YvonDeschamps, nĂ© le 31 juillet 1935 Ă  MontrĂ©al, est un monologuiste et humoriste quĂ©bĂ©cois qui s'est grandement illustrĂ© depuis les annĂ©es 1960 par son humour social. PossĂ©dant une vaste carriĂšre s'Ă©tendant sur de nombreuses annĂ©es, il est un des premiers et un des plus grands humoristes quĂ©bĂ©cois, sans doute le plus connu du QuĂ©bec actuellement, autant par les plus Cinq ans aprĂšs la fin de la trilogie “Vernon Subutex”, Virginie Despentes revient avec “Cher Connard” un roman fait d’un Ă©change de mails entre un Ă©crivain et une actrice, solitaires cabossĂ©es par la vie et l’époque. Une prise de parole puissante sur notre temps et ses impasses. Un hymne Ă  l’amitiĂ©. Un tour de force rĂ©ussi. Si Ă©crire est toujours une prise de parole, le nouveau livre de Virginie Despentes l’est doublement. Cher Connard s’empare d’un genre un peu tombĂ© en dĂ©suĂ©tude Ă  l’ùre du SMS, du tweet ou du DM, le roman Ă©pistolaire, en le rendant hyper-contemporain. Un Ă©change, vif, brutal, violent, drĂŽle, mais aussi tendre, d’une humanitĂ© et d’une honnĂȘtetĂ© rares, entre deux ĂȘtres que l’on aurait tendance Ă  opposer aujourd’hui un homme et une femme. À travers ce double je, masculin et fĂ©minin, Virginie Despentes prend la parole. Mais une parole Ă  laquelle elle va restituer de la complexitĂ©. Un dialogue comme seul moyen pour Ă©chapper Ă  l’omniscience et l’enfermement d’un monologue, Ă  la crispation d’un discours fixe auquel l’époque et les rĂ©seaux sociaux nous accule de plus en plus, pour rĂ©introduire du dĂ©bat et du partage, pulvĂ©riser prĂ©jugĂ©s et opinions. On ne le dit pas assez, mais il y a une grande dĂ©licatesse chez Despentes, dans sa vision des choses et sa façon de les restituer dans ses textes. Elle sait comme personne capturer tout ce qui fait une Ă©poque. Ses tics, ses dĂ©tails, ses mutations, ses impasses et ses paradoxes. Et ce qu’elle aime, c’est donner Ă  voir comment les ĂȘtres font dans un temps donnĂ© – quels compromis ? quelles libertĂ©s ? quels sĂ©datifs pour tenir le coup ? au risque de quelles addictions ? Oscar et Rebecca ont la cinquantaine cabossĂ©e. Il et elle se sont connues gamines puis perdues de vue. Toustes deux viennent d’un milieu dĂ©favorisĂ© de l’est de la France, ont connu la cĂ©lĂ©britĂ©, avant de commencer Ă  chuter. Oscar est un Ă©crivain cĂ©lĂšbre malmenĂ© en pleine pĂ©riode MeToo, accusĂ© de harcĂšlement par une jeune femme, ZoĂ© Kattana, sur son blog dont des passages entiers paraissent dans le roman au milieu de cette correspondance, ce qui dĂ©clenche une tempĂȘte contre lui. Rebecca est une actrice culte des annĂ©es 1980, bombe sexuelle qui a pris de l’ñge et du poids, autant dire qu’elle se retrouve dĂ©sormais invisibilisĂ©e – scĂšne gĂ©niale d’ironie oĂč une rĂ©alisatrice veut l’engager pour jouer une mĂšre de famille, Ă  condition qu’elle perde dix kilos. Seul espoir la rĂ©demption par l’amitiĂ©. Rebecca accompagnera Oscar dans un cheminement l’amenant Ă  changer Bref, deux ex-vaincues devenues vainqueures, puis vaincues Ă  nouveau dans un monde oĂč tout a changĂ©, et qui vont finir par s’entraider Ă  travers leurs e-mails mutuels, confessions sans tabou, sans vanitĂ©, d’une sincĂ©ritĂ© rare. Car la confession – telle qu’elle se pratique aussi lors des sĂ©ances des Narcotiques Anonymes auxquelles chacune participe – leur permet enfin de se projeter hors de soi, d’en appeler Ă  l’empathie de l’autre. Dans une langue qui n’appartient qu’à Despentes, directe, acĂ©rĂ©e, drĂŽle, inventive, oĂč l’argot se fait poĂ©sie pure, oĂč le rythme claque, tous les questionnements de notre temps vont y passer le fĂ©minisme, la masculinitĂ©, MeToo, l’amitiĂ©, l’amour, l’addiction, les classes populaires et la bourgeoisie, les transfuges de classe, les idĂ©aux passĂ©s et le dĂ©senchantement, la cĂ©lĂ©britĂ© qui isole, et tant d’autres choses encore. Seul espoir la rĂ©demption par l’amitiĂ©. Rebecca accompagnera Oscar dans un cheminement l’amenant Ă  changer, Ă  entendre le malaise de ZoĂ©, lui qui Ă©tait amoureux d’elle et ne comprenait pas sa rĂ©action face Ă  ses tentatives parfois lourdes. Despentes a toujours la mĂȘme allure, le mĂȘme franc-parler, cette mĂȘme acuitĂ©, cette luciditĂ© sans compromis et ce rire irrĂ©sistible Grande gueule et grand cƓur, Rebecca est un personnage magnifique. Quand on le dit Ă  Virginie Despentes, cet aprĂšs-midi d’étĂ© oĂč on la rencontre au Rosa Bonheur dans le parc des Buttes-Chaumont, Ă  quelques pas de chez elle, elle semble elle aussi trĂšs attachĂ©e Ă  ce personnage-lĂ  “Rebecca, c’est un peu une petite Manu, mais qui se serait embourgeoisĂ©e.” RĂ©fĂ©rence Ă  l’une des hĂ©roĂŻnes de Baise-moi, son premier roman paru en 1994. PrĂšs de trente ans plus tard, en T-shirt, jean noir et baskets blanches, Despentes a toujours la mĂȘme allure, le mĂȘme franc-parler, cette mĂȘme acuitĂ©, cette luciditĂ© sans compromis et ce rire irrĂ©sistible. FidĂšle Ă  celle qu’elle a toujours Ă©tĂ©. C’est peut-ĂȘtre pourquoi elle est devenue l’écrivaine que les lecteurs et lectrices aiment le plus aimer. Cinq ans aprĂšs la fin de la trilogie Vernon Subutex, son nouveau roman va leur donner plus que jamais raison. La derniĂšre fois que nous nous sommes vues, tu voulais Ă©crire un essai sur l’alcool. Comment en es-tu arrivĂ©e Ă  Cher Connard ? Virginie Despentes — Je ne savais pas si je voulais Ă©crire Ă  la premiĂšre personne sur l’alcool ou en faire un essai, et puis j’ai lu RĂ©cits de la soif de Leslie Jamison. C’est tellement gĂ©nial que je me suis dit autant parler de son livre, le recommander, que d’écrire le mien. J’ai alors commencĂ© Ă  penser Ă  des personnages, de l’extĂ©rieur, avec un changement de subjectivitĂ© de l’un Ă  l’autre, mais j’avais l’impression de recommencer ce que j’avais dĂ©jĂ  fait avec Apocalypse BĂ©bĂ© et Vernon Subutex. J’en suis arrivĂ©e Ă  ces deux personnages, Oscar et Rebecca, et je voulais qu’ils parlent beaucoup de drogue et d’alcool. D’abord parce que ce sont des sujets sur lesquels j’ai peu Ă©crit, ensuite parce que c’est quelque chose qui a Ă©tĂ© central dans ma vie ces vingt-cinq derniĂšres annĂ©es. Boire ou ne pas boire, se dĂ©foncer ou ne pas se dĂ©foncer, fumer du shit ou pas. Ça m’a posĂ© beaucoup de questions, de problĂšmes est-ce que c’est bien ou pas ? est-ce que ça m’aide ? est-ce que j’arrĂȘte et comment ? J’ai arrĂȘtĂ© de boire pendant dix-sept ans, j’ai recommencĂ©, puis arrĂȘtĂ© Ă  nouveau. Quand j’ai arrĂȘtĂ©, je l’ai dit dans la presse, et je me suis rendu compte que beaucoup m’en parlaient. J’ai Ă©crit un petit article sur la cocaĂŻne il y a plus de quinze ans [“Cette drogue fait juste des cons arrogants”, pour Le Monde, en 2006], et c’est l’un des articles dont on m’a le plus reparlĂ©. Comme c’est rare qu’on te reparle d’un article, je me suis dit que c’est quelque chose qui travaille beaucoup de monde. Quel a Ă©tĂ© ton rapport Ă  l’alcool ? Ça a Ă©tĂ© diffĂ©rent Ă  des Ă©poques diffĂ©rentes. À l’ñge que j’ai maintenant, et dans ma situation, retirer toutes les drogues, alcool compris, a Ă©tĂ© un soulagement pur. Vivre sans alcool, c’est une expĂ©rience Ă  tenter au moins quelques annĂ©es. En France notamment, on s’interroge peu sur ce que c’est que de boire tous les jours et si, Ă  un moment donnĂ©, ça ne deviendrait pas une façon de se couper des choses intĂ©ressantes plutĂŽt qu’une façon de s’amuser. Une façon de fuir des choses qui sont moins effrayantes que ce que tu utilises pour les fuir. PassĂ© un certain Ăąge, on se supporte plutĂŽt bien au fond, on aime sa propre compagnie, on a renoncĂ© Ă  un tas d’idĂ©es sur soi-mĂȘme, on se connaĂźt. Pour les gamins d’aujourd’hui, l’addiction aux Ă©crans va ĂȘtre un problĂšme majeur. Comme ZoĂ©, qui se fait dĂ©molir sur les rĂ©seaux sociaux et pourtant y revient. Ce roman Ă©pistolaire met en scĂšne un double je, l’un fĂ©minin, l’autre masculin. Pourquoi avais-tu envie de prendre la place d’un personnage masculin ? Dans une situation, je m’identifie Ă  celui ou celle qui a dĂ©connĂ©. Enfin, c’est souvent le cas. Il y a des conneries qui sont des mystĂšres pour moi, par exemple un type qui accepte un portefeuille de ministre alors qu’il escroque le fisc. Je passe des heures Ă  essayer d’imaginer ce qui peut bien se passer dans sa tĂȘte, et je serais incapable de dĂ©crire son monologue intĂ©rieur. Par contre, quelqu’un qui a mis une claque Ă  un autre, quelqu’un qui a Ă©crit des conneries sur internet, quelqu’un qui a harcelĂ© son patron, quelqu’un qui s’est payĂ© des vacances avec l’argent de la caisse, ce ne sont pas toujours des conneries que je me sens capable de faire, mais je m’identifie Ă  celui ou celle qui a fait quelque chose de rĂ©prĂ©hensible, que la police embarque ou que la morale rĂ©prouve. Ça ne veut pas dire que je trouve ça bien, mais je sais que c’est facile de faire une connerie, c’est vite arrivĂ©, on a ses raisons de le faire. Et ce qui m’intĂ©ressait chez Oscar, le personnage masculin, c’est qu’il soit capable de changer de perspective sur ce qui s’est passĂ©. Je crois qu’on a presque tous dans nos placards des histoires dans lesquelles les gens se sont, de façon tout Ă  fait inexplicable selon nous, sentis lĂ©sĂ©s, ou trahis, ou menacĂ©s. Ce n’est pas complĂštement inintĂ©ressant de se demander ce qui s’est passĂ© de leur point de vue. Et c’est ça qui m’intĂ©ressait avec Oscar, quelqu’un qui est capable de changer son point de vue. “Rien ne vieillit plus mal qu’un auteur. On voit des auteurs qui Ă©taient trĂšs importants quand j’étais petite, et aujourd’hui tout le monde s’en fout” À propos de changement, Rebecca et Oscar ont changĂ© d’époque, de gĂ©nĂ©ration, mĂȘme de corps. Qu’est-ce que cela fait de vieillir ? C’est une expĂ©rience d’avoir 50 ans, en tant qu’auteur notamment. En fait, rien ne vieillit plus mal qu’un auteur. On voit des auteurs qui Ă©taient trĂšs importants quand j’étais petite, et aujourd’hui tout le monde s’en fout. Ça m’a marquĂ©e quand Michel Tournier est mort [en 2016]. Alors qu’il a incarnĂ© la littĂ©rature pendant plus de deux dĂ©cennies, aujourd’hui qui connaĂźt Tournier ? Il est mort dans l’indiffĂ©rence. Et puis c’est vrai que notre gĂ©nĂ©ration a connu des moments de transition hyper-forte internet, par exemple, a tout changĂ©. Tes personnages traversent aussi un changement de paradigme. Toi qui es fĂ©ministe depuis longtemps, comment as-tu vĂ©cu l’irruption de MeToo et d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de fĂ©ministes souvent radicales ? Pour moi, c’était gĂ©nial, mĂȘme si ça vient avec des problĂšmes. On verra comment elles Ă©voluent, mais c’est intĂ©ressant de voir les filles de 20 ans se poser la question du fĂ©minisme, choisir quel fĂ©minisme sera le leur. Ce n’était pas du tout le cas de notre gĂ©nĂ©ration. C’est la premiĂšre fois qu’on voit des jeunes hĂ©tĂ©ros n’avoir aucun tabou Ă  ĂȘtre misandres, alors qu’avant c’était juste le fait de quelques lesbiennes radicales. C’était mal vu de se moquer des hommes, alors qu’en vĂ©ritĂ© c’est se moquer du pouvoir. GrĂące Ă  King Kong ThĂ©orie, j’ai des contacts avec des jeunes fĂ©ministes qui ont trente ans de moins que moi, je les lis aussi beaucoup ou les Ă©coute sur le net, et je trouve ce qu’elles font trĂšs drĂŽle. Ce qui m’intĂ©resse, c’est de savoir ce que ça donnera dans le rĂ©el. Car elles vont vivre dans une rĂ©alitĂ© plus difficile que la nĂŽtre, elles seront fĂ©ministes dans une sociĂ©tĂ© qui leur sera moins favorable. Ce qui vient de se passer concernant l’avortement aux États-Unis aura probablement lieu en France dans les dix annĂ©es Ă  venir. Ces filles ont des consciences fĂ©ministes plus radicales et mieux construites, j’espĂšre pour elles qu’elles parviendront Ă  crĂ©er des espaces oĂč ce sera la fĂȘte. Je trouve que ce qui manque en ce moment, ce sont de grandes manifestations pour pouvoir se voir entre sous-groupes. Une autre chose importante sera d’ĂȘtre capable de solidaritĂ©s fĂ©ministes entre groupes qui sont en dĂ©saccord. Virginie Despentes © Vincent Ferrane Quelles sont, d’aprĂšs toi, les diffĂ©rences entre notre gĂ©nĂ©ration de fĂ©ministes et la jeune gĂ©nĂ©ration ? On essayait d’aller vers l’égalitĂ© des salaires. Et puis on a pu ne pas faire d’enfants sans que cela pose problĂšme. C’est la meilleure dĂ©cision que j’aie prise dans ma vie, d’ailleurs, malgrĂ© une petite pression quand j’avais 30 ans. Bref, pour nous, ça n’a pas Ă©tĂ© une lutte politique. Alors que des jeunes fĂ©ministes se retrouveront face Ă  des dĂ©fis plus difficiles Ă  vivre. Car il ne peut pas y avoir un avĂšnement de l’extrĂȘme droite d’un cĂŽtĂ© – comme c’est le cas en ce moment – et de l’autre une amĂ©lioration des conditions de vie des femmes. Des changements se produisent aussi dans l’édition. Vincent BollorĂ© prend de plus en plus de pouvoir. S’il met la main sur Grasset, la maison d’édition dans laquelle tu publies et qui appartient Ă  Hachette, que feras-tu ? Tant qu’Olivier Nora [le PDG de Grasset] et les personnes avec qui je travaille depuis vingt-cinq ans y restent, je reste aussi. Sinon, je partirai. La coĂŻncidence entre s’en prendre aux services publics Ă  travers la redevance et laisser BollorĂ© s’emparer de tout va produire une catastrophe. Dans le milieu de l’édition, souvent, ils n’ont pas l’expĂ©rience que j’ai de l’injustice, de voir une boĂźte qui marche bien ĂȘtre rachetĂ©e, dĂ©truite, dĂ©molie, de la façon la plus dĂ©gueulasse qui soit. C’est l’histoire de ma classe sociale, de l’industrie dans l’est de la France, quand, dans les annĂ©es 1980, on a commencĂ© Ă  fermer des usines qui marchaient trĂšs bien pour les dĂ©molir, sans s’occuper de savoir ce que les gens qui y travaillaient allaient faire aprĂšs, alors qu’ils y avaient passĂ© trente ans de leur vie et n’avaient rien Ă  se reprocher. C’est ce que je ressens maintenant. Ce n’est pas que je le vis mieux que les autres, mais je suis d’un milieu oĂč l’on sait que ça arrive. Alors que nous ne sommes pas obligĂ©s d’accepter. Il me semble que les gens se rĂ©signent de plus en plus. Ce que nous devrions dire aux plus jeunes, c’est que notre gĂ©nĂ©ration a Ă©tĂ© comme hypnotisĂ©e par le pouvoir, convaincue qu’il fallait lui cĂ©der systĂ©matiquement, sans aucune rĂ©sistance, parce que ça ne “sert Ă  rien”. On a eu tort. Une rĂ©sistance, ça change quelque chose. “C’est gĂ©nĂ©ralement le premier sport auquel se livre l’extrĂȘme droite la violence contre les rĂ©fugiĂ©s. Or s’en prendre Ă  la fortune des plus riches n’est pas une violence physique” Politiquement, tu te places oĂč ? Je pense que la gauche radicale et l’extrĂȘme droite, ce n’est pas la mĂȘme chose. Ce n’est pas pareil de s’attaquer aux impĂŽts et de tuer des rĂ©fugiĂ©s dans la rue. C’est gĂ©nĂ©ralement le premier sport auquel se livre l’extrĂȘme droite la violence contre les rĂ©fugiĂ©s. Or s’en prendre Ă  la fortune des plus riches n’est pas une violence physique. Donc je dirais que je me situe plutĂŽt du cĂŽtĂ© de la gauche radicale, mĂȘme si je me suis sentie plutĂŽt apolitique ces derniĂšres annĂ©es. Mais on assiste Ă  une telle droitisation du monde en ce moment, le paysage n’a tellement plus rien Ă  voir avec celui d’il y a vingt ans, que je pense Ă  me repolitiser. Inutile de dire que je me sens vraiment antifasciste. Tu as vĂ©cu, comme Rebecca et Oscar, une transition de classe sociale. Comment te sens-tu dans le milieu dans lequel tu es arrivĂ©e ? Dans le livre, j’en parle Ă  travers Oscar je n’ai jamais eu ce ressenti du transfuge de classe, car quand je suis arrivĂ©e dans ce milieu, je ne me suis jamais sentie fascinĂ©e par les gens qui avaient de l’argent depuis des gĂ©nĂ©rations, par leur mode de vie, leurs appartements, etc. Je viens d’une culture tellement diffĂ©rente. Je ne me suis jamais demandĂ© comment adopter leurs codes, car je suis trop attachĂ©e Ă  d’autres codes. Qui ne sont d’ailleurs pas tellement ceux de mon milieu social, mais plutĂŽt ceux de la musique. La musique a jouĂ© un rĂŽle important dans ta vie ? La musique a Ă©tĂ© une trĂšs bonne formation Ă  l’adolescence et est restĂ©e un fil rouge toute ma vie. Ça m’a permis de dĂ©couvrir d’autres milieux sans souffrir de me sentir dĂ©placĂ©e, parce qu’à l’intĂ©rieur du rock et du punk, ĂȘtre dĂ©placĂ©, c’est une possibilitĂ©, donc ça va. Un des trucs les plus doux que m’a apportĂ©s cette formation-lĂ , c’est de savoir que tu peux ne pas ĂȘtre commercial, ne pas vendre beaucoup, et qu’au fond ce n’est pas le plus important, que ce que tu fais a un autre intĂ©rĂȘt. Je suis trĂšs proche de Lydia Lunch, et quand elle dit qu’elle aurait dĂ©testĂ© faire quelque chose qui marche, elle est sincĂšre. Pouvoir penser comme ça est un vrai privilĂšge. Je ne sais pas si Ă  l’époque des rĂ©seaux sociaux et de cette absolue nĂ©cessitĂ© du like et du follower c’est encore possible. Mais pour moi, c’est un vrai confort esthĂ©tique et moral. Et puis, avant de me voir moi-mĂȘme comme Ă©crivain, je me vois d’abord comme lectrice ou auditrice, enfin rĂ©ceptrice. Et je sais qu’un livre ou un disque peut avoir de la valeur et m’apporter quelque chose intimement, sans que cela soit reconnu ou mainstream. Avoir d’autres Ă©chelles de valeur reprĂ©sente une vraie force. “Aujourd’hui, je vis la notoriĂ©tĂ© super bien. Parce qu’à l’ñge que j’ai, sans elle, je n’intĂ©resserais plus personne !” Comment as-tu vĂ©cu la cĂ©lĂ©britĂ© ? Jeune, je l’ai mal vĂ©cue. J’ai bien aimĂ© l’argent et la possibilitĂ© de faire plein de choses, mais j’avais l’impression que ça me volait ma vie. Le fait de ne pas pouvoir faire quelque chose sans que ce soit commentĂ©, ou de ne pas pouvoir discuter avec quelqu’un sans ĂȘtre interrompue par une personne voulant me parler. Aller vivre Ă  Barcelone m’a sauvĂ©e. Aujourd’hui, je vis la notoriĂ©tĂ© super bien. Parce qu’à l’ñge que j’ai, sans elle, je n’intĂ©resserais plus personne ! En tant que femme de 53 ans qui s’habille trĂšs mal, personne ne viendrait me parler ! [rires] La notoriĂ©tĂ© me permet de rencontrer des gens, d’ĂȘtre en contact avec une jeune gĂ©nĂ©ration. Quand de jeunes fĂ©ministes m’abordent parce qu’elles ont lu King Kong ThĂ©orie ou vu le film Baise-moi, c’est trĂšs joyeux. Quand tu prends la parole en public, c’est trĂšs rĂ©flĂ©chi ou tu rĂ©agis Ă  chaud ? Je pense au texte contre Polanski et pour AdĂšle Haenel que tu as publiĂ© dans LibĂ©ration, en 2020, juste aprĂšs les CĂ©sar
