits les plus hardis ne s'avancent pas, sauf de trĂšs rares exceptions, au-delĂ  de ce que re [
] Lire la suiteALSACEÉcrit par Françoise LÉVY-COBLENTZ, Raymond WOESSNER, Universalis ‱ 6 606 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre La RĂ©volution et ses rĂ©percussions en Alsace » [
] Le 21 juillet 1789, Ă  la nouvelle de la prise de la Bastille, le peuple strasbourgeois se prĂ©cipite Ă  l'hĂŽtel de ville qu'il saccage entiĂšrement. ChĂąteaux et abbayes sont pris d'assaut par les paysans, notamment dans le Sundgau. La premiĂšre grande manifestation populaire se dĂ©roule Ă  l'occasion de la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration du Rhin qui rassemble Ă  Strasbourg, le 13 juin 1790, cinquante mille citoye [
] Lire la suiteALSACE PRINCES POSSESSIONNÉS D'Écrit par Ghislain de DIESBACH ‱ 659 mots Lors de la rĂ©union de l'Alsace Ă  la France, sous Louis XIV, il avait Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© que les fiefs appartenant Ă  des souverains Ă©trangers ne relĂšveraient pas du droit français, notamment en matiĂšre d'impĂŽts et de douanes. En voulant appliquer les dĂ©crets du 4 aoĂ»t 1789 sur l'abolition des droits fĂ©odaux, puis celui du 2 novembre de la mĂȘme annĂ©e sur la sĂ©cularisation des biens du clergĂ©, l'AssemblĂ©e c [
] Lire la suiteAMI DU PEUPLE L'Écrit par Pierre ALBERT ‱ 381 mots Marat fonde, le 12 septembre 1789, Le Publiciste parisien qui prend trĂšs vite le titre plus significatif de L'Ami du peuple et la devise Vitam impendere vero Consacrer sa vie Ă  la vĂ©ritĂ© ». C'est une publication de huit Ă  seize pages de petit format, rĂ©digĂ©e tout entiĂšre par le seul Marat, et qui a plus la forme d'un pamphlet pĂ©riodique que d'un quotidien d'information. Aussi bien, du fait [
] Lire la suiteVoir aussiALLÉGORIE histoire de l'artCONSEIL DES ANCIENSASSEMBLÉE NATIONALEASSEMBLÉES DANS L'ANCIEN RÉGIMEBABEUF FRANÇOIS-NOËL dit GRACCHUSPRISE DE LA BASTILLECAHIERS DE DOLÉANCESCONSEIL DES CINQ-CENTSRÉPUBLIQUE CISALPINECONSPIRATIONNISME ou COMPLOTISME ou COMPLOTPENSÉE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRECONVENTION NATIONALE RĂ©volution françaiseCULTURE POLITIQUEANTOINE BALTHAZAR JOSEPH DANDRÉDÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME DE 1793DÉPARTEMENTSJOURNÉE DU DIX AOÛT 1792ÉCOLE PRIMAIRE ou ENSEIGNEMENT PRIMAIRECONJURATION DES ÉGAUXHISTOIRE DE L' ÉGLISE du concile de Trente Ă  nos joursLes derniers Ă©vĂ©nements1er-30 juillet 2009 Iran. Poursuite de la contestation contre la réélection du prĂ©sident Mahmoud Ahmadinejad Ils reçoivent l'appui de nombreux ayatollahs et de pĂšres » de la rĂ©volution islamique de 1979. Le 6, le Quai d'Orsay annonce qu'une jeune Française, Clotilde Reiss, lectrice de français depuis cinq mois Ă  l'universitĂ© d'Ispahan, est dĂ©tenue par les autoritĂ©s iraniennes depuis le 1er juillet, accusĂ©e d'espionnage. Le 9, plusieurs centaines de personnes, bravant l'interdiction gouvernementale de manifester, se rassemblent prĂšs de la place de la RĂ©volution Ă  TĂ©hĂ©ran, ainsi que dans plusieurs grandes villes, pour commĂ©morer le soulĂšvement Ă©tudiant durement rĂ©primĂ© de juillet 1999. [
] Lire la suite13-18 juillet 1989 France. Grandioses cĂ©rĂ©monies pour le bicentenaire de la RĂ©volution française Le 13, c'est par une cĂ©lĂ©bration des Droits de l'homme, qui a lieu Ă  midi sur le parvis du TrocadĂ©ro Ă  Paris, que commencent les festivitĂ©s destinĂ©es Ă  marquer le bicentenaire de la RĂ©volution française. Le fait qu'elles coĂŻncident avec le sommet des sept pays industrialisĂ©s et qu'elles rassemblent dans la capitale une trentaine de chefs d'État ou de gouvernement, nĂ©cessitant une logistique et des mesures de sĂ©curitĂ© exceptionnelles, a provoquĂ© un dĂ©but de polĂ©mique. [
] Lire la suite11-20 juillet 1988 GrĂšce. Attaque terroriste contre les passagers du City-of-Poros » Le 13, Ă  Beyrouth, une mystĂ©rieuse Organisation des martyrs de la rĂ©volution populaire en Palestine, unitĂ© Abou Jihad, revendique l'attentat. En fait, l'enquĂȘte piĂ©tine et la guerre des polices » grecques ne fait qu'accroĂźtre la confusion. Ainsi, la photo d'une jeune touriste française, Élisabeth Bismuth, qui se rĂ©vĂ©lera ĂȘtre une des victimes de l'attaque, est diffusĂ©e aux postes frontiĂšres comme Ă©tant celle d'une des terroristes. [
