l'essentiel De la vallée du Lot à l’Aubrac, cette randonnée exigeante offre en récompense des vues époustouflantes. Tout cela grâce aux bons conseils des topoguides du comité départemental de randonnée pédestre de l’Aveyron. Ciel couvert, 22° pour commencer. Les conditions sont optimales au vu des épisodes caniculaires pour cheminer de Saint-Geniez à la chapelle d’Aurelle. Le départ aux abords du cloître, au cœur du centre historique de la cité marmotte, montre que Saint-Geniez n’a rien à envier aux Plus beaux villages de France en aval du Lot que sont Sainte-Eulalie, Saint-Côme et Estaing. Après avoir salué la statue de la marmotte sur le pont, la rive droite rappelle le riche passé de la cité. Là même où tout a commencé, avec la maison des Consuls et la l’ancienne mairie. La montée par la rue de la Poujade passe devant la maison de Marie Talabot dont on célèbre cet été le bicentenaire de sa naissance. Au passage, sachez que Louis Mercadié propose une conférence sur le sujet ce samedi soir à l’auditorium de Saint-Geniez. Parenthèse refermée. Retour sur le chemin qui passe devant la chapelle de Saint-Antoine-de-Padoue et offre une vue sur Saint-Geniez et la vallée du Lot. La rando justifie son dénivelé annoncé près de 800 m pour franchir les contreforts de l’Aubrac. Un peu de bitume, beaucoup de terre, heureusement à l’ombre. La montée de Volmanières s’avère un mur qui d’ailleurs est au menu des pratiquants de trail. Le chemin propose une accalmie saluée par la présence de chevaux et la vue au loin de l’église de Saint-Martin-de-Montbon. Des forêts au plateau de l’Aubrac, la palette donne des couleurs d’automne. Vers Verlaguet, on passe sur les drailles semées de pailles, en compagnie de nuées de papillons qui ne se laissent pas si facilement prendre en photos. L’Aubrac se fait sentir. Dans l’obscurité des bois, on voudrait être avec Gonzalo pionnier des guides en montagne du plateau pour apprendre le nom des végétaux. Soudain, en haut d’une crête, elle apparaît enfin. La vache aubrac. Fièrement allongée avec ses cornes saluant le ciel. L’aubrac semble immense. À perte de vue. Son relief un brin vallonné donne des formes aux paysages. Jamais lassant, toujours époustouflant. Chaque pierre et chaque arbre semblent posés exactement à leur place. Comme dans un tableau. Je croise le premier bipède. Un paysan à la retraite, serfouette à l’épaule, qui part arracher des chardons. Habitant Verlaguet, "la banlieue d’Aurelle", dit-il avec humour. Aurelle-Verlac compose maintenant la commune nouvelle de Saint-Geniez-d’Olt et d’Aubrac. Il s’est habitué à la beauté des paysages mais sait en profiter. La traversée des Escoudats est le début d’une descente dans les bois pour franchir un ruisseau, longer les crêtes pour atteindre la chapelle d’Aurelle. "Ce joyau de l’art roman est le plus petit de France", dixit le topoguide. L’édifice est désormais inaccessible aux êtres humains. Des panneaux explicatifs montrent l’intérieur en photos avec la statue de Saint-Clair, ses fonts baptismaux, sa cloche du XVIe siècle qui faisait disparaître les orages… Une colonie de chauves-souris 200 grands rhinolophes sensible aux nuisances de la vie humaine explique la fermeture de la chapelle. Les chauves-souris sont plus pratiquantes que l’être humain. Ceci dit, les religions monothéistes n’ont pas le monopole de la spiritualité. L’être humain n’est pas bien loin. Deux maisons en pierre dont l’une indique 1861, sont érigées à côté de la chapelle. Comme une apparition furtive, une dame au chapeau de paille, bouteille d’eau à la main, traverse ce tableau bucolique. Le panneau indique le retour vers Saint-Geniez à 9 km. Des aubracs, de la descente, l’église aperçue à l’aller de Saint-Martin-de-Montbon est cette fois traversée. Une piste forestière qui n’en finit plus, les derniers kilomètres sont toujours les plus longs. La rivière Barribès du nom d’un des plus vieux quartiers de Saint-Geniez, est franchie. Le mausolée de Marie Talabot apparaît et les pieds sont dans la cité. La boucle est bouclée. Reste à dire au revoir à la statue de la marmotte avec les deux enfants dont la légende leur a donné le surnom.