 J’essaie toujours de me retenir [rires], mais j’étais trĂšs contente d’avoir Ă©crit ce texte, mĂȘme si je suis toujours surprise aprĂšs de l’importance que ça prend. Je ne veux surtout pas rĂ©agir Ă  tout ce qui m’agace. Si je le voulais davantage, j’aurais un compte Twitter et j’y passerais tout mon temps. Mais Ă©crire des livres et rĂ©agir sur Twitter, ce n’est pas la mĂȘme fonction. Je n’aime pas tellement voir les auteurs que j’aime, comme Bret Easton Ellis ou Rowling, ĂȘtre sur Twitter. J’ai aimĂ© la saga Harry Potter, et franchement je prĂ©fĂ©rerais ne pas savoir ce que cette brave femme pense des personnes trans. Comment te dĂ©finis-tu en tant que fĂ©ministe ? Je suis trĂšs politisĂ©e, mais je ne suis pas forcĂ©ment orthodoxe. C’est ce que j’essaie de faire dans Cher Connard. Le fĂ©minisme ne doit pas ĂȘtre une contrainte ou une difficultĂ© de plus, ça ne doit pas ĂȘtre une autre façon de t’empĂȘcher de penser ce que tu as envie de penser, ni de faire ce que tu veux faire. Traditionnellement, le plus difficile quand tu es une femme, c’est cette histoire de respect. Le respect, tu dois le mĂ©riter, et il peut t’ĂȘtre retirĂ© du jour au lendemain. Si ĂȘtre fĂ©ministe, c’est encore avoir peur de ne pas ĂȘtre respectĂ©e, ça ne va pas. Mon fĂ©minisme, c’est celui oĂč on ne te retire pas ça Ă  la moindre incartade. Les fĂ©ministes qui ont beaucoup comptĂ© pour moi sont Audre Lorde et Monique Wittig. Valerie Solanas, parce qu’elle est indĂ©fendable et compliquĂ©e, m’intĂ©resse aussi beaucoup. Virginie Despentes © Vincent Ferrane Tu Ă©cris “L’émancipation de l’homme n’a pas eu lieu.” Je le pense vraiment. Je suis sĂ»re que beaucoup d’hommes, quand ils Ă©taient enfants et adolescents, ont Ă©tĂ© violĂ©s. Pourtant, pendant MeToo, les hommes ne se sont pas exprimĂ©s. D’ailleurs, ils s’expriment peu. Qu’est-ce que cela reprĂ©sente, pour eux, l’addiction au porno ? Je suis sĂ»re que c’est un problĂšme, mais ils n’en parlent pas. Qu’est-ce que le porno produit sur eux, sur leurs tragĂ©dies, sur leur sexualitĂ©, sur ce qui est au fond une haine de la possibilitĂ© de la sexualitĂ© de la femme ? Et concernant la prostitution, est-ce une addiction, une humiliation ? Silence. Tu es obligĂ© d’avoir des populations qui vont travailler pour Deliveroo, Amazon. C’est un systĂšme Ă  qui il faut un lumpenprolĂ©tariat MĂȘme sur le viol, c’est trĂšs rare d’entendre les hommes, alors qu’ils pourraient dire qu’ils ont honte d’appartenir Ă  cette catĂ©gorie qui viole des femmes et des enfants. Dans Cher Connard, ce qui m’intĂ©resse, c’est de montrer un homme faire un parcours intellectuel pour comprendre une fille. Pour comprendre qu’elle a peut-ĂȘtre des raisons, mĂȘme s’il ne l’a pas violĂ©e, de lui en vouloir. Tes personnages ont vu beaucoup de choses changer au cours des derniĂšres dĂ©cennies. Te sens-tu nostalgique ? J’ai la nostalgie d’une rĂ©sistance dont on n’a pas su faire preuve, peut-ĂȘtre parce qu’on n’a pas compris qu’on ne dĂ©sirait pas le mĂȘme monde que les puissants, et que ces derniers ne dĂ©siraient pas notre bien-ĂȘtre. Beaucoup de choses ont Ă©tĂ© dĂ©molies qui n’auraient pas dĂ» l’ĂȘtre l’hĂŽpital, l’école, la musique, la presse, peut-ĂȘtre bientĂŽt la radio publique. Et puis les politiques voient les corps prĂ©carisĂ©s comme inĂ©luctables. Parce que quand tu es dans une logique capitaliste, si tu veux toujours plus de bĂ©nĂ©fices, si tu veux devenir encore plus riche – mais pour quoi faire ? –, tu es obligĂ© d’écraser les gens. Tu es obligĂ© d’avoir des populations qui vont travailler pour Deliveroo, Amazon. C’est un systĂšme Ă  qui il faut un lumpenprolĂ©tariat. Il y a pourtant des façons trĂšs simples de faire que ça s’arrĂȘte. Par exemple, si tout le monde arrĂȘte d’aller Ă  l’international, comme ça a Ă©tĂ© le cas un temps pendant la pandĂ©mie, tout s’arrĂȘtera. Pour revenir Ă  la musique, comment es-tu “tombĂ©e” dans le rock ? Par un disque de The Cure quand j’étais petite, puis Joy Division. Ça a coĂŻncidĂ© avec le dĂ©but de la scĂšne punk en France, qui m’a passionnĂ©e. Les BĂ©rurier noir m’ont marquĂ©e Ă  plusieurs niveaux la premiĂšre fois que je les ai vus, c’était dans un trĂšs petit squat de banlieue, on devait ĂȘtre soixante-dix. Un an plus tard, on Ă©tait plus de mille Ă  la MutualitĂ©. C’est un des groupes qui m’ont fait rĂ©flĂ©chir trĂšs tĂŽt Ă  la notoriĂ©tĂ©. Je les ai suivis dans plein de villes, on Ă©tait un groupe de gamins toujours avec eux. PremiĂšre leçon, leur succĂšs c’était peut-ĂȘtre gĂ©nial du point de vue du public, mais en passant du temps avec le groupe backstage, j’ai rĂ©alisĂ© que, pour eux, c’était moins amusant. J’ai compris trĂšs tĂŽt qu’ĂȘtre dĂ©sirĂ© est moins marrant que dĂ©sirer. Et puis j’ai vu le moment oĂč c’est devenu trop grand, trop festif, trop mainstream. J’ai vu la rapiditĂ© du succĂšs pour d’autres groupes, Mano Negra, Parabellum, ça a explosĂ©. Être sur le devant de la scĂšne, c’est beaucoup de critiques et d’emmerdements. “Le punk m’a aussi appris qu’on peut faire quelque chose qu’on ne sait pas faire. Comme organiser des concerts alors que je n’avais mĂȘme pas de chĂ©quier” Tu as eu aussi un groupe ? D’abord, j’ai eu un magasin de disques Ă  Lyon, puis, avec Cara Zina, j’ai fait un groupe de rap avec des guitares Ă©lectriques qui s’appelait Straight Royeur. J’ai arrĂȘtĂ©, car il faut dire que je chante faux et que je n’ai pas le rythme. Mais j’adorais ça. Les lectures musicales que je fais maintenant avec le groupe ZĂ«ro me permettent de faire de la scĂšne avec de la musique. Dirais-tu que le rock a eu une influence sur ton Ă©criture ? La scĂšne punk française des annĂ©es 1980 a Ă©tĂ© extrĂȘmement intĂ©ressante du cĂŽtĂ© de l’écriture. AprĂšs, ça a continuĂ© avec le rap. Personnellement, ça m’a permis d’écrire vraiment comme je l’entendais, de ne pas avoir de limites, ça m’a insufflĂ© une vraie libertĂ© d’écriture. Je savais ce que ces textes me faisaient ressentir, et je me disais que je pouvais faire la mĂȘme chose avec un livre. Le punk m’a aussi appris qu’on peut faire quelque chose qu’on ne sait pas faire. Comme organiser des concerts alors que je n’avais mĂȘme pas de chĂ©quier. J’ai donc su en Ă©crivant Baise-moi que je pouvais l’écrire comme je le voulais. Je n’avais aucun surmoi littĂ©raire. J’avais aimĂ© ces groupes, je me sentais lĂ©gitime de faire ce que je faisais, et je me disais que ça servirait Ă  d’autres, que ça avait un sens. L’écriture de Baise-moi a Ă©tĂ© un Ă©tat de grĂące, une Ă©vidence. De Baise-moi Ă  Cher Connard, qu’est-ce qui a changĂ© ? C’est devenu difficile. L’état de grĂące a cessĂ© avec le troisiĂšme livre. J’ai alors rĂ©alisĂ© que toute ma vie tournait autour de l’idĂ©e d’écrire. Si j’ai arrĂȘtĂ© de boire la premiĂšre fois, c’est que j’avais besoin de garder les idĂ©es claires, parce que contrairement Ă  une personne qui aurait fait des Ă©tudes, je voyais bien que j’avais encore besoin de lire
 Et puis j’ai rencontrĂ© des personnes dĂ©terminantes Philippe ManƓuvre, par exemple, m’a beaucoup appris. Il a Ă©tĂ© journaliste toute sa vie et est un grand lecteur, il m’a beaucoup parlĂ© de ce qu’est un parcours d’artiste sur la longueur. Paul B. Preciado, ça a Ă©tĂ© la rĂ©volution. Universitaire, il sait ce que c’est que travailler. Avec lui j’ai appris le travail, la philosophie, je me suis mise Ă  aller Ă©couter des colloques. Des sĂ©minaires de trois heures, ça te change, et ça t’autorise. Ça m’a autorisĂ©e Ă  aller vers quelque chose de plus intellectuel. Au dĂ©but de notre relation, il Ă©crivait Testo Junkie, pendant que j’écrivais King Kong ThĂ©orie. Cher Connard, c’est une dĂ©claration d’amour Ă  l’amitiĂ© ? Oui, j’y crois vraiment. Je crois Ă  cette forme d’amitiĂ© dans laquelle chacun a de l’espace. Parler Ă  quelqu’un qui t’écoute et que tu Ă©coutes, hors couple, c’est trĂšs important. Il y a des amis Ă  qui je parle vraiment et qui me permettent d’évoluer. Dans l’amitiĂ© on peut, comme cela devient le cas entre Oscar et Rebecca, aller au plus profond de la sincĂ©ritĂ©. Et je crois Ă  l’amitiĂ© entre homme et femme. Comment vois-tu la suite ? Je vais Ă©crire un roman avec des vampires. J’ai dĂ©jĂ  tout en tĂȘte, je veux commencer comme une rĂ©fĂ©rence Ă  Anne Rice, que j’ai relue et dont les romans ont bien vieilli. Il y a aussi mon projet de maison d’édition, La LĂ©gende. On [avec la rĂ©alisatrice Axelle Le Dauphin] est en train de s’y mettre vraiment, mais je prĂ©fĂšre attendre encore un peu pour en parler. Ce sera plutĂŽt pour 2023. Et puis je suis artiste associĂ©e au Théùtre du Nord de Lille, et je suis en train d’écrire une piĂšce de théùtre avec Paul B. Preciado, Anne Pauly et Julien Delmaire. Cher Connard Grasset, 352 p., 22 €. En librairie. cafeynVirginie Despentes
Nhésitez pas à me dire si ces idées vous plaisent ou si je les mets au placard Mon but avant tout, c'est de faire un site sur lequel vous vous sentiez bien J'attends vos avis/idées, n'hésitez pas à dire ce qui ne va pas (je ne mords pas, je balance juste quelques massues toutes gentilles parfois )
ï»ż1 / 20 Quand j’étais Italienne Sur un ton aussi lĂ©ger que grave, l’artiste montrĂ©alaise Sylvie LalibertĂ© nous raconte une sombre histoire, celle de son grand-pĂšre Pedro qui, comme beaucoup d’autres immigrants, a Ă©tĂ© enfermĂ© au camp de Petawawa, en Ontario, durant la DeuxiĂšme Guerre mondiale. Elle parle de l’exclusion sociale qu’ont subie sa mĂšre et ses grands-parents simplement parce qu’ils Ă©taient Italiens
 Un court rĂ©cit intime qui nous rend plus humain. Sylvie LalibertĂ©, Quand j’étais Italienne, Somme toute
Marivaux Les Fausses Confidences, Acte III, scĂšne 12, 1737. Le marivaudage dĂ©signe une maĂźtrise du dialogue amoureux qui se rapproche du style d'Ă©criture prĂ©sent dans les Ɠuvres de Marivaux. Cela se traduit par l'emploi de figures de style comme les hyperboles, ou par l'usage d'apartĂ©s, d'interjections ou de phrases en suspens qui
Le deal Ă  ne pas rater Cartes PokĂ©mon sortie d’un nouveau coffret Ultra Premium ... Voir le deal Melrose City Melrose Place 136 Prescott Street Les appartements Appartement 218 2 participantsAuteurMessageIzzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet A 8h00 Dim 1 Juil - 1730 Izzie rentra dans l'appartement de ses amies. Comme d'habitude la porte Ă©tait ouverte, c'Ă©tait plus simple pour se voir. Elles avaient mis un systĂšme en place, leur porte Ă©tait toujours ouverte quand elles Ă©taient dans leur appartement. Izzie ferma la porte derriĂšre et regarda dans l'appartement, il Ă©tait vide. Elle se disait que les filles devaient soit ĂȘtre entrain de dormir soit entrain de se laver. De toute facon elle allait pas tarder Ă  pointer le bout de leur nez vu que Hana y a quelqu'un ici??Izzie se serva Ă  boire et prit un truc Ă  manger puis s'installa sur la table de la cuisine. Elle commenca Ă  manger en attendant ses amies. Elles voulaient les voir avant de partir Ă  l'hĂŽpital oĂč elle fesait des Ă©tudes de tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 1747 Julia Ă©tait en train de prendre une douche . Quand elle entend la porte se refermer . Elle sourit , ça devait etre Kate ou Izzie . C'Ă©tait le systĂ©me qu'elles avaient mis en place . La jeune fille finit sa douche , s'habille , avec un jean et un t-shrit blanc. ,comme d'habitude .Julia , se brosse , et met des boucle d oreille , enfin bref elle se prĂ©pare . Julia quand a elle, ne travailait pas , mais elle chercher . Elle va dans la cuisine , et voit Izzie , elle lui sourit . Salut ..... Bien dormie ? Dit-elle en ouvrant le frigo , sort la bouteille de jus d'orange , et un yahourt . Julia ne peut pas manger le matin , ça la degouter plus d'autre chose . Elle va cherche un verre et une cuilliere , et verse du jus d orange. Ouvre son yahourt et commence a manger. Elle remarque que Kate n'Ă©tait pas la et elle regarde Izzie Kate dort encore ?Julia avait le chic pour repondre a une question en posant une question , C Ă©tait bizarre . Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 1800 Izzie sourit Ă  Julia en la voyant arriver. Elle me disais bien que vous vous Ă©tiez pas envoler!!!Elle avait dĂ©jĂ  fini de manger. Le matin elle Ă©tait trĂšs rapide, elle perdait pas de temps Ă  manger. Elle se leva et alla vers l'Ă©vier pour laver son verre, puis elle se retourna vers bien dormi et toi??Ayant terminĂ©e de laver son verre elle s'installa en face de Julia. Puis elle rigola quand elle demanda oĂč Ă©tait Kate. Kate Ă©tait pas du genre Ă  se lever-tĂŽt surtout pas quand elle devait aller travailler. Izzie avait bien tentĂ©e de la rĂ©veiller mais en la connais, elle n'a pas voulu se lever. Elle changera jamais tu sais. En plus hier elle est rentrĂ©e tard alors forcĂ©ment ca aide pas pour se lever_________________"Je tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 1815 Julia lui sourit . S'envoler ??? Elle aimerais bien , mais elles allaient pas s'envolaient sans Izzie , elles ne pourraient pasHana peut toujours s envoler , mais moi je reste sur terre Dit-elle ,car Hana avait le pouvoir de voler . Et des fois , Julia l'enviĂ© . Elle avait toujours revĂ© de voler toute seule ....Quand Izzie lui demande si elle a dormi, elle lui ditParfaitementQue toute facon Julia dort ou elle veut , quand elle veut . Elle adorait dormit , mais elle Ă©tait pas comme Kate . Elle se leve aussi quand elle veut c est bien ça qui differencie Julia a quand Izzie lui dit qu elle n a pas voulu se lever et qu elle ne changera jamais elle souritOh oui , je la connais meme trop bien . Et si elle changeait, elle ne sera plus notre KateEt quand Izzie lui dit d hier elle est rentrĂ©e tard , elle leve un sourcils ,c est vrai que Kate n etait pas avec eux hier soir alors elle ditC'est sure que ça aide pas . Mais tu sais ou elle etait hier ? Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 1822 [ Est ce que tu pourrais mettre tes paroles en gras ou du autre maniĂšre pour les diffĂ©rencier car on a du mal Ă  le faire. merci]Izzie s'Ă©tait pas demander oĂč Kate avait passer la soirĂ©e d'hier. C'Ă©tait pas son genre de sortir sans prĂ©venir je sais pas du tout oĂč elle Ă©tait hier. Je sais juste qu'elle est rentrĂ©e vers minuit et elle faisait la tĂȘte. AprĂšs elle s'est couchĂ©e beaucoup plus tard je sais pas exactement mais je sais que c'Ă©tait aprĂšs 1heure du regarda sa montre, elle devait ĂȘtre partie dans une demie heure. Ca va il lui restait assez de temps pour dort elle aussi??C'Ă©tait bizarre qu'elle soit pas lĂ . Des qu'elle Ă©tait pas lĂ  il y avait un calme Ă©trange qui planait ^^.Alors tu fais quoi aujourd'hui??Desfois Izzie enviait Julia de ne pas travailler. Elle aimerait avoir rien qu'une journĂ©e de repos car entre ses Ă©tudes et son travail de serveuse, elle avait peu de temps pour tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 1939 Julia l'Ă©coute attentivement , la chose est sure est que cette soirĂ©e , Kate aura le croit a avoir des question . Julia ne va pas la laissait partir avant de savoir . Deja car elle est nature curieuse et car ,elle s inquiete pour elle , c'est quand meme pas son genre que s"en aller sans les prĂ©venir au moins une de ses amies . Une chose est sure c'est que ce soir , on aura du chocolats , car j'espere qu'elle va nous raconter ce qu'il c'est passĂ© . Julia a dit qu il y aura du chocolat car Julia pense que la meilleure chose pour arreter d'etre deprimĂ© est de manger du chocolat . Et si Izzie a dit que Kate est arrivĂ© en faisant la tete . Elle est forcement triste . Et quand Izzie lui demande si Hana dort , elle ditOui elle dort encore , mais son reveil ne va pas garder a sonnĂ© Julia savait ça car le reveil de Hana sonne toujours a la meme heure . Et quand Izzie lui demande ce qu'elle va faire aujourd hui , elle ditJe vais faire les courses , d'ailleur , je vais rajouter le chocolat Va prendre la liste, et ecrit "le chocolat" Apres , sois je me reposerais , ou sois je chercherais un travail dans le journal Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 1951 Tu crois que le chocolat va lui faire tout avouer???Je suis sĂ»re qu'elle va encore nous faire le coup de la regarda Julia et lui sourit. Elle trouvait la rĂ©flĂ©xion de Julia trĂšs marrante malgrĂš chocolat faisait souvent effet de consolateur pour ces 4 copines. C'Ă©tait un de leur signe ferais mieux de trouver un travail! Ca te servirait mieux que n'aimait pas la situation de chomeuse de Julia. Car elle savait trĂšs bien qu'elle avait besoin d'argent et qu'elle prĂ©fĂ©rait avoir un tu veux je pourrai demander au cafĂ© oĂč je travaille. Il y a peut-ĂȘtre une place de serveuse passa sa main dans ses cheveux comme pour faire l'effet d'un peigne puis se fit une queue haute avec un noeud fin noir qu'elle avait autour du poignet. Elle se leva ensuite pour aller se regarder dans la classe et en voyant qu'elle Ă©tait bien peignĂ©e, elle retourna vers Julia_________________"Je tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 2022 Julia sourit , c est vrai qu il y avait un coup ou Kate ne voulait rien dire .Julia avait faillait s'arracher les cheveux pour savoir ce que Kate avait . La , Julia va avoir une autre actuce , et elle dit Non Izzie , le chocolat va pas tout la faire avouer mais , si on l en mange devant elle et qu on ferme la porte d entrĂ©e en clĂ© , elle va nous avouer . Ca c'etait de la torture de Julia tout crachĂ© .Mais le pire , c est que ça marche. En tout cas , Julia detestait quand Kate joue la mysterieuse et qu'elle leurs cache quelque chose et quand Izzie lui dit qu il fallait mieux chercher du travaille au lieu de travailler . Et Julia fait le moue , peut etre que c est Julia la plus enfantin des 4 . Et elle ditMais j aime bien ma vie comme elle est . Et quand Izzie lui dit qu elle pouvait demander au cafĂ© si il y a avait encore une place , elle hausse les epaules , c ets vrai qu elle avait besoin d argent . Et qu elle s ennuiait un peu toute seule a la maison , mais elle soer jamais demander aux filles et elle ditBon .... d'accord , je veux bien .....Mais c ets pour te faire plaisirReprend qu elle , elle detestait avoir tord Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 2157 Izzie Ă©clata de rire quand Julia lui dit qu'il fallait fermer la porte derriĂšre Kate pour qu'elle avoue. C'Ă©tait plutot de la torture qu'autre vas la faire mourir Ă  la torturer!!!Elle disait ca bien sĂ»re ironiquement car elle le pensait pas. Kate avouerait surment son secret si on la poussait Ă  lui demanderai Ă  mon patron alors, mais je te promets rien. Essaye quand meme de faire des recherches de job dans les petites annonces, ca pourra toujours te donnait souvent des ordres ou plutot des conseils, elle avait le role de grande soeur qu'elle prenait trĂšs au sĂ©rieux. Elle Ă©tait trĂšs protectrice avec ses amies ce qui les Ă©nervaient assez tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 2232 Julia hausse les epaules . C'est pas la premiere fois qu elle la torturer comme ça , et elle sourit en voyant Izzie Ă©clater de rire et elle lui ditNe t'inquiete pas , elle commence a avoir l'habitude . Et elle est forte , elle va survivre ....Et quand Izzie lui dit qu elle demanderais a son patron mais qu elle promais rien et qu il fallait quand meme qu elle chercher des petites annonces , elle avait l impression d entendre sa mere donc elle lui dit tout simplementOui Maman , je chercherais dans le journal quand meme , et pendant que je fais les courses , je regarderais les annonces . Satifaite ? Demande-t-elle apres .Izzie prenait souvent le role de grande soeur , et Julia prenait souvent le role de la plus petite qui a besoin que ses soeurs pour vivre . Dailleur Julia etait bien contente d avoir trouvĂ© 3 soeur de coeur Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Dim 1 Juil - 2245 Izzie savait trĂšs bien que ca Ă©nervait beaucoup de gens d'ĂȘtre protectrice et trĂšs directive mais c'Ă©tait son caractĂšre et elle pouvait rien faire contre ca. Comme on dit chasser le naturel et il revient au galop!! Izzie entra dans le jeu de bien ma fille, je suis fiĂšre de toi!!!Elle rigola puis regarda une fois de plus se montre. Ca serait dommage qu'elle arrive en retard Ă  ses cours surtout qu'elle n'avait jamais Ă©tĂ© en retard. Encore une fois il lui restait du temps avant de s'en soir on se fait une soirĂ©e dvd???Izzie rĂ©flĂ©chit quelques secondes puis elle se rappella qu'elle pouvait pas ce soir car elle travaillait au non, c'est pas possible. Je travaille au cafĂ© ce soir encore une aimerait bien avoir une soirĂ©e tranquille oĂč elle pourrait se relaxer. A la place elle passait ses soirĂ©es Ă  travailler au cafĂ© et Ă  revoir ses cours_________________"Je tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Lun 2 Juil - 143 Julia Ă©clate de rire quand Izzie rendre dans le jeu . Elles faisaient souvent cette echange . Izzie lui rappelle son frĂšre possesif et protecteur . Pauvre Julia , elle qui croyait qu'elle allait enfin etre libre a ses gestes , elle avait vite abandonner d'etre aussi libre qu'elle croyait .....avec Izzie comme soeur que coeur ...... Et qaund Izzie lui dit qu'elles aller faire une soirĂ©e DVD , elle sourit . Ces soirĂ©e la Julia les adore , et elle ditSuper !!!! Je rajoute des chips alors .....Et a peine , elle prend le stylo "que Izzie dit "Anon , je peux pas , je travaille " . Julia soupire, pose son stylo loudement sur la table et la regarde en mettant sa main sur sa taille C'est pas la premiere fois que tu nous fait ça Izzie . Moi je travaille pas assez et toi tu travailles trop . Tu as plus de temps pour toi . On te voit de moins en moinsBien que Julia passe des fois lui rentre visite au cafĂ© . Souvent Izzie Ă©tait occuper a servir . Une fois elle se rapeller que Kate , Hana et Julia a passĂ© toute une soirĂ©e au cafĂ© avec qu elle pour pas qu elle soit trop seule et elle lui ditAujourd hui , j essayerais que venir te voir au cafĂ© apres les courses . Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Lun 2 Juil - 1622 Izzie rigola. C'est vrai qu'elle travaillait beaucoup mais elle aimait oui!! Que veux tu je suis une bourreau de travail!!! C'est bien ce qui nous distingue. Toi tu prĂ©fĂ©res dormi et moi je prĂ©fĂ©re travaillerElle lui souritTu sais si tu as autre chose Ă  faire tu n'es pas obligĂ© de venir me voir au cafĂ©. Je trouve toujours de quoi m'occuper comme parler avec les clients,avec les autres serveurs,...Izzie Ă©tait d'une nature trĂšs conviviale et n'avait aucun mal Ă  se faire des amis. D'ailleurs elle avait toujours un truc Ă  tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Mar 3 Juil - 1445 Julia lĂšve les yeux au ciel . Mais meme si Izzie aimait le travail , fallait pas exagerer .Les filles la voyaient de moins en moins , c est plutot triste et elle lui ditMais meme , on te voit de moins en moins . Et les soirĂ©es DVD sont de plus en plus rare , et ça me manque de plus en plus . Julia sourit quand Izzie lui dit que si elle voulait , elle atait pas obliger de venir la voir . Julia refflechit , elle avait l'habitude de faire ça . Pourquoi changer les bonnes habitudes donc elle lui ditJ'ai toujours faits ça , je commence a avoir l habitude . Pourquoi changer les bonnes habitudes ? En plus je me suis lever tot , cest pour faire tout a la meme journĂ©e . Donc apres les courses , je viendrais te voir Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Mar 3 Juil - 1552 Izzie se rendait aussi compte qu'elle voyait de moins en moins ses amies mais ce n'est pas de sa faute si elle avait absolument besoin de travailler pour pouvoir payer ses sais, moi aussi ca me manque toutes nos soirĂ©es Ă  manger des glaces et Ă  raconter plein d'histoires mais j'ai absolument besoin de travailler et tu le sais trĂšs il Ă©tait presque l'heure Ă  Izzie de partir. Mais avant de s'en aller il fallait qu'elle passe Ă  son appartement pour prendre quelques affaires et voir aussi si Kate Ă©tait se leva de sa chaise et ouvrir la porte d' il faut dĂ©sormais que j'y aille si je ne veux pas ĂȘtre en souria Ă  me voir si tu vois mais je te le rĂ©pete, il faut pas que tu te sentes obligĂ©e de tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Lun 9 Juil - 2106 Julia hausse les epaules . C ets vrai elle savait que Izzie avait besoin d'argent mais c e st pas une raison pour plus la voir mais elle prefere se comptenter de direMouaiJulia lui sourit quand Izzie lui dit qu'il fallait qu'elle y aille car elle voulait pas etre en retard . C'etait bien Izzie ça , elle vuet ajamsi etre en retard , alors de Julai n'est jamais presser de partir. Et elle ditD'accord . Bonne journĂ©e . Et regarde bien souvent dans les cafĂ© , il y a des beaux garcons ....C'Ă©tait bien la meilleure facon pour trouver son ame soeur , c'etait les cafĂ© et les bars. Et quand Izzie dit qu elle Ă©tait pas obliger de venir . Izzie voulait vraiment pas qu elle vienne on dirait Si si , j insiste . Mais tu as l air de vouloir mle dire d'une maniere gentille . "je ne veux pas que tu viennes"Ajoute qu'elle en plaisantant . Elle savait que Izzie est toujours contente quand elle lui rend visite . Enfin ... elle avait l air Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Lun 9 Juil - 2116 Izzie continuait Ă  parler avec Julia alors qu'elle Ă©tait dans le couloir, entre les deux appartements qui se trouvaient face Ă  souritJ'ouvrai bien les yeux au cafĂ©!!Elle croyait pas qu'elle allait rencontrer son ame soeur dans un cafĂ©. De toute facon pour l'instant elle cherchait personne. Elle Ă©tait trĂšs bien seule mais bien sĂ»r si l'amour frappĂ© Ă  sa porte elle ne le refuserait non, ca me dĂ©range pas que tu viennes mais j'ai peur que ca t' tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Julia JamesAnge or DĂ©mon Nombre de messages 66Age 30Date d'inscription 01/07/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] Sujet Re A 8h00 Lun 9 Juil - 2122 La suit dans le couloir . Tous les matins c'est la meme chose . Ellesparlent meme dans le couloirs et elle lui ditNon pas bien , trĂšs bien ....Julia croit vraiment a l'amour . Mais le probleme c est qu'elle Ă©tait tellement naive qu'elle ne sait pas si le garcon Ă©tait vraiment amoureux qu elle ou si c Ă©tait pour s'amuser . Et souvent ça se terminĂ©e devant un DVD d'amour triste avec du chocolats et ses amies qui la console . Et quand Izzie dit qu elle avait peur qu elel s'eenuit elle ditMoi ??? m'ennuiyais ??? J'aime trop de voir travaillĂ© dure pour m'ennuier . Non franchement si je m'ennuies , je pourrais partirLa premiere partir Ă©tait pour rigoler . Apres si elle s ennuiait , elle pouvait partir Izzie Stevenson I Know You Love Me Nombre de messages 261Age 31[..MĂ©tier..] Serveuse au cafĂ© pour payer ses Ă©tudes[..Humeur..] De bonne humeur[..Adresse..] 136 Prescott Street, appartement 217Date d'inscription 20/01/2007IdentitĂ©[..Amis/ Ennemis..] [..Message Perso..] [..Age..] 20 ansSujet Re A 8h00 Lun 9 Juil - 2145 [Essaye d'aĂ©rer ton post et Ă©vite aussi les fautes d'orthographe et les fautes de frappes STP. Ca sera plus agrĂ©able Ă  lire. Merci]Izzie continua Ă  parler avec Julia pendant plusieurs minutes. Puis elle se rendit comptre qu'elle allait ĂȘtre en retard si elle continuait Ă  parler. Elle salua Julia une derniĂšre fois puis rentra dans son appart' pour prendre ses ressortit aprĂšs 15 minutes aprĂšs s'Ă©tre changĂ©e,... Elle partit vers l'hopital oĂč elle Ă©tait interne. Elle aimait ses Ă©tudes, c'Ă©tait une vraie d'habitude elle prenait les transports en commum car elle n'avait pas de quoi se payer une tenais Ă  dire que j'avais toujours raison quoiqu'il arrive" Contenu sponsorisĂ©Sujet Re A 8h00 A 8h00 Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumMelrose City Melrose Place 136 Prescott Street Les appartements Appartement 218Sauter vers
Je me disais que pour la sĂ©duire, je devais la faire rire. Mais Ă  chaque fois qu’elle riait, c’est moi qui tombais amoureux.đŸ„°đŸ‘€. 24 Aug 2022 07:54:07
Forum Corse Carnets de voyage Corse Signaler Le 28 septembre 2009 Je suis de retour moi aussi de Corse oĂč nous avons passĂ© en septembre presque 2 semaines avec mon ami et idem pour nous, nous avons Ă©tĂ© trĂšs déçus ! Nous avons fait du camping Ă  Calvi 3 jours puis nous sommes descendus Ă  Porto Vecchio via Corte 4 jours puis 3 jours Ă  Ajaccio. Evidemment les paysages sont beaux mais çà ne suffit pas ! Mais chut, il ne faut surtout pas le dire, comme si c’était pensĂ©e unique, tout le monde doit aimer. HĂ© bien non ! Je ne suis pas un clone et je dis ce que j’ai Ă  dire nous n’avons pas visitĂ© de sites historiques passionnants, il y a un monde fou partout sur la cĂŽte, dans les villes et les plages sont archis bondĂ©es et dĂšs que l’on veut visiter l’intĂ©rieur de la Corse, les routes sont parfois super dangereuses et d’ailleurs on est mĂȘme pas prĂ©venu quand c’est trĂšs risquĂ©. DĂ©solĂ©, mais quand que je dois zigzaguer avec ma voiture sur des routes Ă©troites longeant des prĂ©cipices, je ne suis pas apte Ă  admirer les paysages qui m’entourent mais bon, c’est un manque d’habitude !. Quand on passe dans des villages pittoresques de montagne, il faut pouvoir s’arrĂȘter et/ou faire demi-tour et/ou trouver une place de stationnement bonjour la galĂšre ! quand il y a des voitures derriĂšre, donc pour aller s’y promener c’est tintin ! Pour les petites randonnĂ©es de 6/20km je ne parle pas du GR20 ce n’est pas bien balisĂ© ! on comprend les gens perdus dans le maquis. Les menus au restaurant sont trĂšs chers. L’accueil dans les offices du tourisme laisse souvent Ă  dĂ©sirer. C’est Ă  peine si on doit pas avoir sa liste de questions prĂ©parĂ©e Ă  l’avance, et le sourire c’est en supplĂ©ment ! Pas partout heureusement, une nana Ă  l’office du tourisme de Bonnifacio a Ă©tĂ© super sympa ! . A Ajaccio, exemple, quand on a visitĂ© le musĂ©e de NapolĂ©on, on ne proposait pas l’audiophone qui Ă©tait compris dans le prix des tickets d’entrĂ©e, il fallait le demander ! C’était dĂ©paysant, beau mais pas du tout exceptionnel ! et ce n’est pas le paradis sur terre contrairement Ă  ce qu’on nous avait dit Ă  notre dĂ©part !!! Vu notre dĂ©ception Ă  tous les deux et aprĂšs analyse Je me suis dis que peut ĂȘtre quand on est motard et qu’on adooooore zigzaguer sur la route on doit aimer, quand on est randonneur et qu’on adooooore marcher 30km par jour et qu’on veut se faire the famous GR20 avec pleins d’ampoules dans les chaussettes on doit s’éclater, ou alors avoir un yatch et butiner de port en port sans se faire emmerder par la circulation et le monde çà j’dis pas mais j’ai pas le bateau !, ou plongeur car les fonds seraient magnifiques, ou cycliste on en a vu pleins tout rouges qu’avaient l’air content, allez comprendre ! ou pĂ©tasse et qu’on veut se faire bronzer tous les jours non stop sur la plage archi bondĂ©e 
 d’ailleurs, il n’y aurait que 1 touriste sur 5 qui irait s’aventurer Ă  l’intĂ©rieur de l’üle ! donc pour rĂ©sumer, Ă  mon avis, si vous n’ĂȘtes pas motard, randonneur aguerri promeneur çà ne compte pas !, propriĂ©taire d’un bateau, plongeur, cycliste, pĂ©tasse, passez votre chemin, la Corse n’est pas fait pour vous ! 