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Découvrezune citation Considérations sur les principaux événements de la Révolution française (1818) - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Considérations sur les principaux événements de la Révolution française (1818) issus de livres, discours ou
Pour retrouver et savourer le goĂ»t de la France, rien de mieux que quelques rendez-vous allĂ©chants autour de la gastronomie. Au menu, au fil des saisons, des produits du terroir, des recettes de chefs, de la tradition, de l’innovation culinaire et toujours la promesse de beaux et bons moments partagĂ©s sur un marchĂ©, dans les allĂ©es d’un salon gourmand ou Ă  la table d’un grand restaurant Ă©toilĂ©. Aiguisez vos papilles
 On va dĂ©guster ! Le Grand Repas 20 octobre 2022 ConvivialitĂ©, partage, curiositĂ©, plaisir
 Voici quelques-unes des valeurs au menu du Grand Repas, un Ă©vĂ©nement initiĂ© en 2016 dans le Val de Loire puis Ă©tendu sur toute la France en 2019. Le concept est simple un menu rĂ©gional unique conçu par un chef local Ă  base de produits du terroir et de saison est proposĂ© dans chacun des territoires participants. En 2022, le parrain national de l’évĂ©nement est le chef Ă©toilĂ© Mory Sacko. Il est accompagnĂ© d’un chef parrain dans chacun des territoires participants. Le Grand Repas Lien externe Les MarchĂ©s aux truffes, en Provence et PĂ©rigord © Marina / Adobe Stock — Truffes sur un marchĂ© en Provence De mi-novembre 2022 Ă  fin mars 2023 On la surnomme le diamant noir et aucun champignon ne comble autant les amateurs avec son parfum puissant, son arĂŽme subtil. Botte secrĂšte de bien des plats raffinĂ©s, la truffe a les faveurs des plus grands chefs français. C’est en Provence, dans le Vaucluse, et dans la VallĂ©e de la Dordogne que ce joyau comestible se laisse le mieux admirer sur les Ă©tals. DĂšs la mi-novembre et jusqu’à fin mars, la saison de la truffe bat son plein et les marchĂ©s assurent le spectacle. A Carpentras, Richerenches, Lalbenque ou Cuzance comme Ă  Sarlat, pĂ©pite du PĂ©rigord, on sent, on soupĂšse, on nĂ©gocie entourĂ© de professionnels qui ont du nez. Conseils, dĂ©gustations, idĂ©es de recettes
 RĂ©gal en vue. Les MarchĂ©s aux truffes dans le PĂ©rigord Lien externe Les MarchĂ©s aux truffes en Provence Lien externe Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie 27 au 29 janvier 2023 Du soleil et de l’exotisme culinaire au cƓur de l’hiver, c’est que propose chaque annĂ©e depuis 2014 le Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie. Le temps d’un week-end, Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Nouvelle CalĂ©donie, PolynĂ©sie Française, RĂ©union, St-Martin, St-Barthelemy, St-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna font pĂ©tiller Paris Expo- Porte de Versailles. Saveurs du bout du monde, pyramides de fruits et mets colorĂ©s, effluves Ă©picĂ©es ou suaves 
 De quoi dĂ©couvrir et apprĂ©cier, dans la bonne humeur, le patrimoine gastronomique de ces dĂ©partements et territoires français aux talents culinaires bien affirmĂ©s. Salon de la gastronomie des Outre-mer et de la Francophonie Lien externe GoĂ»t de France/Good France Dates Ă  confirmer Faire rayonner Ă  l'Ă©tranger les terroirs et savoir-faire culinaires de la France ainsi que cĂ©lĂ©brer l'inscription du "Repas gastronomique des Français" sur la liste du patrimoine immatĂ©riel de l'Unesco, c’est la mission que s’est fixĂ©e GoĂ»t de France/Good France depuis sa crĂ©ation en 2015. Chaque annĂ©e, les restaurateurs et grands chefs du monde entier composent un menu GoĂ»t de France tandis qu’à Paris et dans toute la France, des dizaines de restaurants fĂȘtent l’évĂ©nement avec des plats emblĂ©matiques du patrimoine culinaire français GoĂ»t de France/Good France GnAaET.
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