Je sens que je vais me faire incendier ! Ha mais c’est normal !!!! non blague ! Petite prĂ©cision tout de mĂȘme, j’ai l’habitude de voyager et je ne suis ni blasĂ©e ni difficile. A titre de comparaison, l’annĂ©e derniĂšre nous avons fait un petit circuit en aoĂ»t Ă  Toulouse, Carcassonne, puis Cadaques musĂ©es de Dali en Espagne et on s’est rĂ©galĂ© en tout point de vue et partout culture, histoire, paysage, plage et ballades. Une autre petite remarque sur les commentaires que j’ai pu lire sur la Corse dans ce forum, je suis Ă©tonnĂ©e que les gens qui osent Ă©crire qu’ils n’ont pas apprĂ©ciĂ© la Corse se fassent presque insultĂ©s ! ECHANGE DE MAISONS HomeExchange - Echange de maison et d’appartements inscription gratuite HÔTELS Besoin d'Ă©vasion ? RĂ©servez votre hĂ©bergement dĂšs Ă  prĂ©sent LOCATION DE VOITURES Le plus grand service de rĂ©servation de locations de voitures au monde Services voyage Vol Corse pas cher Location de voiture Corse SĂ©jours Corse HĂŽtels Corse Campings Corse Petites annonces Corse Compagnon de voyage Corse partir en Corse Transport Location de voiture en Corse Trouver un billet d'avion RĂ©server sa traversĂ©e en ferry SĂ©jour RĂ©server un voyage sur mesure RĂ©server avec une agence locale RĂ©server un sĂ©jour bien-ĂȘtre Organiser un sĂ©jour adaptĂ© Ă  votre handicap HĂ©bergement RĂ©server un hĂŽtel Louer un appartement RĂ©server une chambre d’hĂŽte Trouver une location entre particuliers Rechercher des auberges de jeunesse Rechercher en camping Échangez votre logement Sur place RĂ©server votre activitĂ© DĂ©couvrir les Calanques de Piana Boutique -5% Achetez vos guides livraison gratuite Guide du routard Corse Le guide de la visite d'entreprise Nos 1200 coups de cƓur en France Nos meilleures chambres d'hĂŽtes en France Nos meilleurs campings en France Nos meilleurs hĂ©bergements insolites en France Nos meilleurs restos en France Nos meilleurs sites pour observer les oiseaux en France Services Annonces Corse Comment y aller Routard Assurance Indemnisation problĂšmes aĂ©riens Voir aussi HĂŽtels Corse HĂŽtels Porto-Vecchio 32 HĂŽtels HĂŽtels Bonifacio 28 HĂŽtels HĂŽtels Ajaccio 25 HĂŽtels HĂŽtels Calvi 24 HĂŽtels HĂŽtels Porto 21 HĂŽtels HĂŽtels Corte 20 HĂŽtels HĂŽtels Bastia 17 HĂŽtels HĂŽtels Propriano 15 HĂŽtels HĂŽtels L'Île-Rousse 14 HĂŽtels HĂŽtels Saint-Florent 13 HĂŽtels Voir tous les hĂŽtels Corse
Dismoi, qu’est-ce t’as Ă  perdre ? Rien ! Alors tu cours aprĂšs le flouze, tu coules, sous les coups tu l’ouvres, Tu cours, tu cours, tu souffres et puis tu prouves.. J'aurai voulu t'offrir le -33% Le deal Ă  ne pas rater Jumbee Roundnet – Jeu de plein air Ă  29,99€ € € Voir le deal Florence Foresti Les Blablas des Forestiens CinĂ©ma +2Zaz'Justine6 participantsAuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet Meryl Streep Mer 18 Juil - 251 Et voilĂ , il fallait bien que ça arrive^^ je parle pour ceux qui patissent de mon coup de coeur soudain pour cette actrice formidableMeryl Streep, que dire sur elle? un monstre de talent comme on n'en a jamais vu jusqu'Ă  aujourd'hui, la plus grande actrice de son temps, et d'ailleur je me demande s'il y en a eu avant elle. NĂ©e le 22 Juin 1949 dans le New Jersey, elle se destine d'abord Ă  une carriĂšre de cantatrice, puis se rĂ©vĂšle au thĂ©atre aprĂšs une formation en art dramatique Ă  l'universitĂ© de Yale, et intĂšgre le Phoenix Repertory Theatre de New York. Les rĂŽles suivent trĂšs vite aprĂšs quelques annĂ©es passĂ©es sur les planches, dans "Julia" en 77, puis premier grand succĂšs avec "Kramer vs Kramer" qui lui vaudra le golden globe de la meilleure actrice en 1980, dĂ©jĂ . La plupart de ses films sont de vĂ©ritables succĂšs, son talent est maintes fois reconnu, elle a Ă  son actif 5 golden globe, 2 oscars et plusieurs nominations aussi, plus d'autres prix de tous genre Emmy award, bafta, screen actor guild award tout au long de sa carriĂšre, chacun de ses rĂŽles furent rĂ©compensĂ©s. Ainsi que l'American Film Institute Life Achievement Award, qui rĂ©compense l'ensemble de sa carriĂšre en les films les plus marquants dans sa longue biographie Voyage au bout de l'enfer, Kramer contre Kramer, Manhattan avec Woody Allen 06 , La maitresse du lieutenant Français, Le choix de sophie "Meryl Streep rĂ©alise dans ce long mĂ©trage, la plus grande performence d'acteur, homme et femme confondus de l'histoire", Out of Africa, un cri dans la nuit, La mort vous va si bien, sur la route de madisson, the Hours, Le diable s'habille en Prada, et recemment, The last a jouĂ© avec les plus grands Mike Nichols, Jack nicholson, Jim Carrey, Robert De Niro, Clint Eastwood, j'en actrice dont la prioritĂ© aura toujours Ă©tĂ© de ne pas s'enfermer dans un style particulier, elle a tout tentĂ©, tout essayĂ©, elle a survolĂ© sur toute sa carriĂšre tous les schĂ©mas de vie, de caractĂšre possibles, elle a jouĂ© dans le film de plus sĂ©rieux du monde, jusqu'au plus dĂ©lurĂ© j'ai tout fais, j'ai tout fais! et c'est sans doute ce que j'aime le plus chez elle, au delĂ  son immense le dirait Muriel Robin, j'aime le talent, et elle l'incarne Ă  la perfection. Aucune traces de Meryl dans ses rĂŽles, elle est quelqu'un d'autre, son personnage Ă  part entiĂšre, elle le vit Ă  fond, elle ne lache pas prise une seule minute, mĂȘme si elle apporte toujours sa touche personnelle Ă  ses rĂŽles comme le cĂŽtĂ© humain de Miranda dans "Le diable d'habille en Prada" derriĂšre sa carapace, qui n'apparait pas dans le bouquin Ă  la base.J'aime la voir Ă  l'oeuvre, j'aime l'entendre et la voir chanter, j'aime voir ses photos sur lesquelles elle n'est presque jamais maquillĂ©e, j'aime la voir en sortie, lĂ  oĂč elle est habillĂ©e comme l'as de pique elle le dit elle mĂȘme, pas coiffĂ©e, pas maquillĂ©e, elle s'en fou, elle n'est pas lĂ  pour ĂȘtre belle. J'aime lire ses interviews dans lesquelles transparaissent toujours sa remarquable intelligence dans les relations humaines, sa volontĂ© de chercher en chaque ĂȘtre humain ce qui le rend unique, le pardon qu'elle accorde au pire ĂȘtre humain, sa tolĂ©rance, son sens de l'observation que peu de gens ont aujourd'hui. Et j'aime par dessus tout lorsqu'elle dit qu'elle s'est toujours sentie ĂȘtre une femme de 40 ans, mĂȘme Ă  17 ans, et qu'elle a attendu de fĂȘter son quarantiĂšme anniversaire pour enfin vivre et se sentir bien dans sa peau. Je la connaissais Ă  travers quelques films, mais j'ai vraiment eu envie de la dĂ©couvrir en revoyant "Le diable s'habille en prada", c'est chose faite, et je ne la lĂąche mon coup de coeur de la semaine qui le restera, car on oubli pas une actrice comme chante I'm checking out dans "The Edge" en 1990, Ă  voir absolument!! [Et en plus, elle chante^^] JustineforestisĂ©eNombre de messages 1090Age 33Date d'inscription 06/07/2006Sujet Re Meryl Streep Mer 18 Juil - 1042 Bah Ă©coute j'ai dĂ©couvert Meryl Streep toute pitite en regardant en boucle "la mort vous va si bien" qui a trĂšs mal vieilli certes mais qui demeure culte pour moi, j'ai Ă©tĂ© beaucoup plus rĂ©servĂ©e quant au "diable s'habille en prada" par rapport au livre mais j'ai appris Ă  dissocier le livre du film qui sont complĂštement diffĂ©rent, et puis c'est pas Ă  MĂ©ryl que j'en veux mais plutĂŽt au parti pris du rĂ©alisateur! InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Meryl Streep Mer 18 Juil - 1625 Oui les avis ont Ă©tĂ© partagĂ©s sur le film justement Ă  cause de sa distance avec le livre. Heureusement pour moi, j'ai d'abord vu le film, puis lu le livre et c'est vrai qu'on ne reconnait pas trop les faits, les attitudes et les sentiments des personnages. Une Miranda intengible dans sa froideur et son exigeance, une Andrea qui se chope une phobie d'aller travailler, qui hais sa boss au plus haut point... mouais! lol Je pense que je prĂ©fĂšre quand mĂȘme la version du film. Ca offre une evolution entre Miranda et Andy, qui n'aurait pas eu lieu si elles avaient continuĂ© Ă  s'affronter comme ça. Et j'aime par dessus tout ce cĂŽtĂ© des femmes de pouvoir, extremement exigeantes, froides, strictes, jamais contentes de rien; mais qui cachent derriĂšre cette carapace beaucoup de sensibilitĂ© et de mal-ĂȘtre... et alors cette scĂšne dans la chambre d'hotel, Miranda en peignoir, pas maquillĂ©e, les yeux rouges de larmes, je l'ai trouvĂ©e absolument magnifique, elle nous a tirĂ©s avec elle et nous a ammenĂ©s Ă  beaucoup de sympathie pour ce personnage. C'est le genre de femme qui m'attirent dans la vie en terme de relation humaine, ces femmes qui vous semblent inaccessibles, dĂ©nuĂ©es de toute sympathie envers les autres mais qui, une fois que vous avez rĂ©ussi Ă  passer au dessus des apparences se rĂ©lĂšvent ĂȘtre les personnes les plus exceptionelles qui j'arrete lol. Ah ben je suis contente que tu conaisse "la mort vous va si bien"! je l'ai vu une fois il y a trĂšs longtemps, je m'en souviens Ă  peine, lĂ  j'attend impatiemment de le recevoir, et en attendant je regarde des extraits sur youtube et je suis mais MDR. Elle est Ă©poustouflante dans ce rĂŽle d'hystĂ©rique dĂ©lurĂ©e, obsĂ©dĂ©e par sa jeunesse et effrayĂ©e par le vieillissement. Elle a dit qu'il Ă©tait le premier et dernier film qu'elle tournerait avec des effets spĂ©ciaux, mais qu'elle a adorĂ© ça, elle s'est Ă©clatĂ©e sur le tournage, et ça se ressent sur les images. JustineforestisĂ©eNombre de messages 1090Age 33Date d'inscription 06/07/2006Sujet Re Meryl Streep Mer 18 Juil - 2003 Bah justement, c'est connaissant sa prestation dans "la mort vous va si bien" que je regrette moi que "le diable s'habille en prada" ne sois pas plus proche du livre, parce que quand on sait Ă  quel point elle est capable de mettre son talent au service d'un rĂŽle de sal...pe, je trouve dĂ©cevant de la part du rĂ©alisateur d'avoir pris un part pris diffĂ©rent, mais bon, c'est subjectif! InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Meryl Streep Mer 18 Juil - 2008 Mdrrr oui, une Miranda diabolique Ă  fond lui aurait Ă©tĂ© Ă  merveille Ă©galement. Mais la pauvre, quand mĂȘme! mdr elle a souvent dit qu'elle n'en pouvait plus d'ĂȘtre odieuse sur le plateau, Ă  tel point qu'en rentrant chez elle le soir elle Ă©tait toute cool et hyper gentille avec tout le monde, et ça agassait son mari 08 Est-ce que quelqu'un a vu "Le choix de Sophie"? ce film reste LA rĂ©fĂ©rence de sa carriĂšre, j'attend Ă©galement de le recevoir, je n'ai pu voir que quelques extraits dans lesquels elle m'a Ă©mue aux larmes mĂȘme en anglais j'ai compris^^ mdr, comme quoi quand je veux... Zaz'cours-forestNombre de messages 736Date d'inscription 31/03/2007Sujet Re Meryl Streep Mer 18 Juil - 2035 Je l'ai adorĂ©e dans le "Diable s'habille en Prada", elle joue trop bien !!! 12 Mais la photo date de quand ??? ? InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Meryl Streep Mer 18 Juil - 2045 De Mars 1989 >__ pres de metzDate d'inscription 01/10/2006Sujet Re Meryl Streep Jeu 19 Juil - 1552 Ah bah La voila je me disais quand est-ce qu'elle va le mettre elle a l'air d'etre quelqu'un de sacrĂ©ment douĂ©e, en plus elle chante bien 06 "une seule fausse note en 4 min de chabt, sympa quoi""quelle fausse note ? xD"enfin bon ^^ longue vie Ă  meryl.. et non pas longue vie au streep 08 InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Meryl Streep Jeu 19 Juil - 1757 Justine a Ă©crit Bah dis-donc si c'est pas une passion, ça!Mais en fait je me disais que t'apprĂ©cies un peu le mĂȘme genre de femmes flo Ă  part je veux dire que Jane et Meryl ont un petit truc en commun dans le visage, sont toutes les 2 des femmes mures, enfin, elles m'ont toujours fait penser l'une Ă  l'autre... Jolie observation, et c'est vrai. Je sais reconnaitre le talent, une belle interprĂ©tation chez n'importe quel acteur ou actrice qui le mĂ©rite mais... aucun et aucune ne forcent mon admiration comme c'est le cas pour Jane et Meryl. Elles arrivent en fin de carriĂšre, elles ont fait leur preuve et entrent dans l'histoire du cinĂ©ma ou de la tĂ©lĂ© AmĂ©ricaine. Et mĂȘme si j'admire toujours Jane Seymour, je trouve tellement plus Ă  Meryl... d'une part, Jane a trĂšs peu tournĂ© pour le cinĂ©ma, elle s'est plutĂŽt dirigĂ©e vers les tĂ©lĂ©films; alors que Meryl a dut tourner 4 tĂ©lĂ©films je crois dans toute sa carriĂšre et s'est entiĂšrement consacrĂ©e au cinĂ©ma, et pas n'importe quels rĂŽles. Meryl a explorer tous les rĂŽles possibles et imaginables dans toute sa carriĂšre, alors que Jane est surtout restĂ©e dans le tragique, elle est enfermĂ©e lĂ  dedans et a du mal Ă  s'en sortir. Et puis mĂȘme je ne sais pas... je ne retrouve jamais, d'un film Ă  l'autre le mĂȘme jeu de Meryl, mĂȘme s'il exprime la mĂȘme Ă©motion, chaque rĂŽle est diffĂ©rent, alors que Jane a tendance Ă  la jouer toujours pareil. Meryl est beaucoup plus spontanĂ©e, elle ne sait pas ce qu'elle fait et c'est ce qui rend son jeu si exceptionnel, vrai, sincĂšre et surtout inimitable. Et enfin... Ben dĂ©solĂ©e, mais Meryl, Ă  59 ans se prend encore de grands rĂŽles au cinĂ©ma et n'a jamais cessĂ© de jouer depuis 77, au moins un film par an, et un premier rĂŽle tant qu'Ă  faire. Jane est un peu plus jeune qu'elle et pourtant... ça fait dĂ©jĂ  quelques annĂ©es qu'elle stagne, qu'elle se voit forcĂ©e d'accepter de petits rĂŽles de guest, des personnages loufoques mais sans grand interet, et recessement, dans chaque sĂ©rie, chaque film, chaque tĂ©lĂ©film; elle fini Ă  poil! nan mais c'est quoi ça? Je suis assez déçue par ce cĂŽtĂ© lĂ  mais bon, elle fait ce qu'elle peut... Loleyforestisation accomplieNombre de messages 2322Localisation Forestiland Bordeaux et son vin XDDate d'inscription 01/07/2006Sujet Re Meryl Streep Ven 20 Juil - 2124 Mouhaha enfin un topic sur elle pres de metzDate d'inscription 01/10/2006Sujet Re Meryl Streep Ven 10 AoĂ» - 018 Du coup tu va voir plus personne ne va poster 8-A part moi ^^ Je faisais pas expres de dormir pendant tes frames >< j'Ă©tais fatiguĂ© xD =DNan mais c'est superbe, surtout le gif que tu as mis du temps Ă  faire hein je le sais je l'ai vu de mes propres yeux meme si ils Ă©taient clos.. faudra que je pense Ă  m'attaquer au gif le verbe serait plutot massacrer en fait. InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Meryl Streep Ven 17 AoĂ» - 249 Ben oui dĂ©jĂ  que plus grand monde ne poste... mdr m'en fou j'ai que ce topic pour poster mes crĂ©ations en ce moment...N'empeche en parlant de gif... j'allucine toujours de la maniĂšre dont tu dis ça "dgift" 18 ça fait peur mdr en tous cas j'attend de voir ça...Sinon rĂ©cemment j'ai revu "la mort vous va si bien" et dĂ©couvert "La riviĂšre sauvage". Alors dĂ©jĂ , Meryl en hystĂ©rique notoire dans cette comĂ©die complĂ©tement loufoque, ça vaut le coup d'ĂȘtre vu! c'est Ă  mourir de rire. Et Meryl en femme de tĂȘte, sportive de haut niveau, protĂ©geant sa famille de deux preneurs d'otage, ça vaut le dĂ©tour aussi! le film est trĂšs bien construit, il m'a tenue attentive tout du long, je l'adore!Et cĂŽtĂ© crĂ©ations.... deux nouveaux fond. Je tente des choses en ce moment lol le premier est fait avec des captures d'une scĂšne de "Adaptation", elle est shootĂ© Ă  la cocaine biologique et se met Ă  ĂȘtre fascinĂ©e par tout ce qui l'entoure. Le brossage de dents, ses pieds, la tonalitĂ© du tĂ©lĂ©phone... trĂšs drĂŽle! et le deuxiĂšme, ses rares photos avec le crĂ©ateur Valentino, qui a acceptĂ© d'apparaitre dans "Le diable s'habille en Prada" lors du premier dĂ©filĂ© Ă  Paris uniquement pour tourner un scĂšne avec Meryl. Bref lĂ  j'ai tentĂ© du tout nouveau, je ne m'y suis pas encore faite, je n'aime pas trop... s CaroleforestimaniaqueNombre de messages 1600Age 42Localisation paris/to loseDate d'inscription 15/05/2006Sujet Re Meryl Streep Ven 17 AoĂ» - 1355 ah mais ça t'inspire dis donc^^ je trouve ça gĂ©nial, faut pas hĂ©siter Ă  poster les crĂ©as justement Ă  chaque fois que je suis admirativement quelqun je me prive pas d'en faire le portrait, c'est par pĂ©riode en fait, avant flo, j' avait eu Uma Thurman comme muse, alors qui sait, peut-etre la grande Meryl un de ces quatres? InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Meryl Streep Ven 17 AoĂ» - 2338 Ah mais j'espĂšre bien que tu craqueras sur elle! 12 voir ma fabuleuse Meryl dessinĂ©e avec ce coup de crayon incroyable que tu as, ce serait pure merveille! en plus avec le nez qu'elle a... tu t'Ă©claterais! non je te force pas la main, vous avez vu ça oĂč? 18Mais son style si diffĂ©rent de celui de florence, les photos trĂšs diffĂ©rentes Ă©galement, ça me permet de renouveller le cĂŽtĂ© crĂ©atif, je n'aurais jamais fait ce genre de fond le dernier avec Flo... ça ne colle pas Ă  sa personnalitĂ©, Ă  son style ni rien d'ailleur... Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Meryl Streep Meryl Streep Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumFlorence Foresti Les Blablas des Forestiens CinĂ©maSauter vers
Jeme disais que pour la sĂ©duire, je devais la faire rire. Mais Ă  chaque fois qu'elle riait, c'est moi qui tombait amoureux. Tommaso Maria Ferrari . Sans titre — Je me disais que
PRÉSENTATION Ils se narrent Ă  moi dans leur langue, entre chat et loup, entre mĂȘmes ou presque, entre douceur et cruautĂ©, avant tout jour, avant toute heure. Je ne me rĂ©veille pas, le rĂȘve me rĂ©veille d’une main, la main de rĂȘve ouvre le tiroir Ă  gauche de mon lit qui sert de coffre Ă  rĂȘves, saisit sans bruit le bloc de papier et le feutre Pilot V Singpen celui qui Ă©crit si gros qu’il n’est pas besoin d’appuyer, il Ă©crit tout seul, et l’on note dans le noir Ă  toute allure, en marges, dedans par dessus bords, le rĂ©cit remplit l’esquif Ă  ras. Docile je ne dis mot le rĂȘve dicte j’obĂ©is les yeux fermĂ©s. J’ai appris cette docilitĂ©. Le rĂȘve veut. Je fais. Je suis sans pensĂ©e sans rĂ©ponse. Je note. La main dans le noir Ă©crit tant bien que mal, heurtĂ©, dĂ©raillant. Une fois accompli, le rĂȘve se glisse dans la boĂźte aux rĂȘves et je me lĂšve. Des dizaines de rĂȘves plus tard, jusqu’à des centaines, arrive la lecture. À mon tour ! Les rĂȘves dorment profondĂ©ment. Voici que je contemple Ă  loisir leur visage psychique, leur long corps hantĂ©, et certes je dĂ©couvre leurs secrets. Jadis je me sentais coupable de nuit. J’habitais toujours deux pays, le pays diurne et le pays continu discontinu trĂšs tempestueux nocturne. Mais je ne le disais pas. Je me croyais en fraude dans l’un et dans l’autre en fraude autrement, puisque je n’avais qu’un visa pour deux pays. D’ailleurs je n’aurais pas su dire lequel Ă©tait le principal, le primordial, Ă©tant Ă  deux vies et Ă  deux temporalitĂ©s, lequel Ă©tait le lĂ©gitime ou l’autre. J’allais Ă  l’un qui Ă©tait peut-ĂȘtre l’autre avec la joie subreptice qui donne Ă  l’ñme un ressort ailĂ© lorsque je vais Ă  l’amour Ă  l’amance et mĂȘme sans faire d’autre chemin que dans les profondeurs. J’ai rendez-vous. Quel dĂ©lice de se rendre sur le parvis de nuit en espĂ©rant, sans savoir quelle aventure va arriver ! OĂč serai-je menĂ©e cette nuit ? Dans quel pays ? Dans quel pays Ă  pays ? Jadis, j’ai craint de perdre mon pays de grĂące. C’est que les RĂȘves ne se commandent pas. Ils font Dieu. On les prie, c’est tout. Seule leur volontĂ© est faite. Cette crainte m’est venue lorsque, commençant Ă  Ă©crire, j’ai dĂ©couvert avec Ă©pouvante que ce geste, Ă©crire, devenu ma vie, ma permission, ma possibilitĂ©, ma cause de vivre Ă©tait malheureusement Ă  la merci et Ă  la grĂące des rĂȘves comme l’enfant Ă  la merci de la mamelle. Et si ça se tarissait ? Il arriva quelques saisons de sĂ©cheresse, je ne m’en souviens pas, mais cela arrive, on a parfois le lit vide, car c’est un sol fragile, sensible aux variations du corps, lequel est exposĂ© aux circonstances sĂ©culaires. Les rĂȘves veulent une bonne monture. La bĂȘte est-elle harassĂ©e, ils volent quand mĂȘme, mais moins puissamment. Si je ne rĂȘvais plus ? avais-je tremblĂ©, je tomberais en poussiĂšre. Mais ils ne nous abandonnent pas, les dieux, chose mystĂ©rieuse. Ils sont tout comme Lui. Boudent-ils, se cachent-ils ? Jusqu’au jour oĂč ils reviennent. Cette alliance-lĂ  – comment l’appeler ? – est incorruptible Cela donne une sorte de paix, savoir qu’ils reviennent. Or cette paix est une guerre. Car, la nuit dans le pays aux populations agitĂ©es et changeantes, il fait toujours guerre. Ce “livre de rĂȘves sans interprĂ©tation” vient d’une plaisanterie. C’était Ă  un dĂźner avec M. D. Donne-moi un livre dit cet Ă©diteur de rĂȘve. Pour rire je dis veux-tu cinquante rĂȘves ? Et ce fut fait Ă  ma grande surprise. Ainsi, c’était pour rire, et cela n’aurait pu ĂȘtre autrement. Car si noires et sanglantes soient ces trĂšs courtes vies, les rĂȘves, elles sont toujours aussi pour rire. Au plaisir de souffrir s’ajoute le plaisir du ridicule qui aurĂ©ole le rĂȘveur, en ce cas, la rĂȘveuse. VoilĂ  donc qui je suis aussi en rĂ©alitĂ© ? Car le rĂȘve dĂ©voile la rĂ©alitĂ©, n’est-ce pas ? Cette femme menacĂ©e d’échec et de prĂ©somption, tantĂŽt bonne, tantĂŽt vaniteuse ? Soit. J’accepte cette exhibition de mes faibles et de mes faiblesses, mes blessures secrĂštes, auxquelles je dois mes efforts vers la dignitĂ© et le sublime. J’avais dit cinquante. Allez demander Ă  Freud pourquoi cinquante. Alors on essaie de choisir des rĂšgles de non-choisir. Sans compter l’inconscient. Mais toutes les rĂšgles dĂ©faillent. RĂȘves de l’an 2000 ? Cela ferait croire qu’il y aurait des rĂȘves par an. RĂȘves utilisĂ©s dans des livres ? Il y en a quelques-uns ici prĂ©sents. Le reste est Ă  l’avenant. J’ai piochĂ©. TirĂ© les cartes. J’ai Ă©cartĂ© des rĂȘves que je jugeais menaçants ou menacĂ©s, par la lecture, d’interprĂ©tation dangereusement et inĂ©vitablement erronĂ©e. Cela m’ennuierait que dans une lecture sans prudences on croie que je-pour-de-bon aie pu avoir-pour-de-bon une liaison-pour-de-bon avec tel monarque ou tel grand Ă©crivain d’un sexe ou un autre. Ou que l’on croie que j’ai vraiment tuĂ© ou voulutuer mon fils ou ma tante. Je n’ai aucunement “corrigĂ©â€, censurĂ©, touchĂ© en rien aux rĂ©cits enregistrĂ©s par la main entre chat et loup. Ils sont reproduits intĂ©gralement, bruts, innocents, tels qu’ils s’ébattaient dans l’aube prĂ©analytique. Je pourrais, pour mon propre profit, les analyser. Moi seule pourrais le faire, puisque j’ai seule les clĂ©s. Je ne le fais pas ici. Je me suis tenue Ă©loignĂ©e de l’analyse et de la littĂ©rature. Ces choses sont des rĂ©cits primitifs. Des larves. J’aurais pu, les couvant, les porter Ă  papillons. Alors ils n’eussent plus Ă©tĂ© des rĂȘves. Je ne les a pas Ă©valuĂ©s je reste leur rĂȘveuse. Je suis encore dans le rĂȘve qui a lieu dans moi. Aucune distance mĂȘme minime ne me permet de les re-lire comme je puis relire des pages d’écriture, il n’y a pas d’instance tierce. À moi ils ont causĂ© des ennuis et des troubles, mais je ne sais pas ce qu’à toi ils causeront. Au battement de mon cƓur qui ne ment pas, je reconnais ma mĂšre la vraie ou mon amour l’innocent. Toutefois, je tiens Ă  dresser ici une pancarte sur laquelle on lira Attention ! RĂȘves ! Ces RĂȘves arrivent avec des “titres” presque toujours. C’est Ă  l’instant oĂč le RĂȘve commence sa dictĂ©e qu’il se donne et m’annonce son nom. » H. C.
\nje me disais que pour la faire rire livre
setenir \sə tə.niʁ\ 3 e groupe ( voir la conjugaison) pronominal transitif direct, transitif indirect, impersonnel, intransitif, (Forme absolue) Rester dans un cadre normal. → voir n’avoir qu’à bien se tenir. Grand-mĂšre a toujours peur que nous les dĂ©rangions, ce qui ne l’empĂȘche pas de venir de temps en temps avec nous, pour s
À Ernest Havet. DERNIER MOT. Un dernier mot, Pascal ! À ton tour de m'entendre Pousser aussi ma plainte et mon cri de fureur. Je vais faire d'horreur frĂ©mir ta noble cendre, Mais du moins j'aurai dit ce que j'ai sur le coeur. À plaisir sous nos yeux lorsque ta main dĂ©roule Le tableau dĂ©solant des humaines douleurs, Nous montrant qu'en ce monde oĂč tout s'effondre et croule L'homme lui-mĂȘme n'est qu'une ruine en pleurs, Ou lorsque, nous traĂźnant de sommets en abĂźmes, Entre deux infinis tu nous tiens suspendus, Que ta voix, pĂ©nĂ©trant en leurs fibres intimes, Frappe Ă  cris redoublĂ©s sur nos coeurs Ă©perdus, Tu crois que tu n'as plus dans ton ardeur fĂ©brile, Tant dĂ©jĂ  tu nous crois Ă©branlĂ©s, abĂȘtis, Qu'Ă  dĂ©voiler la Foi, monstrueuse et stĂ©rile, Pour nous voir sur son sein tomber anĂ©antis. À quoi bon le nier ? dans tes sombres peintures, Oui, tout est vrai, Pascal, nous le reconnaissons VoilĂ  nos dĂ©sespoirs, nos doutes, nos tortures, Et devant l'Infini ce sont lĂ  nos frissons. Mais parce qu'ici-bas par des maux incurables, Jusqu'en nos profondeurs, nous nous sentons atteints, Et que nous succombons, faibles et misĂ©rables, Sous le poids accablant d'effroyables destins, Il ne nous resterait, dans l'angoisse oĂč nous sommes, Qu'Ă  courir embrasser cette Croix que tu tiens ? Ah ! nous ne pouvons point nous dĂ©fendre d'ĂȘtre hommes, Mais nous nous refusons Ă  devenir chrĂ©tiens. Quand de son Golgotha, saignant sous l'aurĂ©ole, Ton Christ viendrait Ă  nous, tendant ses bras sacrĂ©s, Et quand il laisserait sa divine parole Tomber pour les guĂ©rir en nos coeurs ulcĂ©rĂ©s ; Quand il ferait jaillir devant notre Ăąme avide Des sources d'espĂ©rance et des flots de clartĂ©, Et qu'il nous montrerait dans son beau ciel splendide Nos trĂŽnes prĂ©parĂ©s de toute Ă©ternitĂ©, Nous nous dĂ©tournerions du Tentateur cĂ©leste Qui nous offre son sang, mais veut notre raison. Pour repousser l'Ă©change inĂ©gal et funeste Notre bouche jamais n'aurait assez de Non ! Non Ă  la Croix sinistre et qui fit de son ombre Une nuit oĂč faillit pĂ©rir l'esprit humain, Qui, devant le ProgrĂšs se dressant haute et sombre, Au vrai libĂ©rateur a barrĂ© le chemin ; Non Ă  cet instrument d'un infĂąme supplice OĂč nous voyons, auprĂšs du divin Innocent Et sous les mĂȘmes coups, expirer la justice ; Non Ă  notre salut s'il a coĂ»tĂ© du sang ; Puisque l'Amour ne peut nous dĂ©rober ce crime, Tout en l'enveloppant d'un voile sĂ©ducteur, MalgrĂ© son dĂ©vouement, Non ! mĂȘme Ă  la Victime, Et Non par-dessus tout au Sacrificateur ! Qu'importe qu'il soit Dieu si son oeuvre est impie ? Quoi ! c'est son propre fils qu'il a crucifiĂ© ? Il pouvait pardonner, mais il veut qu'on expie ; Il immole, et cela s'appelle avoir pitiĂ© ! Pascal, Ă  ce bourreau, toi, tu disais Mon PĂšre. » Son odieux forfait ne t'a point rĂ©voltĂ© ; Bien plus, tu l'adorais sous le nom de mystĂšre, Tant le problĂšme humain t'avait Ă©pouvantĂ©. Lorsque tu te courbais sous la Croix qui t'accable, Tu ne voulais, hĂ©las ! qu'endormir ton tourment, Et ce que tu cherchais dans un dogme implacable, Plus que la vĂ©ritĂ©, c'Ă©tait l'apaisement, Car ta Foi n'Ă©tait pas la certitude encore ; Aurais-tu tant gĂ©mi si tu n'avais doutĂ© ? Pour avoir reculĂ© devant ce mot J'ignore, Dans quel gouffre d'erreurs tu t'es prĂ©cipitĂ© ! Nous, nous restons au bord. Aucune perspective, Soit Enfer, soit NĂ©ant, ne fait pĂąlir nos fronts, Et s'il faut accepter ta sombre alternative, Croire ou dĂ©sespĂ©rer, nous dĂ©sespĂ©rerons. Aussi bien, jamais heure Ă  ce point triste et morne Sous le soleil des cieux n'avait encor sonnĂ© ; Jamais l'homme, au milieu de l'univers sans borne, Ne s'est senti plus seul et plus abandonnĂ©. DĂ©jĂ  son dĂ©sespoir se transforme en furie ; Il se traĂźne au combat sur ses genoux sanglants, Et se sachant vouĂ© d'avance Ă  la tuerie, Pour s'achever plus vite ouvre ses propres flancs. Aux applaudissements de la plĂšbe romaine Quand le cirque jadis se remplissait de sang, Au-dessus des horreurs de la douleur humaine, Le regard dĂ©couvrait un CĂ©sar tout puissant. Il Ă©tait lĂ , trĂŽnant dans sa grandeur sereine, Tout entier au plaisir de regarder souffrir, Et le gladiateur, en marchant vers l'arĂšne, Savait qui saluer quand il allait mourir. Nous, qui saluerons-nous ? Ă  nos luttes brutales Qui donc prĂ©side, armĂ© d'un sinistre pouvoir ? Ah ! seules, si des Lois aveugles et fatales Au carnage Ă©ternel nous livraient sans nous voir, D'un geste rĂ©signĂ© nous saluerions nos reines. EnfermĂ© dans un cirque impossible Ă  franchir, L'on pourrait nĂ©anmoins devant ces souveraines, Tout roseau que l'on est, s'incliner sans flĂ©chir. Oui, mais si c'est un Dieu, maĂźtre et tyran suprĂȘme, Qui nous contemple ainsi nous entre-dĂ©chirer, Ce n'est plus un salut, non ! c'est un anathĂšme Que nous lui lancerons avant que d'expirer. Comment ! ne disposer de la Force infinie Que pour se procurer des spectacles navrants, Imposer le massacre, infliger l'agonie, Ne vouloir sous ses yeux que morts et que mourants ! Devant ce spectateur de nos douleurs extrĂȘmes Notre indignation vaincra toute terreur ; Nous entrecouperons nos rĂąles de blasphĂšmes, Non sans dĂ©sir secret d'exciter sa fureur. Qui sait ? nous trouverons peut-ĂȘtre quelque injure Qui l'irrite Ă  ce point que, d'un bras forcenĂ©, Il arrache des cieux notre planĂšte obscure, Et brise en mille Ă©clats ce globe infortunĂ©. Notre audace du moins vous sauverait de naĂźtre, Vous qui dormez encore au fond de l'avenir, Et nous triompherions d'avoir, en cessant d'ĂȘtre, Avec l'HumanitĂ© forcĂ© Dieu d'en finir. Ah ! quelle immense joie aprĂšs tant de souffrance ! À travers les dĂ©bris, par-dessus les charniers, Pouvoir enfin jeter ce cri de dĂ©livrance Plus d'hommes sous le ciel, nous sommes les derniers ! » Pascal PoĂšmes de Louise AckermannCitations de Louise Ackermann Mets-toi sur ton sĂ©ant, lĂšve tes yeux, dĂ©range Ce drap glacĂ© qui fait des plis sur ton front d'ange, Ouvre tes mains, et prends ce livre il est Ă  toi. Ce livre oĂč vit mon Ăąme, espoir, deuil, rĂȘve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie, Mes angoisses, mon aube, hĂ©las ! de pleurs suivie, L'ombre et son ouragan, la rose et son pistil, Ce livre azurĂ©, triste, orageux, d'oĂč sort-il ? D'oĂč sort le blĂȘme Ă©clair qui dĂ©chire la brume ? Depuis quatre ans, j'habite un tourbillon d'Ă©cume ; Ce livre en a jailli. Dieu dictait, j'Ă©crivais ; Car je suis paille au vent. Va ! dit l'esprit. Je vais. Et, quand j'eus terminĂ© ces pages, quand ce livre Se mit Ă  palpiter, Ă  respirer, Ă  vivre, Une Ă©glise des champs, que le lierre verdit, Dont la tour sonne l'heure Ă  mon nĂ©ant, m'a dit Ton cantique est fini ; donne-le-moi, poĂ«te. - Je le rĂ©clame, a dit la forĂȘt inquiĂšte ; Et le doux prĂ© fleuri m'a dit - Donne-le-moi. La mer, en le voyant frĂ©mir, m'a dit - Pourquoi Ne pas me le jeter, puisque c'est une voile ! - C'est Ă  moi qu'appartient cet hymne, a dit l'Ă©toile. - Donne-le-nous, songeur, ont criĂ© les grands vents. Et les oiseaux m'ont dit - Vas-tu pas aux vivants Offrir ce livre, Ă©clos si loin de leurs querelles ? Laisse-nous l'emporter dans nos nids sur nos ailes ! - Mais le vent n'aura point mon livre, ĂŽ cieux profonds ! Ni la sauvage mer, livrĂ©e aux noirs typhons, Ouvrant et refermant ses flots, Ăąpres embĂ»ches ; Ni la verte forĂȘt qu'emplit un bruit de ruches ; Ni l'Ă©glise oĂč le temps fait tourner son compas ; Le prĂ© ne l'aura pas, l'astre ne l'aura pas, L'oiseau ne l'aura pas, qu'il soit aigle ou colombe, Les nids ne l'auront pas ; je le donne Ă  la tombe. II Autrefois, quand septembre en larmes revenait, Je partais, je quittais tout ce qui me connaĂźt, Je m'Ă©vadais ; Paris s'effaçait ; rien, personne ! J'allais, je n'Ă©tais plus qu'une ombre qui frissonne, Je fuyais, seul, sans voir, sans penser, sans parler, Sachant bien que j'irais oĂč je devais aller ; HĂ©las ! je n'aurais pu mĂȘme dire Je souffre ! Et, comme subissant l'attraction d'un gouffre, Que le chemin fĂ»t beau, pluvieux, froid, mauvais, J'ignorais, je marchais devant moi, j'arrivais. Ô souvenirs ! ĂŽ forme horrible des collines ! Et, pendant que la mĂšre et la soeur, orphelines, Pleuraient dans la maison, je cherchais le lieu noir Avec l'aviditĂ© morne du dĂ©sespoir ; Puis j'allais au champ triste Ă  cĂŽtĂ© de l'Ă©glise ; TĂȘte nue, Ă  pas lents, les cheveux dans la bise, L'oeil aux cieux, j'approchais ; l'accablement soutient ; Les arbres murmuraient C'est le pĂšre qui vient ! Les ronces Ă©cartaient leurs branches dessĂ©chĂ©es ; Je marchais Ă  travers les humbles croix penchĂ©es, Disant je ne sais quels doux et funĂšbres mots ; Et je m'agenouillais au milieu des rameaux Sur la pierre qu'on voit blanche dans la verdure. Pourquoi donc dormais-tu d'une façon si dure Que tu n'entendais pas lorsque je t'appelais ? Et les pĂȘcheurs passaient en traĂźnant leurs filets, Et disaient Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ? Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge, Et VĂ©nus, qui pour moi jadis Ă©tincela, Tout avait disparu que j'Ă©tais encor lĂ . J'Ă©tais lĂ , suppliant celui qui nous exauce ; J'adorais, je laissais tomber sur cette fosse, HĂ©las ! oĂč j'avais vu s'Ă©vanouir mes cieux, Tout mon coeur goutte Ă  goutte en pleurs silencieux ; J'effeuillais de la sauge et de la clĂ©matite ; Je me la rappelais quand elle Ă©tait petite, Quand elle m'apportait des lys et des jasmins, Ou quand elle prenait ma plume dans ses mains, Gaie, et riant d'avoir de l'encre Ă  ses doigts roses ; Je respirais les fleurs sur cette cendre Ă©closes, Je fixais mon regard sur ces froids gazons verts, Et par moments, ĂŽ Dieu, je voyais, Ă  travers La pierre du tombeau, comme une lueur d'Ăąme ! Oui, jadis, quand cette heure en deuil qui me rĂ©clame Tintait dans le ciel triste et dans mon coeur saignant, Rien ne me retenait, et j'allais ; maintenant, HĂ©las !... - Ô fleuve ! ĂŽ bois ! vallons dont je fus l'hĂŽte, Elle sait, n'est-ce pas ? que ce n'est pas ma faute Si, depuis ces quatre ans, pauvre coeur sans flambeau, Je ne suis pas allĂ© prier sur son tombeau ! III Ainsi, ce noir chemin que je faisais, ce marbre Que je contemplais, pĂąle, adossĂ© contre un arbre, Ce tombeau sur lequel mes pieds pouvaient marcher, La nuit, que je voyais lentement approcher, Ces ifs, ce crĂ©puscule avec ce cimetiĂšre, Ces sanglots, qui du moins tombaient sur cette pierre, Ô mon Dieu, tout cela, c'Ă©tait donc du bonheur ! Dis, qu'as-tu fait pendant tout ce temps-lĂ  ? - Seigneur, Qu'a-t-elle fait ? - Vois-tu la vie en vos demeures ? A quelle horloge d'ombre as-tu comptĂ© les heures ? As-tu sans bruit parfois poussĂ© l'autre endormi ? Et t'es-tu, m'attendant, rĂ©veillĂ©e Ă  demi ? T'es-tu, pĂąle, accoudĂ©e Ă  l'obscure fenĂȘtre De l'infini, cherchant dans l'ombre Ă  reconnaĂźtre Un passant, Ă  travers le noir cercueil mal joint, Attentive, Ă©coutant si tu n'entendais point Quelqu'un marcher vers toi dans l'Ă©ternitĂ© sombre ? Et t'es-tu recouchĂ©e ainsi qu'un mĂąt qui sombre, En disant Qu'est-ce donc ? mon pĂšre ne vient pas ! Avez-vous tous les deux parlĂ© de moi tout bas ? Que de fois j'ai choisi, tout mouillĂ©s de rosĂ©e, Des lys dans mon jardin, des lys dans ma pensĂ©e ! Que de fois j'ai cueilli de l'aubĂ©pine en fleur ! Que de fois j'ai, lĂ -bas, cherchĂ© la tour d'Harfleur, Murmurant C'est demain que je pars ! et, stupide, Je calculais le vent et la voile rapide, Puis ma main s'ouvrait triste, et je disais Tout fuit ! Et le bouquet tombait, sinistre, dans la nuit ! Oh ! que de fois, sentant qu'elle devait m'attendre, J'ai pris ce que j'avais dans le coeur de plus tendre Pour en charger quelqu'un qui passerait par lĂ  ! Lazare ouvrit les yeux quand JĂ©sus l'appela ; Quand je lui parle, hĂ©las ! pourquoi les ferme-t-elle ? OĂč serait donc le mal quand de l'ombre mortelle L'amour violerait deux fois le noir secret, Et quand, ce qu'un dieu fit, un pĂšre le ferait ? IV Que ce livre, du moins, obscur message, arrive, Murmure, Ă  ce silence, et, flot, Ă  cette rive ! Qu'il y tombe, sanglot, soupir, larme d'amour ! Qu'il entre en ce sĂ©pulcre oĂč sont entrĂ©s un jour Le baiser, la jeunesse, et l'aube, et la rosĂ©e, Et le rire adorĂ© de la fraĂźche Ă©pousĂ©e, Et la joie, et mon coeur, qui n'est pas ressorti ! Qu'il soit le cri d'espoir qui n'a jamais menti, Le chant du deuil, la voix du pĂąle adieu qui pleure, Le rĂȘve dont on sent l'aile qui nous effleure ! Qu'elle dise Quelqu'un est lĂ  ; j'entends du bruit ! Qu'il soit comme le pas de mon Ăąme en sa nuit ! Ce livre, lĂ©gion tournoyante et sans nombre D'oiseaux blancs dans l'aurore et d'oiseaux noirs dans l'ombre, Ce vol de souvenirs fuyant Ă  l'horizon, Cet essaim que je lĂąche au seuil de ma prison, Je vous le confie, air, souffles, nuĂ©e, espace ! Que ce fauve ocĂ©an qui me parle Ă  voix basse, Lui soit clĂ©ment, l'Ă©pargne et le laisse passer ! Et que le vent ait soin de n'en rien disperser, Et jusqu'au froid caveau fidĂšlement apporte Ce don mystĂ©rieux de l'absent Ă  la morte ! Ô Dieu ! puisqu'en effet, dans ces sombres feuillets, Dans ces strophes qu'au fond de vos cieux je cueillais, Dans ces chants murmurĂ©s comme un Ă©pithalame Pendant que vous tourniez les pages de mon Ăąme, Puisque j'ai, dans ce livre, enregistrĂ© mes jours, Mes maux, mes deuils, mes cris dans les problĂšmes sourds, Mes amours, mes travaux, ma vie heure par heure ; Puisque vous ne voulez pas encor que je meure, Et qu'il faut bien pourtant que j'aille lui parler ; Puisque je sens le vent de l'infini souffler Sur ce livre qu'emplit l'orage et le mystĂšre ; Puisque j'ai versĂ© lĂ  toutes vos ombres, terre, HumanitĂ©, douleur, dont je suis le passant ; Puisque de mon esprit, de mon coeur, de mon sang, J'ai fait l'Ăącre parfum de ces versets funĂšbres, Va-t'en, livre, Ă  l'azur, Ă  travers les tĂ©nĂšbres ! Fuis vers la brume oĂč tout Ă  pas lents est conduit ! Oui, qu'il vole Ă  la fosse, Ă  la tombe, Ă  la nuit, Comme une feuille d'arbre ou comme une Ăąme d'homme ! Qu'il roule au gouffre oĂč va tout ce que la voix nomme ! Qu'il tombe au plus profond du sĂ©pulcre hagard, A cĂŽtĂ© d'elle, ĂŽ mort ! et que lĂ , le regard, PrĂšs de l'ange qui dort, lumineux et sublime, Le voie Ă©panoui, sombre fleur de l'abĂźme ! V Ô doux commencements d'azur qui me trompiez, Ô bonheurs ! je vous ai durement expiĂ©s ! J'ai le droit aujourd'hui d'ĂȘtre, quand la nuit tombe, Un de ceux qui se font Ă©couter de la tombe, Et qui font, en parlant aux morts blĂȘmes et seuls, Remuer lentement les plis noirs des linceuls, Et dont la parole, Ăąpre ou tendre, Ă©meut les pierres, Les grains dans les sillons, les ombres dans les biĂšres, La vague et la nuĂ©e, et devient une voix De la nature, ainsi que la rumeur des bois. Car voilĂ , n'est-ce pas, tombeaux ? bien des annĂ©es, Que je marche au milieu des croix infortunĂ©es, ÉchevelĂ© parmi les ifs et les cyprĂšs, L'Ăąme au bord de la nuit, et m'approchant tout prĂšs, Et que je vais, courbĂ© sur le cercueil austĂšre, Questionnant le plomb, les clous, le ver de terre Qui pour moi sort des yeux de la tĂȘte de mort, Le squelette qui rit, le squelette qui mord, Les mains aux doigts noueux, les crĂąnes, les poussiĂšres, Et les os des genoux qui savent des priĂšres ! HĂ©las ! j'ai fouillĂ© tout. J'ai voulu voir le fond. Pourquoi le mal en nous avec le bien se fond, J'ai voulu le savoir. J'ai dit Que faut-il croire ? J'ai creusĂ© la lumiĂšre, et l'aurore, et la gloire, L'enfant joyeux, la vierge et sa chaste frayeur, Et l'amour, et la vie, et l'Ăąme, - fossoyeur. Qu'ai-je appris ? J'ai, pensif , tout saisi sans rien prendre ; J'ai vu beaucoup de nuit et fait beaucoup de cendre. Qui sommes-nous ? que veut dire ce mot Toujours ? J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours, Dans la fosse que j'ai creusĂ©e en ma poitrine. Qui donc a la science ? oĂč donc est la doctrine ? Oh ! que ne suis-je encor le rĂȘveur d'autrefois, Qui s'Ă©garait dans l'herbe, et les prĂ©s, et les bois, Qui marchait souriant, le soir, quand le ciel brille, Tenant la main petite et blanche de sa fille, Et qui, joyeux, laissant luire le firmament, Laissant l'enfant parler, se sentait lentement Emplir de cet azur et de cette innocence ! Entre Dieu qui flamboie et l'ange qui l'encense, J'ai vĂ©cu, j'ai luttĂ©, sans crainte, sans remord. Puis ma porte soudain s'ouvrit devant la mort, Cette visite brusque et terrible de l'ombre. Tu passes en laissant le vide et le dĂ©combre, Ô spectre ! tu saisis mon ange et tu frappas. Un tombeau fut dĂšs lors le but de tous mes pas. VI Je ne puis plus reprendre aujourd'hui dans la plaine Mon sentier d'autrefois qui descend vers la Seine ; Je ne puis plus aller oĂč j'allais ; je ne puis, Pareil Ă  la laveuse assise au bord du puits, Que m'accouder au mur de l'Ă©ternel abĂźme ; Paris m'est Ă©clipsĂ© par l'Ă©norme Solime ; La haute Notre-Dame Ă  prĂ©sent, qui me luit, C'est l'ombre ayant deux tours, le silence et la nuit, Et laissant des clartĂ©s trouer ses fatals voiles ; Et je vois sur mon front un panthĂ©on d'Ă©toiles ; Si j'appelle Rouen, Villequier, Caudebec, Toute l'ombre me crie Horeb, CĂ©dron, Balbeck ! Et, si je pars, m'arrĂȘte Ă  la premiĂšre lieue, Et me dit Tourne-toi vers l'immensitĂ© bleue ! Et me dit Les chemins oĂč tu marchais sont clos. Penche-toi sur les nuits, sur les vents, sur les flots ! A quoi penses-tu donc ? que fais-tu, solitaire ? Crois-tu donc sous tes pieds avoir encor la terre ? OĂč vas-tu de la sorte et machinalement ? Ô songeur ! penche-toi sur l'ĂȘtre et l'Ă©lĂ©ment ! Écoute la rumeur des Ăąmes dans les ondes ! Contemple, s'il te faut de la cendre, les mondes ; Cherche au moins la poussiĂšre immense, si tu veux MĂȘler de la poussiĂšre Ă  tes sombres cheveux, Et regarde, en dehors de ton propre martyre, Le grand nĂ©ant, si c'est le nĂ©ant qui t'attire ! Sois tout Ă  ces soleils oĂč tu remonteras ! Laisse lĂ  ton vil coin de terre. Tends les bras, Ô proscrit de l'azur, vers les astres patries ! Revois-y refleurir tes aurores flĂ©tries ; Deviens le grand oeil fixe ouvert sur le grand tout. Penche-toi sur l'Ă©nigme oĂč l'ĂȘtre se dissout, Sur tout ce qui naĂźt, vit, marche, s'Ă©teint, succombe, Sur tout le genre humain et sur toute la tombe ! Mais mon coeur toujours saigne et du mĂȘme cĂŽtĂ©. C'est en vain que les cieux, les nuits, l'Ă©ternitĂ©, Veulent distraire une Ăąme et calmer un atome. Tout l'Ă©blouissement des lumiĂšres du dĂŽme M'ĂŽte-t-il une larme ? Ah ! l'Ă©tendue a beau Me parler, me montrer l'universel tombeau, Les soirs sereins, les bois rĂȘveurs, la lune amie ; J'Ă©coute, et je reviens Ă  la douce endormie. VII Des fleurs ! oh ! si j'avais des fleurs ! si Je pouvais Aller semer des lys sur ces deux froids chevets ! Si je pouvais couvrir de fleurs mon ange pĂąle ! Les fleurs sont l'or, l'azur, l'Ă©meraude, l'opale ! Le cercueil au milieu des fleurs veut se coucher ; Les fleurs aiment la mort, et Dieu les fait toucher Par leur racine aux os, par leur parfum aux Ăąmes ! Puisque je ne le puis, aux lieux que nous aimĂąmes, Puisque Dieu ne veut pas nous laisser revenir, Puisqu'il nous fait lĂącher ce qu'on croyait tenir, Puisque le froid destin, dans ma geĂŽle profonde, Sur la premiĂšre porte en scelle une seconde, Et, sur le pĂšre triste et sur l'enfant qui dort, Ferme l'exil aprĂšs avoir fermĂ© la mort, Puisqu'il est impossible Ă  prĂ©sent que je jette MĂȘme un brin de bruyĂšre Ă  sa fosse muette, C'est bien le moins qu'elle ait mon Ăąme, n'est-ce pas ? Ô vent noir dont j'entends sur mon plafond le pas ! TempĂȘte, hiver, qui bats ma vitre de ta grĂȘle ! Mers, nuits ! et je l'ai mise en ce livre pour elle ! Prends ce livre ; et dis-toi Ceci vient du vivant Que nous avons laissĂ© derriĂšre nous, rĂȘvant. Prends. Et, quoique de loin, reconnais ma voix, Ăąme ! Oh ! ta cendre est le lit de mon reste de flamme ; Ta tombe est mon espoir, ma charitĂ©, ma foi ; Ton linceul toujours flotte entre la vie et moi. Prends ce livre, et fais-en sortir un divin psaume ! Qu'entre tes vagues mains il devienne fantĂŽme ! Qu'il blanchisse, pareil Ă  l'aube qui pĂąlit, A mesure que l'oeil de mon ange le lit, Et qu'il s'Ă©vanouisse, et flotte, et disparaisse, Ainsi qu'un Ăątre obscur qu'un souffle errant caresse, Ainsi qu'une lueur qu'on voit passer le soir, Ainsi qu'un tourbillon de feu de l'encensoir, Et que, sous ton regard Ă©blouissant et sombre, Chaque page s'en aille en Ă©toiles dans l'ombre ! VIII Oh ! quoi que nous fassions et quoi que nous disions, Soit que notre Ăąme plane au vent des visions, Soit qu'elle se cramponne Ă  l'argile natale, Toujours nous arrivons Ă  ta grotte fatale, GethsĂ©mani ! qu'Ă©claire une vague lueur ! Ô rocher de l'Ă©trange et funĂšbre sueur ! Cave oĂč l'esprit combat le destin ! ouverture Sur les profonds effrois de la sombre nature ! Antre d'oĂč le lion sort rĂȘveur, en voyant Quelqu'un de plus sinistre et de plus effrayant, La douleur, entrer, pĂąle, amĂšre, Ă©chevelĂ©e ! Ô chute ! asile ! ĂŽ seuil de la trouble vallĂ©e D'oĂč nous apercevons nos ans fuyants et courts, Nos propres pas marquĂ©s dans la fange des jours, L'Ă©chelle oĂč le mal pĂšse et monte, spectre louche, L'Ăąpre frĂ©missement de la palme farouche, Les degrĂ©s noirs tirant en bas les blancs degrĂ©s, Et les frissons aux fronts des anges effarĂ©s ! Toujours nous arrivons Ă  cette solitude, Et, lĂ , nous nous taisons, sentant la plĂ©nitude ! Paix Ă  l'ombre ! Dormez ! dormez ! dormez ! dormez ! Êtres, groupes confus lentement transformĂ©s ! Dormez, les champs ! dormez, les fleurs ! dormez, les tombes ! Toits, murs, seuils des maisons, pierres des catacombes, Feuilles au fond des bois, plumes au fond des nids, Dormez ! dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis ! Calmez-vous, forĂȘt, chĂȘne, Ă©rable, frĂȘne, yeuse ! Silence sur la grande horreur religieuse, Sur l'ocĂ©an qui lutte et qui ronge son mors, Et sur l'apaisement insondable des morts ! Paix Ă  l'obscuritĂ© muette et redoutĂ©e, Paix au doute effrayant, Ă  l'immense ombre athĂ©e, A toi, nature, cercle et centre, Ăąme et milieu, Fourmillement de tout, solitude de Dieu ! Ô gĂ©nĂ©rations aux brumeuses haleines, Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines ! Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez ! Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrĂ©s ! Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute crĂ©ature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cieux de toutes parts descende ! Que les enfers dormants rĂȘvent les paradis ! Assoupissez-vous, flots, mers, vents, Ăąmes, tandis Qu'assis sur la montagne en prĂ©sence de l'Être, PrĂ©cipice oĂč l'on voit pĂȘle-mĂȘle apparaĂźtre Les crĂ©ations, l'astre et l'homme, les essieux De ces chars de soleil que nous nommons les cieux, Les globes, fruits vermeils des divines ramĂ©es, Les comĂštes d'argent dans un champ noir semĂ©es, Larmes blanches du drap mortuaire des nuits, Les chaos, les hivers, ces lugubres ennuis, PĂąle, ivre d'ignorance, Ă©bloui de tĂ©nĂšbres, Voyant dans l'infini s'Ă©crire des algĂšbres, Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein, Mesure le problĂšme aux murailles d'airain, Cherche Ă  distinguer l'aube Ă  travers les prodiges, Se penche, frĂ©missant, au puits des grands vertiges, Suit de l'oeil des blancheurs qui passent, alcyons, Et regarde, pensif, s'Ă©toiler de rayons, De clartĂ©s, de lueurs, vaguement enflammĂ©es, Le gouffre monstrueux plein d'Ă©normes fumĂ©es. Guernesey, 2 novembre 1855, jour des morts. A celle qui est restĂ©e en France PoĂšmes de Victor HugoCitations de Victor Hugo Lefondateur de Juste pour rire a aussi expliquĂ© en septembre 2021 qu’il ne voulait plus ĂȘtre la « carpette sur laquelle tout le monde s’essuie les pieds ». Selon les deux femmes, cela Une dizaine de jours aprĂšs son sacre, rencontre avec Paloma, reine de “Drag Race France”. IrrĂ©sistiblement drĂŽle en Fanny Ardant “cosmique”, incandescente dans les vĂȘtements rougeoyants de Lady Oscar ou encore espionne de nuit toute de velours vĂȘtue dans la peau de l’actrice du muet Musidora, Paloma, tout au long de la premiĂšre saison de Drag Race France, aura cĂ©lĂ©brĂ© Ă  chacune de ses apparitions le cinĂ©ma et la culture. Alors que vient de paraĂźtre le beau clip de son single Love, l’artĂšre – somptueuse ode cinĂ©phile oĂč s’entrecroisent De Palma, le giallo, Britney Spears, MylĂšne Farmer, le Rocky Horror Picture Show et des clins d’Ɠil au cinĂ©ma de Jacques Nolot ou Paul Vecchiali -, et avant que ne dĂ©bute la tournĂ©e de Drag Race France, rencontre avec la reine dans un cafĂ© parisien, et avec le roi qui se cache derriĂšre, Hugo Bardin. Ça fait un peu plus d’une semaine que tu as gagnĂ© Drag Race France, comment te sens-tu ? Paloma — Je pense que c’est un peu compliquĂ© de rationaliser le fait d’avoir gagnĂ© Drag Race quand on regarde l’émission depuis dix ans. J’ai toujours Ă©tĂ© trĂšs fan, j’ai toujours eu envie de la faire, je ne pensais pas qu’elle arriverait en France, tout s’est passĂ© tellement vite. En novembre, il y a eu l’annonce. En janvier, on savait si on Ă©tait prises et en mars, on tournait. Je pense que j’ai rĂ©alisĂ© quand j’ai reçu des messages des gagnantes des saisons amĂ©ricaines. Je m’attendais Ă  ce qu’il y ait un engouement du public queer, mais je ne pensais pas que le grand public allait adhĂ©rer autant, que la presse allait nous suivre Ă  ce point. Comment expliques-tu le dĂ©calage qui existe entre les États-Unis, oĂč RuPaul’s Drag Race existe depuis treize ans, et la France ? C’est trĂšs bizarre les États-Unis par rapport Ă  ça. Autant ils sont vachement rĂ©acs sur plein de trucs, autant ils assument trĂšs fort leur cĂŽtĂ© progressiste sur d’autres. Il y a une vraie cĂ©lĂ©bration des LGBT, de la culture queer. Le drag fait partie de la culture amĂ©ricaine. Les gens vont voir des drag shows aux États-Unis, comme nous on va au cinĂ©ma. Les drags sont vraiment considĂ©rĂ©s comme des artistes, comme des personnes qui font de l’entertainment. Nous, soit on nous voit comme des gens qui font de l’animation, soit on pense que c’est un hobby de fin de soirĂ©e. Quand je regarde des documentaires des annĂ©es 1990, 2000, on est des go-go dancers dans les soirĂ©es du Marais, c’est trĂšs rĂ©ducteur. Je pense aussi qu’en France, il y a un certain snobisme culturel, une hiĂ©rarchisation de l’art. C’est quelque chose que je sens depuis toujours, parce que je viens du théùtre et que je connais la bataille théùtre privĂ©, théùtre public, cinĂ©ma d’auteur et cinĂ©ma grand public. Étonnamment, avec le drag, on arrive Ă  ĂȘtre aimĂ© par tous les publics. C’est ce qui me plaĂźt dans la rĂ©action des gens. L’émission permet de voir qu’on est Ă  la fois lĂ  pour divertir, avec ce cĂŽtĂ© un peu politiquement incorrect, outrancier, qui fait partie de l’essence du drag, et, en mĂȘme temps, c’est une vraie discipline artistique qui peut ĂȘtre poĂ©tique, rĂ©fĂ©rencĂ©e, rĂ©flĂ©chie, avec une vraie rigueur. “Autant les États-Unis sont vachement rĂ©acs sur plein de trucs, autant ils assument trĂšs fort leur cĂŽtĂ© progressiste sur d’autres. Il y a une vraie cĂ©lĂ©bration des LGBT, de la culture queer” Tu as Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e comme la drag intello de cette premiĂšre Ă©dition. Est-ce que c’est cet endroit-lĂ , entre le mainstream et quelque chose de plus “auteuriste”, de plus pointu, que tu convoites dans la vie, en tant qu’artiste ? J’ai toujours fonctionnĂ© comme ça. Quand j’ai commencĂ© le théùtre, je me souviens avoir entendu des directeurs de théùtre de salles trĂšs sĂ©rieuses me dire “Ah non, mais vous vous faites du spectacle”. Je ne comprends pas ce que ça veut dire. Je crois que c’est trĂšs impoli d’ennuyer les gens et qu’on peut les faire rĂ©flĂ©chir tout en Ă©tant drĂŽle ou en Ă©tant divertissant. Je la cite tout le temps parce que je m’identifie un peu Ă  elle, et je trouve qu’elle a une place importante dans la culture française, c’est ValĂ©rie Lemercier. Elle arrive Ă  ĂȘtre aimĂ©e autant par les intellos que par le grand public, parce que, justement, elle ne se positionne pas, elle n’a pas ce regard trĂšs snob, qui consiste Ă  vouloir plaire Ă  un certain public. Je trouve que le snobisme marche dans les deux sens ne vouloir plaire qu’au grand public ou ne vouloir plaire qu’à une Ă©lite. Je trouve ça idiot, on ne choisit pas son public quand on fait de l’art, on crĂ©e quelque chose sans vouloir le placer sur l’échelle sociale. Les drag queens sont des artistes un peu marginaux, sous-cĂŽtĂ©s depuis toujours et, de fait, personne ne les attend. Faisons ce qu’on a envie de faire, les gens se reconnaĂźtront ou pas. Moi qui connais trĂšs bien l’émission, qui savais quand mĂȘme un petit peu ce qu’il fallait faire pour la gagner, je savais trĂšs bien que je prenais un risque Ă©norme en Ă©tant autant authentique. Au dĂ©but, je me suis dit “Pourquoi tu fais pas le truc qui va plaire Ă  tout le monde?”. Parce que je n’en suis pas capable, je ne me serais pas senti intĂšgre. Je suis arrivĂ© dans la compĂ©tition en pensant que je n’allais pas du tout fĂ©dĂ©rer et qu’on allait me sortir les mĂȘmes trucs qu’au lycĂ©e “L’intello avec de vieilles rĂ©fĂ©rences, t’as 20 ans, mais t’en as 70 dans ta tĂȘte”. Tu t’es souvent senti en dĂ©calage avec ton Ăąge ? J’ai toujours dit que je voulais ĂȘtre comme Karl Lagerfeld je veux connaĂźtre toute l’histoire du monde, mais je veux ĂȘtre connectĂ© au prĂ©sent. Je trouve ça important d’ĂȘtre connectĂ© Ă  ce qui se fait aujourd’hui, Ă  ce qui marche, Ă  ce qui plaĂźt, mais je considĂšre que ma culture est importante. J’ai grandi dans une famille oĂč l’histoire, l’histoire de l’art, ce qui a Ă©tĂ© fait avant sont aussi importants que ce qui se fait maintenant. J’essaye d’intĂ©grer ma culture un peu vieillotte Ă  mes goĂ»ts d’aujourd’hui. Quand j’ai fait mon dĂ©filĂ© Lady Oscar, j’étais persuadĂ© que c’était un truc que personne ne connaissait. Finalement, j’ai reçu des centaines de messages, en plus, c’est une icĂŽne lesbienne donc je me suis mis dans la poche toutes les lesbiennes, ce qui me va trĂšs bien. Tu disais que ton apprĂ©hension Ă©tait liĂ©e aussi au fait que tu n’as pas une histoire douloureuse. C’est un truc assez gĂ©nĂ©ral dans notre groupe tout le monde va bien. On a tous et toutes, Ă  part une ou deux exceptions, eu des histoires de famille assez paisibles. Mais c’est vrai que quand je suis arrivĂ© dans l’émission, je me dis dit que j’étais le clichĂ© du blanc privilĂ©giĂ©, Ă  l’aise avec son genre, qui vient d’une famille plutĂŽt bourgeoise, intello. Mais je pense que le fait d’aller bien est un message fort qui est envoyĂ© pour une premiĂšre saison. Quand on a une place qui n’est pas acquise, il vaut mieux envoyer des signaux positifs. MĂȘme lĂ , en promo, je me rends compte que lorsque qu’on me pose des questions politiques, mon premier rĂ©flexe est de dire ce qui ne va pas. Je pense que pour changer les choses et pour se faire entendre, il faut commencer par trouver ce qui est positif, ce qu’on peut amĂ©liorer. Dit comme ça, ça fait un peu un discours de Miss Universe, j’entends. Mais on est sur un siĂšge Ă©jectable tout le temps, on le voit bien aux États-Unis, on remet aujourd’hui en question le droit Ă  l’IVG, c’est gravissime. Donc mĂȘme si j’ai envie, parfois, de hurler ma rage, il faut aussi que j’ai un discours qui fĂ©dĂšre, surtout qu’on entend beaucoup de choses sur “le lobby LGBT, le lobby LGBT
” Ça m’agace, mais ces gens-lĂ , si j’arrive et que je gueule, ils ne vont pas m’écouter, alors que si je les fais rire, que j’essaye d’ĂȘtre plus malin, peut-ĂȘtre que les choses vont avancer. Tu penses que la colĂšre est importante ? La colĂšre est importante, je pense que Virginie Despentes n’aurait pas la carriĂšre qu’elle a si, Ă  un moment, elle n’avait pas gueulĂ© trĂšs, trĂšs fort. MĂȘme chose pour les fĂ©ministes. D’autres gens ont gueulĂ© avant moi, mais moi je suis une drag queen, les gens ont envie de rigoler avec les drag queens. Ce n’est pas mon emploi, je ne suis pas politicien, je suis un personnage qui est amenĂ© Ă  parler de politique parce que c’est ce qu’on attend d’une drag queen, mais il ne faut pas que j’oublie que je suis aussi un clown. Comment tu dĂ©finirais le drag aujourd’hui ? Ah, cette question
 J’ai l’impression que, quel que soit l’axe que je prends, ce n’est jamais le bon. Les gens ont tendance Ă  dire que le drag c’est un garçon qui s’habille en femme. Alors non, si ça n’était que ça, ça ne serait pas intĂ©ressant. Mon but, quand je fais du drag, n’est pas d’ĂȘtre une femme ou de ressembler Ă  une femme, d’ailleurs je ne ressemble pas Ă  une femme et je pense qu’aucune femme ne se reconnaĂźt dans mon personnage. “Mon but, quand je fais du drag, n’est pas d’ĂȘtre une femme ou de ressembler Ă  une femme, d’ailleurs je ne ressemble pas Ă  une femme et je pense qu’aucune femme ne se reconnaĂźt dans mon personnage” C’est un bon argument pour contrer celles et ceux qui parlent de “woman face”... C’est pour ça que je tiens Ă  en parler. Le drag n’est pas le reflet d’une rĂ©alitĂ©, ce n’est pas une tentative d’imitation. Le drag, ça peut ĂȘtre tout et n’importe quoi, n’importe qui peut en faire, les hommes, les femmes, cisgenres, transgenres, non-binaires. Tout le monde peut choisir d’explorer un genre ou pas. Je pourrais trĂšs bien jouer une espĂšce de crĂ©ature irrĂ©elle, qui ne soit pas genrĂ©e, et ça aurait le mĂȘme intĂ©rĂȘt. Dans Drag Race est mis en lumiĂšre un type de drags plus genrĂ©s parce que l’émission, historiquement, est aussi un peu une parodie des concours de beautĂ©. Mais il faut le prendre au milliĂšme degrĂ©. Quand je me mets en drag, le but est de me crĂ©er un personnage qui soit un peu irrĂ©el, qui soit plus fort que moi, qui laisse les gens pantois, qui fascine et qui me permette de faire de l’art. Je sais trĂšs bien que s’il n’y avait pas eu Paloma dans ma vie, j’aurais eu du mal Ă  percer parce que je ne fitte pas avec les codes. Paloma me permet d’avoir un coup de projecteur. Je pense que le drag sert Ă  ça Ă  s’exprimer, Ă  crĂ©er, Ă  avoir un discours politique. Je cite toujours Lady Gaga ou David Bowie, je trouve que ce sont de bons exemples. Ce sont des personnes qui n’étaient pas dans le moule, et qui se sont créées leur propre personnage public, leur moyen d’expression. Est-ce que tu te souviens de la premiĂšre image drag qui t’a marquĂ©e ? Je pense que c’est Ursula dans La Petite SirĂšne, qui est d’ailleurs basĂ©e sur Divine [drag queen créée et incarnĂ©e par l’acteur amĂ©ricain Harris Glenn Milstead], filmĂ©e par John Waters, qui est une drag queen comme beaucoup de mĂ©chantes de Disney. Avec Ursula, il y avait ce truc qui allait au-delĂ  d’une image fĂ©minine rĂ©aliste. Je me suis reconnu en tant que garçon queer. J’en parlais dans une interview l’autre jour, quand on Ă©tudie l’histoire de Walt Disney, l’époque du maccarthysme, on voit que les mĂ©chants dans la fiction aux États-Unis dans les annĂ©es 1950 – 1960 Ă©taient souvent homosexuels ou queer, parce que, justement, il y avait la chasse aux homos. Du coup, un personnage Ă©tait encore plus menaçant s’il Ă©tait ambigu sexuellement. C’est pour ça que les mĂ©chants hommes sont toujours hyper prĂ©cieux et que les femmes sont toujours maquillĂ©es comme des travestis. Quand on analyse bien les mĂ©chants dans les dessins animĂ©s, ils ont souvent des raisons de l’ĂȘtre, ils sont souvent rejetĂ©s par le groupe, ce sont des outsiders, ils ne sont pas dans la norme. Je pense aussi que c’est pour ça que les queers, on s’identifie beaucoup Ă  ces personnages-lĂ . Paloma est-elle une compression de toutes tes hĂ©roĂŻnes d’enfance ? Elle a quelque chose de surannĂ©, un peu gothique. J’étais complĂštement gothique, romantique au lycĂ©e. J’avais de la dentelle partout, mon but Ă©tait de ressembler Ă  Isabelle Adjani dans La Reine Margot, d’ĂȘtre blanc comme neige avec de longs cheveux noirs. On en parlait l’autre jour avec Kam [Kam Hugh fait partie des drag queens de la saison 1 de Drag Race France], et on se disait que c’était drĂŽle Ă  quel point notre drag ressemble Ă  nos hĂ©roĂŻnes et Ă  nos goĂ»ts adolescents qu’on n’assumait peut-ĂȘtre pas avant. Mais quand tu te mets Ă  faire du drag, ce sont des choses qui reviennent. Au dĂ©but, je ne voulais pas trop donner une identitĂ© prĂ©cise Ă  Paloma et, en fait, je me rends compte qu’il y a un truc qui lie l’ensemble, c’est mon adolescence et ces hĂ©roĂŻnes comme Lady Oscar ou Milady qui Ă©tait espionne de Richelieu dans Les Trois Mousquetaires. Encore un personnage de mĂ©chante, alors qu’elle s’est faite violer et pendre par son mari. Tu m’étonnes qu’elle ait envie de se venger des hommes ! Fantine dans Les MisĂ©rables aussi. J’ai vraiment un truc avec le 17e et le 18e siĂšcles. Et puis MylĂšne quoi ! De toute façon, il y a un lien entre MylĂšne et Lady Oscar. À partir de quand as-tu créé Paloma ? RĂ©cemment. Avant Paloma, je faisais un peu de drag, mais je faisais plein de personnages diffĂ©rents. J’ai commencĂ© le drag trĂšs jeune, Ă  17 ans, dans un spectacle Ă  Clermont. Puis, je suis venu Ă  Paris, j’ai fait les cours Florent. Je faisais du drag sur scĂšne dans des spectacles en tant que comĂ©dien, mais je n’appelais pas ça du drag. Je jouais juste des rĂŽles fĂ©minins ou des rĂŽles de travesti. Puis, j’ai arrĂȘtĂ© pendant des annĂ©es avant de crĂ©er une sĂ©rie en 2017-2018 qui s’appelait Gourmandes, oĂč je faisais la cuisine avec des personnages de drag queen, mais il n’y avait pas encore Paloma Ă  l’époque. C’est quand j’ai Ă©crit le scĂ©nario de mon court mĂ©trage Paloma que je me suis dit que j’allais crĂ©er ce personnage sans savoir que ça allait devenir ma vie. Je voulais simplement vivre vraiment l’expĂ©rience de drag, les performances sur scĂšne, les Lip Sync
 À partir de ce moment-lĂ , j’ai commencĂ© Ă  faire des scĂšnes ouvertes. C’est lĂ  que j’ai rencontrĂ© Kam et La Grande Dame [comme Kam Hugh, fait Ă©galement partie des drag queens de la saison 1 de Drag Race France] avec qui je suis devenu ami. J’ai travaillĂ© tout de suite en tant que drag queen et c’est lĂ  que Paloma est devenu mon personnage public et de scĂšne. Depuis un an, le drag occupe 80 % de mon temps. Dans l’interview que tu as accordĂ©e Ă  TROISCOULEURS, tu dis que les personnages masculins ne t’ont jamais beaucoup intĂ©ressĂ© au cinĂ©ma. Paloma te permet Ă  la fois d’accomplir le fantasme de devenir les hĂ©roĂŻnes que tu as aimĂ©es, mais aussi d’ĂȘtre l’actrice que tu aurais rĂȘvĂ© d’ĂȘtre. Je pense que le truc que m’a appris Paloma, c’est que Hugo n’est pas moins bien. Pendant longtemps, je me disais que Paloma allait ĂȘtre parfaite, qu’elle allait cocher toutes les cases. Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de facilitĂ© Ă  accepter de travailler aussi en tant que Hugo. Avant, en tant que comĂ©dien, quand on me proposait des projets, j’avais peur d’ĂȘtre ridicule, de ne pas me sentir lĂ©gitime en tant que mec pas viril. Peut-ĂȘtre qu’aujourd’hui, je me poserais moins la question parce que, justement, j’ai Paloma. En ce moment, j’ai vraiment envie de travailler en tant que Paloma, mais je ne suis pas fermĂ© pour travailler en tant que Hugo. C’est quelque chose que je pourrais rĂ©pondre Ă  Marguerite Stern et aux TERFs [littĂ©ralement trans-exclusionary radical feminist, renvoie Ă  des fĂ©ministes qui excluent les femmes trans des luttes fĂ©ministes], par rapport au fait que je me reconnaisse davantage dans les rĂŽles fĂ©minins. Je pense que c’est ça le lien entre les drag queens, les personnes LGBT de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, et les femmes. Ce qui ne m’intĂ©ressait pas dans les personnages masculins, et ce qui ne m’intĂ©resse pas chez les hommes d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, c’est que leur place est tellement acquise partout que ce sont des personnages qui ne s’excusent jamais d’ĂȘtre lĂ . Ils sont tellement omniprĂ©sents qu’ils ne se posent aucune question sur leur lĂ©gitimitĂ©. Ça me les rend, pas tous mais certains, complĂštement opaques. Dans les films, souvent, je vois l’actrice qui essaye d’exister et je sais Ă  quel point c’est plus difficile pour elle de s’imposer, davoir un rĂŽle qui a de l’intĂ©rĂȘt. Je trouve toujours les rĂŽles fĂ©minins plus beaux, parce qu’il y a cette dimension un peu tragique derriĂšre. Je me sens beaucoup plus proche des nanas, parce qu’elles ne m’ont jamais rejetĂ© quand j’étais ado. Elles ont toujours Ă©tĂ© des alliĂ©es pour nous, donc il y a forcĂ©ment une reconnaissance et une fascination. Ça me plaĂźt de me dire que si, aujourd’hui, je suis un peu connu, je ne le suis pas en tant que figure masculine toxique, je le suis en tant que figure de garçon qui joue avec des codes de fĂ©minitĂ© et qui montre une image non-toxique de la masculinitĂ©. “Je pense que le truc que m’a appris Paloma, c’est que Hugo n’est pas moins bien” Ce sont tes parents qui t’ont initiĂ© au cinĂ©ma, au théùtre ? Mon grand-pĂšre m’a amenĂ© l’histoire de l’art, la lecture, ma grand-mĂšre, la lecture et la musique. Ma tante, c’était le théùtre, mais le cinĂ©ma, c’est vraiment mon endroit Ă  moi. À 11 ans, je me promenais dans Clermont avec ma grand-mĂšre et j’ai vu les affiches de Huit femmes de François Ozon. À l’époque, il y avait des affiches individuelles, chacune des actrices avait la sienne. C’était un peu une chasse au trĂ©sor dans Clermont. J’ai tannĂ© ma grand-mĂšre pour faire le tour de Clermont et pour toutes les trouver. Quand je suis rentrĂ©, j’ai vu dans TĂ©lĂ©rama qu’il avait trois ou quatre pages sur le film. J’ai dit Ă  ma grand-mĂšre “ ”On y va !“. C’était NoĂ«l 2002, il neigeait comme dans le film et ça a Ă©tĂ© un choc absolu. Le fĂ©ministe que je suis revient sur certains trucs aujourd’hui. Les femmes sont trĂšs cruelles entre elles, c’est le gros dĂ©faut du film, mais c’est ce qui m’a donnĂ© envie de faire du cinĂ©ma, de rĂ©aliser. À partir de lĂ , j’ai bouffĂ© la filmographie de toutes les actrices Huppert, Ardant, Deneuve, BĂ©art et toutes les autres. Emmanuelle BĂ©art, c’est vraiment l’actrice qui me touche le plus, c’est un peu inexplicable, j’ai l’impression de comprendre sa faille. Le cinĂ©ma a Ă©tĂ© trĂšs cruel avec elle, les gens l’ont poussĂ©e Ă  ĂȘtre une image charnelle et le jour oĂč elle a abĂźmĂ© cette image, on l’a oubliĂ©e. À part deux ou trois rĂ©alisateurs qui ont vraiment su filmer son cul et son Ăąme en mĂȘme temps, comme Rivette, j’ai Ă  chaque fois l’impression que la camĂ©ra la viole et que ça se voit dans ses yeux. Du coup, elle a un truc dramatique comme Romy Schneider. Elle me bouleverse. Ma cinĂ©philie a commencĂ© comme ça. AprĂšs, il y a eu Tim Burton, qui a beaucoup jouĂ©, qui m’a ouvert au cinĂ©ma amĂ©ricain. Et puis AlmodĂłvar. C’est le cinĂ©aste qui t’inspire le plus aujourd’hui ? Sauf peut-ĂȘtre deux ou trois films rĂ©cents, oĂč je commence Ă  sentir qu’il a les deux pieds dans le systĂšme. J’aimais bien les films bricolĂ©s du dĂ©but, en studio, avec des dĂ©cors peints. Ce sont des films que j’aurais aimĂ© rĂ©aliser. Je trouve que ça manque en France. En Espagne, tout le monde peut aller voir un AlmodĂłvar et se marrer, se reconnaĂźtre. Il n’y a aucun snobisme dans la maniĂšre qu’il a de parler des gens et, en mĂȘme temps, c’est un cinĂ©ma hyper pointu, hyper arty. En France, le cinĂ©ma du milieu a disparu, je suis un peu nostalgique des annĂ©es 1990, oĂč on faisait des films hyper grand public, des films historiques, avec de gros budgets La Reine Margot, Cyrano, Vatel, Le Bossu
 Les gens se ruaient en salle et ça plaisait, ou, sans parler de films historiques, les films de Jaoui et Bacri, le cinĂ©ma d’Étienne Chatiliez. Il y avait une Ă©poque oĂč on savait faire ce cinĂ©ma-lĂ . J’ai l’impression qu’aujourd’hui, soit on veut refaire le succĂšs de la veille avec des gros sabots et des comĂ©dies qui tĂąchent, ou alors on est dans un cinĂ©ma hyper Ă©litiste, cĂ©lĂ©brĂ© Ă  Cannes. Est-ce qu’il y a des cinĂ©astes qui t’intĂ©ressent aujourd’hui ? J’adore CĂ©line Sciamma. J’aime beaucoup SĂłlveig Anspach et Louis-Julien Petit, je trouve que c’est un bon exemple de quelqu’un qui a rĂ©ussi Ă  faire le lien, Ă  faire de la comĂ©die sociale intĂ©ressante. Je me rends compte que le mĂ©dia qui a trĂšs bien compris ça, c’est la sĂ©rie. C’est un mĂ©dia qui n’a pas peur de faire des choses risquĂ©es tout en Ă©tant grand public. La sĂ©rie ne tient pas s’il n’y a pas une ouverture au grand public et, en mĂȘme temps, c’est un endroit oĂč on peut ĂȘtre hyper crĂ©atif. Tu en regardes beaucoup ? Je dĂ©vore les sĂ©ries. Je suis un fan de The Crown. J’ai dĂ©vorĂ©, Ă  l’époque, Orange is the new black. Ma sĂ©rie prĂ©fĂ©rĂ©e de tous les temps, c’est What We Do in the Shadows, une sĂ©rie amĂ©ricaine sur des vampires en coloc. La sĂ©rie qui est trĂšs importante pour moi, c’est Absolutely Fabulous. J’adore les Anglais, ils savent faire ce fameux humour as dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© plusieurs films, dont un long mĂ©trage. Tu as d’autres projets de rĂ©alisation ? Un mois avant de faire Drag Race, je rĂ©alisais un court en costumes d’époque sur la chasse aux sorciĂšres Ă  la Renaissance. C’était un tĂ©lĂ©film interactif pour une application et j’en ai fait une version courte qui va bientĂŽt sortir. Sinon, j’ai un projet de long. Je suis trĂšs ami avec Bambi, qui est dans le documentaire de SĂ©bastien Lifshitz. Elle est la premiĂšre femme trans Ă  s’ĂȘtre officiellement dĂ©clarĂ©e comme femme trans en France, elle Ă©tait au cabaret Madame Arthur. Elle m’a ouvert tous les manuscrits qu’elle a Ă©crits sur sa vie, elle a une tonne d’archives et j’aimerais beaucoup faire un film sur Madame Arthur, sur les cabarets travestis dans les annĂ©es 1950 – 1960 Ă  Paris et sur ces pionniĂšres qui ont traversĂ© la MĂ©diterranĂ©e pour se faire opĂ©rer, et qui ont vĂ©cu des vies complĂštement incroyables. J’ai des projets de théùtre, j’aimerais bien faire un seul en scĂšne, j’ai aussi un projet de piĂšce avec des drag queens et, surtout, j’aimerais bien avoir une chronique Ă  la tĂ©lĂ©, un peu genre Catherine et Liliane, ou alors avec carrĂ©ment un talk-show, comme ce que faisait Ru Paul avec le RuPaul show, un truc branchĂ© culture, cinĂ©ma, musique. Toutes les infos sur la tournĂ©e Drag Race France ici. Drag Race FranceEntretienPaloma

Sansvouloir me jeter des fleurs, j’avoue qu’étant trĂšs organisĂ©e travaillant Ă  mon compte depuis plus de 9 ans, et ayant rĂ©ussi Ă  faire aboutir des projets professionnels titanesques, la prĂ©paration de notre mariage ne me fait pas peur (rendez-vous d’ici quelques mois pour que je vous dise si c’est toujours le cas !).

Nombreux sont les français et les françaises qui depuis des gĂ©nĂ©rations ont vibrĂ© Ă  la lecture des Fables de La Fontaine, qu’elles aient Ă©tĂ© enseignĂ©es en classe, apprises par cƓur Ă  la maison, ou lues tout haut avec leurs parents ou leurs grands-parents. Qui ne se souvient pas des phrases les plus connues et qui demeurent familiĂšres encore aujourd’hui car elles sont entrĂ©es dans le langage commun La raison du plus fort est toujours la meilleure », On a souvent besoin d’un plus petit que soi », Rien ne sert de courir il faut partir Ă  point », ou les rĂ©fĂ©rences Ă  vendre la peau de l’ours », Ă  la montagne qui accouche d’une souris », Ă  qui est pris qui croyait prendre » et Ă  Aides-toi le Ciel t’aidera » ? Qui peut oublier tous ces lapins, tortues, corbeaux, fourmis, renards, lions, agneaux, et autres animaux qui se parlent entre eux avec tant de naturel malgrĂ© l’aspect irrĂ©el de ces conversations ? Qui peut ignorer les multiples illustrations des Fables par les peintres et artistes entre le 17e et le 21e siĂšcle ? Or, si nous connaissons certaines des fables et que nous pouvons rĂ©citer celles-ci par cƓur, peu de lecteurs ou lectrices connaissent la vie de l’auteur, ni les profonds messages que les fables transmettent. La Fontaine n’a publiĂ© ses premiĂšres Fables qu’en 1668 alors qu’il avait dĂ©jĂ  47 ans. Le premier livre Ă©tait dĂ©diĂ© au Dauphin, fils de Louis XIV, qui avait sept ans. Dans cette premiĂšre PrĂ©face La Fontaine annonce dĂ©jĂ  le but de ses Ă©crits. Il convient que le jeu et l’amusement font partie des premiĂšres annĂ©es du petit prince mais en mĂȘme temps lui rappelle qu’il doit donner quelques-unes de ses pensĂ©es Ă  des rĂ©flexions sĂ©rieuses ». La deuxiĂšme partie de cette PrĂ©face rend hommage Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs classiques tels PhĂšdre, Aristote et autres fabulistes animaliers, suivi d’un long essai sur Ésope, son maĂźtre dont il fait un Ă©loge vibrant Je chante les hĂ©ros dont Ésope est le pĂšre ». Certaines des Ɠuvres de ce dernier font d’ailleurs leur apparition dans le recueil des Fables suivies d’un texte de notre poĂšte qui reformule lĂ©gĂšrement celles de son hĂ©ros. Les fables Ă©taient Ă  la mode Ă  l’époque pendant laquelle La Fontaine Ă©crivit les siennes et beaucoup s’y essayaient. Cepedant ce qui Ă©tait surtout apprĂ©ciĂ© Ă©tait une littĂ©rature lĂ©gĂšre truffĂ©e de rĂ©fĂ©rence aux animaux. MalgrĂ© son admiration pour Ésope, de qui il disait tenir son inspiration, ainsi que les Ɠuvres d’Horace et de SĂ©nĂšque, des fabliaux du moyen Ăąge et des fables colportĂ©es d’Inde, de Chine et des pays arabes, La Fontaine avait une autre forme en tĂȘte. Dans ses nombreuses prĂ©faces il thĂ©orisa le style de ses fables celles-ci devaient Ă©viter la longueur et l’obscuritĂ© mais il fallait qu’elles aient du piquant, et elles devaient ĂȘtre gaies afin de capter l’attention de ses lecteurs pour mieux leur enseigner une morale universelle. Elles devaient donc allier le charme et le plaisir avec la raison et l’instruction Ces Fables ne semblent pas ce qu’elles semblent ĂȘtre. Le plus simple Animal nous y tient lieu de MaĂźtre. Une morale nue apporte de l’ennui ; le conte fait passer le prĂ©cepte avec lui. En ces sortes de Feintes il faut instruire et plaire ». Le Lion et le Chasseur Laurent Cars 1699-1771 Gravure rĂ©alisĂ©e par Laurent Cars d’aprĂšs un dessin de Jean-Baptiste Oudry reprĂ©sentant la fable Le lion et le chasseur de Jean de La Fontaine fable 2 du livre VI DĂšs cette premiĂšre PrĂ©face, La Fontaine expliqua aussi au Dauphin pourquoi il avait choisi de mettre les animaux sur le devant de la scĂšne de ses fables Les propriĂ©tĂ©s des animaux et leurs divers caractĂšres y sont exprimĂ©s ; par consĂ©quent les nĂŽtres aussi, puisque nous sommes l’abrĂ©gĂ© de ce qu’il y a de bon et de mauvais dans les crĂ©atures irraisonnables. » Ce serait lĂ  son thĂšme principal, rĂ©itĂ©rĂ© de nombreuses fois Or vous savez Iris de certaine science, Que quand la bĂȘte penserait, La bĂȘte ne rĂ©flĂ©chirait Sur l’objet, ni sur sa pensĂ©e. Descartes va plus loin, et soutient nettement Qu’elle ne pense nullement. Vous n’ĂȘtes point embarrassĂ©e De le croire ni moi.» Discours Ă  Madame de la SabliĂšre L’homme agit et il se comporte, En mille occasions comme les animaux. » Discours Ă  Monsieur le Duc de La Rochefoucauld La Fontaine Ă©tait un homme complexe et talentueux, malgrĂ© la lĂ©gende qui voudrait qu’il ait Ă©tĂ© constamment dĂ©sargentĂ©, un parasite, un libertin toujours Ă  l’affĂ»t de mĂ©cĂšnes, un homme qui Ă©voluait dans les salons luxueux des aristocrates riches et oisifs qui entouraient Louis XIV Ă  une pĂ©riode oĂč festins et bals costumĂ©s Ă©taient Ă  leur apogĂ©e, et qui Ă©crivait des fables lĂ©gĂšres et distrayantes. Il est vrai qu’avide de libertĂ© le poĂšte avait abandonnĂ© la sinĂ©cure dont il avait hĂ©ritĂ© en tant que MaĂźtre des Eaux et des ForĂȘts dans sa Champagne natale, car ce travail l’ennuyait. Il est vrai aussi qu’en ce faisant il abandonnait sa femme et son fils qu’il dĂ©laissa pour partir Ă  Paris. Mais c’était un homme qui Ă©tait toujours restĂ© attachĂ© aux souvenirs de son enfance dans la campagne oĂč il Ă©tait nĂ©, oĂč il avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©, et dans laquelle il avait pu observer la nature et les animaux qui l’entouraient. C’était aussi un homme qui, par l’intermĂ©diaire de ses fables animaliĂšres, critiqua inlassablement le pouvoir arbitraire et injuste de la royautĂ© et railla la frivolitĂ© et l’hypocrisie des courtisans qui l’entouraient. Il ne se laissa jamais contrĂŽler par l’absolutisme royal et ne cessa d’émettre des jugements sĂ©vĂšres sur les abus du roi et de ses ministres. La Fontaine, nĂ© en 1621 Ă  ChĂąteau-Thierry, avait brĂ»lĂ©, comme beaucoup de jeunes poĂštes, de rejoindre Paris et d’y mener la vie dont il rĂȘvait entre les dĂźners littĂ©raires bien arrosĂ©s, les nuits entiĂšres passĂ©es Ă  partager leurs Ă©crits et la compagnie de jolies parisiennes ; il y arriva donc Ă  la fin des annĂ©es 1750. C’est Ă  Paris qu’il fit la connaissance de MoliĂšre, Racine et Corneille. Il Ă©tait entourĂ© d’un cercle de poĂštes qui avaient créé un havre pour la poĂ©sie et la littĂ©rature en gĂ©nĂ©ral et espĂ©raient qu’ils pourraient convaincre le nouveau roi de l’importance des Lettres pour le royaume. C’était un poĂšte prolifique il Ă©crivit 240 fables, 64 contes, des romans en prose, deux livrets d’opĂ©ra, deux tragĂ©dies, deux comĂ©dies, un ballet, des Ă©pĂźtres, des sonnets, des madrigaux, des rĂ©cits de voyage, et des lettres, et qui fut membres de l’AcadĂ©mie. C’était aussi un homme qui mettait l’amitiĂ© au-dessus de toute valeur Chacun se dit ami ; mais fol qui s’y repose rien n’est plus commun que ce nom ; rien n’est plus rare que la chose. » Parole de Socrate. Un ami vĂ©ritable est une douce chose. Il cherche vos besoins au fond de votre cƓur; Il vous Ă©pargne la pudeur De les lui dĂ©couvrir vous-mĂȘme. Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s’agit de ce qu’il aime. » Les Deux Amis NoĂ«l Lemire 1724-1801 Gravure rĂ©alisĂ©e par NoĂ«l Le Mire d’aprĂšs un dessin de Jean-Baptiste Oudry reprĂ©sentant la fable Les deux amis de Jean de La Fontaine fable 11 du livre VIII Cependant un Ă©pisode marqua la vie de La Fontaine d’une façon indĂ©lĂ©bile. LĂ©lĂ©gant et astucieux intendant des finances, Fouquet, qui avait pris La Fontaine sous son aile Ă©tait devenu Ministre des Finances. Fouquet attisa la jalousie du jeune Louis XIV, et surtout de Colbert qui allait agencer sa chute. Louis XIV pris la dĂ©cision d’arrĂȘter Fouquet et, aprĂšs un procĂšs pendant lequel ce dernier se dĂ©fendit avec Ă©loquence, et bien que de nombreuses voix s’élevĂšrent pour plaider sa cause, se prononça pour son enfermement dans une prison oĂč il devait croupir pendant le reste de ses jours. La Fontaine eut beau Ă©crire au roi un ardent plaidoyer pour faire libĂ©rer Fouquet – ce qui prĂ©sentait un risque pour son auteur – cela n’eut aucune influence. Cette injustice, cette dĂ©loyautĂ© et cette basse jalousie furent non seulement un moment de profonde tristesse pour le poĂšte mais furent un tournant majeur dans sa vie, et c’est Ă  ce moment que commencĂšrent Ă  s’agiter dans son esprit les animaux qui seraient ses porte-paroles pour dĂ©crire l’immoralitĂ© et l’injustice qu’il avait constatĂ©es. C est ce bestiaire qui lui apporterait enfin la gloire. La Fontaine mourut en 1695 laissant des fables qui pendant 350 ans lui survĂ©curent, qui sont inscrites dans le cƓur de tous les jeunes de France, et qui furent les plus lues, pastichĂ©es et illustrĂ©es que les Ă©crits de n’importe quel Ă©crivain français. La Fontaine Ă©tait un commentateur de son temps, douĂ© d’un sens rare de l’observation, et un insoumis Ă  sa maniĂšre. Il choisit donc de faire jouer et parler les animaux qui Ă©taient les plus emblĂ©matiques des dĂ©fauts qu’il constatait autour de lui l’arrogance, le pouvoir, la flagornerie, le mensonge, l’arbitraire, le mĂ©pris de la faiblesse. La familiaritĂ© de la campagne de son enfance, son observation des animaux pendant ses jeunes annĂ©es, et plus tard son expĂ©rience des hommes et femmes cultivĂ©s, lettrĂ©s et chaleureux dont les salons lui Ă©taient toujours ouverts comme ceux de Madame de SĂ©vignĂ©, Madame de Lafayette, et Madame de Montespan, ainsi que ses observations sur la cour, les ministres et les courtisans s’alliĂšrent pour aboutir Ă  une critique redoutable mais masquĂ©e par des tableaux distrayants et apparemment inoffensifs. Ses Ă©crits purent paraĂźtre simplistes Ă  certains mais ils dĂ©voilaient son jugement impitoyable sur le pouvoir absolu du monarque, la lĂąchetĂ© des courtisans obsĂ©quieux, son dĂ©goĂ»t pour les mensonges, la flatterie et l’attitude hypocrite de membres la cour Amusez les rois par des songes, Flattez-les d’agrĂ©ables mensonges, Quelque indignation dont leur cƓur soit remplie, Ils goberont l’appĂąt, vous serez leur ami. » Les ObsĂšques de la Lionne Illustration de Jean-Baptiste Oudry Dans l’allĂ©gorie animaliĂšre des Fables, les animaux qui y sont prĂ©sents sont symboliques, physiquement et par leurs paroles. Ils ont tous un rĂŽle bien prĂ©cis car chacun reprĂ©sente un stĂ©rĂ©otype le lion est puissant, cruel et orgueilleux, la fourmi travailleuse, le renard est rusĂ©, l’agneau doux, le loup sanguinaire, le lapin peureux, mais ce nest qu’en analysant de prĂšs leurs paroles, leurs attitudes et leurs actions qu’on se rend compte que le lion reprĂ©sente la puissance royale tyrannique, ou que l’agneau reprĂ©sente la faiblesse des pauvres devant cette tyrannie. Certains des animaux comme le renard Ă©voquent les courtisans qui gravitent autour de l’absolutisme royal et dont la plus grande peur est d’ĂȘtre bannis de la cour, d’autres dĂ©montrent les qualitĂ©s, les sacrifices et la sagesse des plus faibles et des plus humbles. Par leurs paroles ces animaux illustrent les comportements souvent risibles et nuisibles de leurs contemporains. Une des Fables les plus Ă©loquentes Ă  ce sujet est intitulĂ©e La Cour du Lion, car dĂšs le dĂ©but il avait choisi le lion, cruel roi des animaux, pour reprĂ©senter le monarque. Dans cette fable le lion dĂ©cide de tenir une cour plĂ©niĂšre et d’y inviter tous les principaux de son Ă©tat. Le Louvre Ă©tant un endroit fĂ©tide dont l’odeur est abominable, l’ours, plutĂŽt balourd se bouche le nez et ainsi se fait renvoyer de l’évĂ©nement. Le singe, imitateur sans pareil, flatte le roi en approuvant sa colĂšre et sa sĂ©vĂ©ritĂ©, envers l’ours, ce qui dĂ©plait au roi qui lui rĂ©serve le mĂȘme sort. Arrive le renard, rusĂ© et malin, comme nous l’avons vu dans Le Renard et le Corbeau et nombreuses autres fables, qui pour arriver Ă  ses fins et Ă©chapper Ă  l’opprobre, refuse de dĂ©crire l’odeur infĂąme en expliquant qu’il a un rhume et qu’il est donc sans odorat. Il Ă©vitera la punition. Ce dernier incarne ceux qui entourent le roi et ne font que le flatter sans pour autant faire preuve du stratagĂšme ingĂ©nieux adoptĂ© par le renard. La Fontaine conclue cette fable de la façon suivante Ne soyez Ă  la Cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincĂšre ; Et tachez quelquefois de rĂ©pondre en Normand [1]. » [1] Expression qui veut dire rĂ©pondre Ă©vasivement. Illustration de Jean-Baptiste Oudry Les Animaux malades de la Peste, une des Fables les plus connues de La Fontaine, creuse le mĂȘme thĂšme. Quand les Animaux subissent l’attaque brutale de la Peste qui les tue les uns aprĂšs les autres, le Roi-Lion leur explique que la maladie provient de leur culpabilitĂ© et que chacun doit avouer ce qu’il a fait de plus mal afin de faire reculer la douloureuse Ă©pidĂ©mie. Il ajoute que lui-mĂȘme est coupable d’avoir dĂ©vorĂ© des moutons et mĂȘme des bergers et annonce qu’il compte se dĂ©vouer pour obtenir la fin de la peste. Cependant il exige que chacun s’accuse Ă©galement de ses propres fautes. Or ni le renard rusĂ©, ni le tigre ou l’ours hypocrites et lĂąches, avoue la moindre faute, et ils sont donc absous. Seul l’ñne admet qu’un jour il a broutĂ© dans un prĂ©, ce qui permet aux autres d’identifier le coupable idĂ©al. L’ñne est condamnĂ© Ă  mort. Toujours avide d’illustrer l’arbitraire et l’injustice de tels procĂšs, et visant les ministres et conseillers du roi, La Fontaine offre la morale suivante Selon que vous serez puissants ou misĂ©rable, Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir. » Le souverain ne sembla pas se rendre compte de ces accusations et railleries rĂ©pĂ©tĂ©es, peut-ĂȘtre parce qu’il n’attachait aucune importance aux fables et ne les lisait donc pas. Les recueils de fables suivants se firent plus ironiques et plus railleurs avec de plus longs discours Ă  ses amis pour rendre plus explicites ses Ă©crits et ses principes. Dans ses vers, La Fontaine s’est servie de tous les genres littĂ©raires l’allĂ©gorie, la parabole, la mĂ©taphore, l’analogie, le symbole et l’emblĂšme, en attribuant aux animaux qui dialoguent les travers des ĂȘtres humains. Son dĂ©fi, qu’il a relevĂ© avec maestria, Ă©tait de rĂ©concilier l’utile et l’agrĂ©able, de plaire Ă  la fois aux jeunes et aux moins jeunes, d’instruire et de distraire, de rĂ©unir le badinage et la sagesse morale, l’agrĂ©able et l’utile, en somme d’amuser et d’éduquer en mĂȘme temps. C’était le difficile Ă©quilibre auquel il aspirait et qu’il a si bien atteint. Celui qui avait Ă©crit qu’il faisait chanter les animaux » pour mieux les comparer aux hommes et aux femmes Ă©crivit Ă  plusieurs niveaux aux enfants aussi bien qu’aux adultes sur lesquels il espĂ©rait avoir une portĂ©e morale. En nous lĂ©guant ce dĂ©filĂ© d’animaux mĂ©morables, il a superbement rĂ©ussi son pari Ă  la fois de distraire et d’instruire ses contemporains ainsi que tous ceux et celles qui de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration allaient se rĂ©jouir de ces lectures et se remĂ©morer ces leçons. Isabelle de Courtivron, le 19 mars 2018 Bibliographie critique Patrick Dandrey, La Fabrique des Fables essai sur la poĂ©tique de La Fontaine, Klincksieck, 1992 Marc Fumaroli, Le PoĂšte et le roi, Ă©ditions de Fallois 1997 Eric Orsenna, La Fontaine, Une Ă©cole buissonniĂšre, Stock, 2017 La Fontaine, Fables, texte intĂ©gral, Gallimard 1991 CunX.
  • hga8nl38e0.pages.dev/93
  • hga8nl38e0.pages.dev/498
  • hga8nl38e0.pages.dev/352
  • hga8nl38e0.pages.dev/293
  • hga8nl38e0.pages.dev/79
  • hga8nl38e0.pages.dev/254
  • hga8nl38e0.pages.dev/423
  • hga8nl38e0.pages.dev/24
  • je me disais que pour la faire rire livre